Arte Vol.9 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 07 Février 2020

Petit à petit, Arte apprend à gérer sa récente carrière de portraitiste, et elle s'avère déjà très demandée, certaines personnes reconnaissant largement ses talents, choses sortant beaucoup de l'ordinaire pour une femme à l'époque ! Tant et si bien qu'elle finit par recevoir des demandes assez étonnantes, que ce soit pour elle ou pour Léo...

Ce sont ici deux demandes qui viennent attirer l'attention sur notre héroïne son maître. Dans le premier chapitre du tome, c'est Léo qui est mis à contribution, celui-ci recevant une demande de peinture de la part d'Ubertini, cet homme qui n'a pourtant, dans son bureau, aucun tableau accroché hormis un petit. En recevant la missive, le maître d'Arte devient on ne peut plus sérieux, met tout de côté et s'attaque directement à la mystérieuse demande... Pourquoi lui apparait-elle si importante, et pourquoi Ubertini lui a-t-il demandé cela ? La réponse qui se dessine au fil de ces premières dizaines de pages est assez intéressante: en exploitant le mythe du riche et de Lazare, Kei Ohkubo parvient à mettre en exergue le choix de vie d'Ubertini.

Il faut ensuite attendre la dernière partie du volume pour retrouver notre héroïne sur le devant de la scène, dès lors qu'elle reçoit une commande importante d'une invitée très spéciale venant de Rome... Qui est-elle exactement ? Arte sera-t-elle à la hauteur ? Il faudra encore attendre pour le savoir, Ohkubo mettant avant tout les choses en place ici, mais elle le fait avec ses habituelles qualités, tout en promettant d'exploiter une autre face importante de l'époque: la Papauté, ici notamment à travers le personnage du cardinal Silvio Passerini qui a vraiment existé.

Et le milieu du volume, alors ? Hé bien, peut-être est-ce, tout compte fait, la partie la plus intéressante, alors même que Kei Ohkubo s'y éloigne un peu d'Arte pour plutôt mettre au premier plan l'artiste sans maître Angelo et la couturière Dacia, qui connaissent tous deux des problèmes destinés à se croiser... et à les rapprocher. Tandis que Dacia, en pensant avoir déniché un petit job de comptable en démontrant ainsi cette qualité supplémentaire non reconnue à l'époque pour une femme, Angelo doit désespérément tenter de sauver l'image de sa pauvre soeur Carla, amoureuse malheureuse, trahie par un homme sans scrupules qui n'a fait que profiter d'elle. Entre les emplois considérés comme non adaptés aux femmes, la difficulté pour celles-ci de se faire leur place, les injustices liées aux relations prémaritales ou aux rumeurs, la question des dots, la mangaka continue alors d'aborder assez efficacement différents aspects autour de la condition féminine à l'époque... mais sans non plus tout idéaliser, et en restant dans un certain réalisme. Ainsi, même si on adorera la double mandale bien méritée que se manga le sale type ayant profité de Carla, il reste que la situation ne peut se terminer de façon totalement positive pour la soeur d'Angelo... En toile de fond, tout ceci permet également de mettre en valeur une appréciable collaboration entre Dacia et Angelo, deux personnages auxquels on a facilement appris à s'attacher, dont on apprécie de voir la relation évoluer un peu, et qui savent prendre exemple sur le caractère d'Arte pour eux-même avancer.

Malgré la longue attente de 16 mois depuis le tome 8 et, là aussi, un changement de traductrice, on replonge donc avec plaisir dans cette excellente série, au travers d'un tome efficace, toujours aussi bien dessiné, et, surtout, nous promettant une suite particulièrement intéressante.
   

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs