Critique du volume manga
Publiée le Lundi, 27 Février 2023
Dans son retour aux sources, Baki revient à l'époque de ses 13 ans. Adolescent solidement entraîné par son père et sa mère, il se frottait déjà aux adversaires les plus valeureux, mais sentait ses propres limites. Dans l'optique de toujours s'améliorer, il demande à se frotter aux meilleurs combattants du moment. Parmi eux, Yuri Chakovsky, champion des poids plume de boxe qui souhaite conquérir toutes les catégories. En parallèle un véritable démon entend parler des exploits de Baki : Kaoru Hanayama, dont on dit qu'il est le plus puissant des yakuzas...
Après un double combat qui symbolisait un premier cap dans la fresque d'arts martiaux de Keisuke Itagaki, le mangaka propose une rupture dans son scénario, afin de revenir sur la jeunesse de Baki. Un Baki plus fougueux et insolent, assez différent de celui que nous connaissons, et dont on attend avec curiosité le moment du déclic, celui qui fera évoluer le héros.
Pourtant, au début de ce sixième opus de la perfect edition, c'est moins le protagoniste qu'un nouveau venu dans l'intrigue qui vient nous captiver. En introduisant le colosse qu'est Kaoru Hanayama, le mangaka plante un adversaire particulièrement effrayant, un monstre qu'on imagine même voir triompher du Baki présent. Le héros l'a-t-il vaincu à l'époque actuelle ? Sa victoire aura-t-elle lieu durant le flashback ? Des questions légitimes qui apportent un premier enjeu fort à ce nouvel arc de l'histoire.
À côté, les nouveaux combats menés par le Baki de 13 ans ne manquent pas de forger sa personnalité. De son combat contre l'imposant Yuri au rôle de ses parents, presque mystiques, dans son éducation, on commence à mieux cerner ce protagoniste, alors jeune et grandement imparfait, qui va prendre conscience de ses faiblesses pour mieux les pallier... et ainsi nous guider vers une véritable aventure de survie. L'intrigue, toujours guidée par la quête de puissance du garçon, en vient presque à basculer dans l'horreur avec l'introduction d'un adversaire qui n'a rien d'humain. Allégorie de son propre père, l'Ogre ? Peut-être. Cette approche, nouvelle, nous fait frissonner tout en bousculant le parcours du héros, ce dernier trouvant la voie de l'accomplissement lors d'une séquence de fin qui fourmille d'idées visuelles. Outre le récit, c'est encore une fois le style unique de Keisuke Itagaki et sa narration innovante qui nous fait adhérer au récit, sans parler de son sens du rythme impeccable qui nous empêche de stopper la lecture en cours de route.
Avec ce sixième tome, assez différent des précédents, on comprend une nouvelle fois l'engouement suscité par la saga Baki, tant cette histoire de quête de puissance s'avère jubilatoire et se renouvelle à merveille avec cet arc du flashback. Inutile de dire qu'il vaut mieux avoir le septième tome sous la main quand on achève la lecture du sixième.