Critique du volume manga
Publiée le Mardi, 11 Mars 2025
Arte est enfin arrivée près de Florence, et doit désormais trouver un moyen de pénétrer dans la cité mis à feu et à sang et en proie à la misère. Mais autour d'elle, son entourage, en plus de dire que l'âge d'or de la cité florentine est sûrement révolu, la met face à une interrogation essentielle: que fera-t-elle quand elle retrouvera Leo, si tant est qu'elle le retrouve ? Le maître de notre héroïne, de son côté, continue justement de vivoter à l'intérieur de la ville où son atelier a été détruit, et bien vite c'est son enfance qui va continuer de nous être contée par Kei Ohkubo.
Au risque de frustrer un peu, Arte n'est donc aperçue dans ce tome que lors des toutes premières pages, avant que la mangaka ne poursuive ce qu'elle a entamé dans le volume précédent, à savoir un focus sur le passé de Leo, à l'époque où, après avoir été un enfant mendiant, il a a été recueilli par Ezio, un maître qui semble très indifférent à un peu tout le monde mais qui le laisse exercer dans son Art... quitte à s'attirer des jalousies. En effet, tout en continuant consciencieusement d'apprendre à lire auprès de Lusanna, le jeune Leo subit les brimades de ses pairs, la faute au traitement de faveur qui lui sembler accordé et à ses origines de mendiant, la situation finissant par alerter Lusanna et par amener de nouveaux petits approfondissements sur la relation particulière entre Ezio, maître qui semble n'accorder d'importance à personne (pas même à sa fille) et se contenter d'exploiter les talents de Leo, et Leo qui fait montre d'une grande abnégation pour exercer son art avec sérieux en faisant fi du reste. Dans ce contexte, c'est également le rapport de Leo avec l'Art qui est abordé, un rapport où il semble moins proche de l'artiste passionné que de l'exécuteur se servant de ses dons innés dans l'espoir de gagner sa vie.
Ces développements sont assez intéressants dans le fond, encore plus quand entre en scène ce cher Ubertino pour mettre de plus belle Leo à l'épreuve, pour le sonder encore plus et pour esquisser des bribes d'évolutions dans le rapport entre lui et Ezio. Mais il reste que, par moments, ce focus sur Leo semble se rallonger un peu trop sur certaines séquences répétant les mêmes idées, et que l'on se demande pourquoi Kei Ohkubo a choisi d'aborder tout ce background du personnage en bloc plutôt que de distiller ça auparavant, d'autant que pendant ce temps la frustration de ne pas voir la suite du périple d'Arte a de quoi nous gagner de plus en plus.
En résulte un volume à la fois intéressant dans son fond car il devenait vraiment nécessaire d'apporter plus de profondeur et de background à Leo, et un peu crispant dans ses quelques détours et dans le placement de ce focus par rapport à l'intrigue principale. Espérons que cette étape ne soit plus trop longue, afin que le rythme du récit ne s'en retrouve pas réellement cassé !