Auberge de la vie (l') Vol.2 - Manga

Auberge de la vie (l') Vol.2 : Critiques

Saihate kara Toho Go-fun

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 31 Juillet 2024

Alors qu'elle était initialement venue au "cap de la mort" pour mettre fin à ses jours, Sumomo est tombée sur l'auberge Gilda, sur sa mystérieuse et fascinante tenancière Yûko en qui elle pense reconnaître son idole de jeunesse, et sur les autres employés de l'établissement, et a même fini par intégrer l'équipe de ce lieu par lequel passent bien des âmes ayant souvent dans la tête l'idée de se suicider. Depuis, la jeune fille fait partie de ceux qui, les uns après les autres, accueillent les clients en détresse...

Après un premier tome très intéressant dans sa manière d'aborder de délicats sujets, Nozo Itoi nous offre une deuxième et dernier volume bien épais avec ses 270 pages et quelques, où elle débute d'abord les choses comme elles ont commencé via l'arrivée de nouveaux clients à sauver: un jeune garçon très critique et recherchant des ramen qu'un camarade de classe a adorés, une femme qui ne croit plus en l'amour ni en grand chose, une mère dépassée... Mais alors que l'on semble se diriger vers un schéma assez classique, l'autrice va finalement assez vite changer la donne via l'irruption d'une jeune fille vouée à remuer le passé si énigmatique de Yûko, cependant nous n'en dirons pas plus là-dessus afin de ne pas spoiler. Ce que l'on peut affirmer en revanche, c'est que l'autrice brille vraiment sur deux points.

Tout d'abord, les développements suffisants qu'elle offre à chacune des figures travaillant à Gilda ou étant proches de l'auberge: de Sumomo dont on connaît déjà bien les problèmes liés à sa mère, à Yûko dont on découvrira en détails tous les secrets, en passant par Ibuki (un peu plus en retrait au sujet de son passé d'hôte, mais finalement un peu plus abordés dans les deux chapitres "bonus" se déroulant six mois plus tard et apparaissant vraiment comme des récits à part entière de l'oeuvre), Zen, Masumi via la raison pour laquelle elle a confié l'auberge à Yûko, et même un peu Maggy, tous ces personnages sont correctement développés pour une oeuvre comptant seulement deux volumes. Et ce qui ressort d'eux avant tout, c'est qu'ils ont tous fait des erreurs autrefois, que ces erreurs feront obligatoirement toujours partie d'eux, mais que ce n'est pas pour autant qu'ils ne peuvent pas avancer et s'améliorer à leur manière.

Ensuite, la manière qu'a la mangaka d'aborder vite et bien un paquet de sujets humains pouvant toucher pas mal de monde, à travers sa galerie de personnages principaux et secondaires: les notions d'amitié et d'amour, les relations familiales tantôt très complexes tantôt salvatrices (coucou la petite Yui), les apparences via le masque que l'on peut se mettre, la condition de mère célibataire, le statut parfois difficile d'artiste, le fanatisme, inévitablement le sentiment de culpabilité et les regrets allant avec, de manière générale notre tendance à fuir les problèmes qui nous font trop peur...

Nozo Itoi parvient alors à brasser un grand nombre de sujets en un nombre limité de pages, et même si l'on sent parfois que ça va trop vite la mangaka arrive généralement à poser les bons mots, son écriture se révélant très juste. Qui plus est, la mangaka a le grand mérité d'éviter à ses personnages des fins trop idéalisés: elle reste réaliste et donc d'autant plus pertinente, car il y a certaines choses qui ne pourront jamais être réparées, en tête celles liées au suicide et à la mort, l'important étant alors de savoir faire face à ses erreurs et de repartir de l'avant.

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs