Baki The Grappler Vol.12 : Critiques

La défaite de Baki et la perte de sa mère ont accentué la niaque du jeune homme, celle de gagner en puissance pour enfin vaincre son père. C'est ainsi qu'il entend parler d'un tournoi dans une arène souterraine de Tokyo, compétition organisée par un certain Tokugawa. Afin d'y gagner sa place, il n'hésite pas à se rendre chez l'organisateur en personne, et à se frotter à sa garde proche...

Avec ce douzième volume, le long flashback de Baki prend fin, et la trame se reconnecte à celle des premiers volumes. Après un arc long, brillamment dessiné et incroyablement intense, nous voilà de retour au contexte initial, d'abord par une présentation de la rencontre entre Baki et Tokugawa, puis en revenant sur l'après-rencontre qui opposa Doppo à Yûjirô. Il y a alors un vrai sentiment de satisfaction qui se créer chez le lecteur, celui d'avoir observé le chemin long et vertigineux du jeune Baki pour devenir le combattant surpuissant que nous avons découvert dans les premiers opus, tout en sachant qu'il ne s'agissait là que des prémices d'une succession de combat. Un cap a été atteint, indéniablement. Et avec du recul, il paraît même osé de la part de Keisuke Itagaki d'avoir développé une digression si longue, sans vision du mythe que deviendra sa saga à terme. Le chemin parcouru est donc particulièrement époustouflant, et on est en droit de se demander combien de grands moments nous réserve encore l'auteur, du fait de la longévité de Baki.

Ainsi, lorsque le retour à l'époque présente s'accomplit, c'est tout un nouvel arc qui se met en chantier... et quel arc ! Sur le papier, le concept est on ne peut plus clair. Mais ce tournoi pour désigner l'homme le plus fort du monde a de quoi faire frétiller quand on voit les personnages réunis, connus comme nouveaux, une occasion pour Itagaki de prouver son intérêt pour les arts martiaux divers et les placer sur un même pied d'égalité. Le maître se paie même le luxe d'une présentation digne des vraies compétitions, en dévoilant sa trentaine de combattants sur près de 17 pages, afin de faire frétiller le lecteur avant le lancement des hostilités.

Et à côté de ça, tout en narrant quelques premiers duels intenses bien que courts, pas mal d'optiques sont abordées et font figure d'enjeu, que ce soit la puissance du fils de Doppo, la capacité de Baki à remporter le tournoi, le rôle des nouveaux personnages, ainsi que la relation entre le héros et Kozue qui découvre la vraie nature de son ami ainsi qu'un univers ô combien effrayant.

Le tout s'accompagne, bien entendu, de la maestria graphique de Keisuke Itagaki, un auteur qui parvient toujours à se renouveler dans ses compositions, à rendre des combats particulièrement lisibles, et à exprimer de diverses manières les émotions de ces colosses qui confrontent leurs rivaux avec leurs arts martiaux respectifs. Le tournoi lancé nous fait déjà saliver, et on a hâte de découvrir les affrontements à venir !