Ao Ashi - Brotherfoot Vol.1 : Critiques

Ao Ashi - Brother Foot

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 10 Juillet 2024

Auteur avec lequel les éditions Mangetsu se sont lancées il y a déjà un peu plus de trois ans, Yûgo Kobayashi est particulièrement mis à l'honneur par l'éditeur en ce mois de juillet, non seulement car il sera présent à Japan Expo cette semaine et ce weekend en tant qu'invité d'honneur manga, mais aussi parce que, pour l'occasion, il a droit à un triple publication: le 23e tome de son excellent manga phare de football Ao Ashi, le 4e volume de Fermat Kitchen, et le premier opus de la nouveauté nous intéressant dans ces lignes, Ao Ashi Brotherfoot.

Comme son nom le laisse bien deviner, Ao Ashi Brotherfoot n'est autre que le spin-off d'Ao Ashi, lancé au Japon en 2021 parallèlement à la série-mère, toujours pour le compte du très bon magazine Big Comic Spirits des éditions Shôgakukan. L'auteur étant déjà bien occupé entre la publication à rythme soutenu d'Ao Ashi et celle à rythme plus modéré de Fermat Kitchen, Brotherfoot est une oeuvre qu'il dessine de façon encore plus lente, selon ses envies et surtout son temps, si bien qu'un seul tome a vu le jour à l'heure où ces lignes sont écrites, et que la série est souvent en hiatus (elle l'est encore en ce moment-même, a priori depuis 2022). Faut-il, pour autant, bouder son plaisir à la lecture de ce premier volume ? Nous allons voir que non !

Ce spin-off nous plonge à Ehime où l'on retrouve Shun, le grand frère d'Ashito, qui a lui-même dû arrêter autrefois le sport à cause de son asthme et qui, depuis, n'a cessé de soutenir son petit frère. Les toutes premières pages commencent par nous montrer quel talent prometteur était Shun avec son pied gauche redoutable quand il était gosse et s'apprêtait à rejoindre l'équipe U15 de la ville, avant de devoir tout laisse tomber brutalement à cause de sa maladie. Cinq ans plus tard, le voici devenu un lycéen brillant aux notes excellentes, et tout semble laisser penser qu'il a tourné la page de ses années de football, en plaçant ses espoirs en Ashito pour qu'il vive son rêve à sa place. Mais alors que l'adolescent vient d'être totalement guéri de sa maladie, quel choix ferait-il si une nouvelle chance de jouer au football, certes à une échelle différente de celle d'Ashito, se présentait devant lui ?

Ce premier volume, voué à répondre à cette question avec des derniers chapitres commençant à entrer dans le vif du sujet, ne livre évidemment pas une réponse très surprenante, cependant le chemin pour arriver à cette réponse se veut souvent particulièrement touchant, en ceci que le mangaka expose soigneusement le parcours de Shun pour en arriver là, ainsi que ses relations avec son entourage. Côté relations, si l'on appréciera énormément le peps et les petites pointes d'humour qu'amène Sawa, amie d'enfance d'Ashito qui souhaite désormais suivre ce que va faire Shun (est-elle vouée à prendre un peu la même place que Hana a pour Ashito dans la série-mère ? ), on retiendra plus encore son ressenti vis-à-vis d'Ashito en tant que frère, ainsi que son rapport avec sa mère Noriko, une femme toujours aussi courageuse et bienveillante vis-à-vis de ses enfants en souhaitant naturellement qu'ils trouvent leur voie malgré ses propres inquiétudes. Mais l'autre lien essentiel de ce volume est celui que Shun entretient avec le football lui-même, ce sport qui lui a fait mal autrefois, qu'il a pu détester et qui, pourtant, l'attire toujours autant dans le fond. Alors, le jeune garçon saura-t-il faire le point précis sur ce que représente ce sport pour lui et sur ce qu'il souhaite réellement ? On ne va évidemment pas vous dévoiler la réponse, mais une chose est sûre: Kobayashi fait particulièrement bien ressortir les côtés humains de son récit, y compris dans son dessin porté par certaines expressions troubles et nuancées qui soulignent bien les contrastes émotionnels de son personnage principal.

Loin d'être un spin-off facile, Brotherfoot trouve alors rapidement sa propre tonalité un peu plus mature et humaine, et son propre charme ancré dans un football à une échelle plus modeste que celle de la série-mère, pour un résultat vraiment séduisant. Le plus dur sera désormais d'attendre la suite si tant est qu'elle arrive bel et bien un jour, au vu des différents hiatus que connaît l'oeuvre au Japon.

Cette chronique ayant été réalisée à partir d'une épreuve numérique fournie par l'éditeur, pas d'avis sur la qualité de l'édition française.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction