Baki The Grappler Vol.1 - Actualité manga
Baki The Grappler Vol.1 - Manga

Baki The Grappler Vol.1 : Critiques

Baki The Grappler

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 16 Août 2022

Baki est un vrai phénomène au Japon, une œuvre d'arts martiaux qu'a construit le mangaka Keisuke Itagaki tout le long de sa carrière, depuis le début des années 90. La saga est telle qu'elle se poursuit encore aujourd'hui, avec le récent Baki-Dô qui compte à ce jour 13 tomes au Japon. De notre côté, le succès n'est que très récent, même si la série a déjà essayé de s'implanter il y a des années de ça.

En 2005, Delcourt tente d'imposer la fresque de combat de Keisuke Itagaki avec la deuxième série de la licence, Grappler Baki, sous le simple intitulé « Baki ». Si les 31 volumes sont publiés, la sauce ne prend malheureusement pas. Ainsi, pas de parution de la troisième série ni de sa préquelle ou de ses suites, même si l'éditeur vidéo Déclic Images comblera un certain manque en éditant la série animée de 2002 en DVD.

Plus d'une décennie plus tard, c'est justement le médium animation qui redonnera une chance à Baki dans nos contrées. Lorsque le studio TMS Entertainment met en chantier de nouvelles adaptations mises à disposition de l'international via Netflix, un tout nouveau public est conquis. Depuis, des centaines de fans réclament sur les réseaux sociaux une vraie édition de l'un des monument des mangas de baston art d'arts martiaux. Mais le risque est gros, Baki se divisant en différentes séries plutôt longues, sans compter les quelques spin-offs. Largement sollicité, notamment après avoir lancé l'édition de Kengan Ashura qui peut s'assumer comme un héritier de l'œuvre d'Itagaki, Meian annonce fièrement la première série dans une Perfect Edition calquée sur l'édition kanzenban japonaise lancée en 2007, et permettant de passer de 42 à 24 volumes sur un grand format incluant les pages couleur de la prépublication. Honorant le fantasme de nombreux fans, anciens lecteurs comme nouvelles recrues, l'éditeur déroule un véritable tapis rouge à Baki, en même temps que le tout aussi attendu Karakuri Circus. Deux licences autrefois proposées par Delcourt et qui ne connurent qu'un maigre succès (au point que Karakuri soient annulés en cours de route) ont droit aux plus grands honneur, et en quasi simultanée (à un petit mois d'intervalle pour les librairies, tandis que les deux titres étaient proposés à Japan Expo). Est-ce que la prise de risque de Meian sera payante ? C'est tout ce que nous pouvons souhaiter à la maison d'édition, d'autant plus quand on voit le résultat abouti de cette Perfect Edition (sur laquelle nous reviendrons en fin de chronique).

Lorsque le budôkan accueille une compétition de karate, le colosse Suedô est certain de pouvoir l'emporter. L'enjeu est d'autant plus fort que les affrontements se font sous le regard de Doppo Orochi, véritable légende de son domaine. Mais rapidement, on indique à Suedô que son adversaire en final n'a rien de commun. Nommé Baki Hanma, ce dernier a remporté toutes ses victoires en un seul coup. Mais loin d'être une montagne de muscles, ce dernier paraît bien frêle pour de telles performances... Qu'en est-il vraiment ? Qui est ce Baki, et comment peut-il montrer une telle maîtrise des arts-martiaux ?

La découverte des origines de Baki est, pour le lecteur, du même point de vue que celui du champion Suedô. Sans chercher à planter d'origin story, Keisuke Itagaki plante directement son histoire par une finale de compétition qui va occuper plus de la moitié du volume. Alors, tout comme l'adversaire du protagoniste, on découvre ce dernier, singulier et original, à travers des échanges de coups par lesquels l'auteur impose d'emblée sa patte visuelle et son ton. Baki joue dans un certain excès, ce que l'auteur assume entièrement par son trait que l'on pourrait qualifier de « grotesque » de prime abord, mais qui démontre de vrais atouts en terme de narration. Parce que cette patte est épurée et embrasse les exagérations de postures ou de physionomie, Baki se dévoile très rapidement comme un manga de combat particulier, qui fascine par son esthétique et par son sens du rythme. Pourtant, aucune réelle intrigue n'est alors plantée, le mangaka ne faisant que nous divertir par sa proposition, mais en prenant tout de même soin de nous interpeller par une énigme : Qui est donc ce Baki, qui semble sortir de nulle part ?

Si la réponse ne nous sera pas donnée pour le moment, des éléments plus concrets de développement sont apportés dans une deuxième partie plus posée, croquant davantage le quotidien du héros tout en prenant soin de planter d'autres grands combattants qui, on s'en doute, auront leur rôle à jouer par le suite. La transition, en terme de rythme, arrive alors à point nommé, ne serait-ce pour nous montrer le tempérament véritable de ce Baki dont l'objectif relativement simple dicte un quotidien plein de sueur, sans pour autant négliger le côté scolaire dans le garçon reste un adolescent. En sait-on alors davantage sur le scénario et l'enjeu véritable ? Pas vraiment. Est-ce un mal ? Non plus, tant la proposition de Keisuke Itagaki fonctionne, son protagoniste s'accapare notre intérêt, et on reste captif de voir quelle tournure pourrait prendre le récit, et comment l'auteur abordera ses prochaines confrontations.

Et si le plaisir de lecture est là, c'est aussi par la qualité éditoriale indéniable proposée par Meian. L'éditeur savait que Baki était réclamé et attendu au tournant, aussi c'est par l'une de ses versions Perfect que l'écrin a été conçu. Entre une belle couverture, solide par son adaptation graphique et sa dorure à chaud rougeâtre, associée à un papier de bel épaisseur et la présence de pages couleurs, la maison nous offre bien l'édition ultime dont les fans rêvaient. Au prix de 12,95€ on aurait tort de ne pas tenter au moins la lecture du premier opus.
Côté traduction, Rémi Buquet offre un travail convaincant, un texte clair et plein d'énergie, tout ce dont Baki avait besoin pour briller.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs