Atelier des sorciers (l') - Collector Vol.12 : Critiques

Une nouvelle fois, L'Atelier des Sorciers a droit à une édition collector, et celle de ce 12e volume se veut particulièrement alléchante dans son genre ! Cette fois-ci inédite au Japon, celle-ci propose de retrouver le tome doté d'une jolie jaquette réversible à l'effigie de Coco, et surtout d’une boîte renfermant un puzzle de 500 pièces, ce puzzle étant identique à celui de l’édition collector du tome 9 parue en Espagne aux éditions Milky Ways, et reprenant l'illustration de l’affiche d’une exposition dédiée au manga qui s’est tenue à la galerie GoFa de Tokyo fin 2018. Qui plus est, on a aussi droit à un mini-poster au format 19x27cm qui, évidemment, reprend cette me^me illustration en pouvant donc servir de modèle pour le puzzle. Quant au puzzle en lui-même, une fois achevé ses dimensions sont de 34,5x48,5cm, ce qui est déjà assez grand. Très soigneusement fabriqué et imprimé, celui-ci propose un rendu vraiment sympathique, en justifiant plutôt bien les 12,40€ de plus par rapport à l'édition standard (ce qui est un prix dans la moyenne pour des puzzles de cette taille). En somme, c'est original, c'est ludique, et donc c'est très cool !

Mais cool, c'est justement ce que l'univers de la série tend à ne plus être du tout au fil de cet opus, dans la mesure où il assombrit d'un cran le récit. En effet, Coco a à peine le temps de se réjouir de sa réussite au défilé de la Nuit d’argent qu'un terrible et insondable danger surgit soudainement. Ce danger, Kamome Shirahama en expose brièvement l'origine à son lectorat dès les premières pages, qui plus est avec une petite pointe d'horreur. Mais les personnages, eux, ont tout à identifier de la menace qui vient d'apparaître face à eux en semant déjà le chaos. Chaotique, c'est également le récit de Shirahama qui l'est par moments, cette fois-ci, de par la petite pointe de confusion qui y règne parfois: en voulant aborder les agissements d'un grand nombre de personnages l'autrice survole parfois à peine certains d'entre eux, et une nouvelle fois l'action (très présente ici) n'est pas le domaine où elle excelle le plus, même s'il y a toujours pas mal d'idées esthétiques (ne serait-ce que via le concept des sangsues-rideaux, ou via certaines représentations de sorts).

Néanmoins, l'intérêt en en permanence piqué face à tout ce qui se passe, l'autrice laissant même une légère part de suspense quant au sort de certains personnages, et entretenant plutôt bien la tension face à un monstre qui vient de tous les côtés en même temps, si bien que même une personne aussi puissante qu'Ysheath ne peut pas tout contrer. Cet intérêt, on le doit toutefois, avant tout, à certains visages en particulier, comme Tarta qui est blessé, Tetia qui émet l'idée taboue d'apprendre un sort aux humains pour les aider dans leurs soins médicaux (clairement, on sent que quelque chose germe en elle), ou encore le roi insulaire Dinlerdy Esrest en personne qui affiche sa volonté de protéger son peuple. Mais deux cas viendront sans doute titiller encore plus la curiosité. Tout d'abord, celui de la mystérieuse fillette de la Confrérie du Capuchon, qui se retrouve dans une situation un peu étonnante où un humain (en l'occurrence l'amnésique Garga) vole à sa rescousse, et qui évoque des choses intéressantes autour de la façon dont on rejette systématique les fautes sur sa confrérie, y compris pour des choses qu'elle n'a pas commises. Ensuite, celui de Coco et de Kieffrey dont le lien évolue encore légèrement grâce à certains aspects: le fait que le professeur n'était pas dupe sur ce que son apprentie lui cachait, leurs fautes respectives qui quelque part les font se ressembler, la confiance qu'ils s'accordent... tout ceci étant voué à prendre encore plus de saveur dès lors qu'ils se retrouvent ensemble face à véritable ennemi de cette partie, ce qui nous promet un intense volume 13.