Animal kingdom Vol.2 - Actualité manga
Animal kingdom Vol.2 - Manga

Animal kingdom Vol.2 : Critiques

Doubutsu no kuni

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 06 Février 2014

Critique 1


Sorti en simultané avec le premier tome, Ki-oon nous offre la possibilité de prolonger l’aventure et de se faire une idée plus précise de ce que sera la série, à savoir un futur succès, à n’en pas douter.

Taroza a désormais un nom (à noter que la consonance et la prononciation Japonaise renvoient directement à Tarzan, autre influence totalement assumée par l’auteur) et découvre peu à peu les péripéties que les animaux, en particulier les ratons laveurs, doivent subir dans ce monde violent. L’hiver s’est abattu sur la jungle et les provisions se font rares, la moindre nourriture est désormais précieuse mais encore faut-il en avoir… Monoko dépérie à vue d’œil, mais un danger plus grand encore fait son apparition : une meute de loups affamés.

L’auteur reprend les mêmes éléments que dans le premier tome pour développer son univers qui s’annonce incroyablement vaste et varié. Les loups en question sont totalement disproportionnés, ils apparaissent immenses en comparaison aux ratons, de même que leurs bébé apparaît bien minuscule. Ce dernier d’ailleurs possède comme les ratons un visage n’ayant pas grand chose à voir avec ceux d’un loup, on reconnaît ici le trait complètement farfelu de l’auteur avec un louveteau qui n’est pas sans rappeler Ponygon de Zatchbell.
L’épisode des loups permet de revenir sur le soutien de tous les ratons, sur le courage et la force de Croc-Noir, qu’on espère voir développé un peu plus par la suite, mais il permet surtout de s’attarder sur la dureté de ce monde où des parents sont prêts à tout pour sauver leurs enfants.
Si les loups apparaissent comme les ennemis des ratons, il ne sont qu’un rouage dans la chaîne alimentaire et ne sont pas à blâmer pour autant, eux aussi se battent pour survivre à leur manière, et s’il dévorent des ratons ce n’est pas par méchanceté mais par nécessité. Une vision pas du tout manichéenne qui, si elle n’est pas forcément originale, est parfaitement exploitée par l’auteur qui véhicule un message qui semble sincère.
Et c’est justement Taro qui sera le vecteur de cette compréhension mutuelle comme on pouvait s’y attendre, qui pour le moment s’il se montre bien incapable de changer les choses, démontre d’une volonté inébranlable qui s’étend déjà chez ses compagnons.
A l’issue de cet épisode, un nouvel animal viendra rejoindre la petite troupe hétéroclite des compagnons de Taro, comme on pouvait s’y attendre là encore.

Le reste du tome s’attarde sur la différence de Taro dont le développement est bien plus lent que les ratons, ce dernier se trouvant incapable de tenir sur ses pattes et de marcher. Il va alors se poser des questions sur sa place dans ce monde (à supposer qu’un bébé puisse se poser des questions existentielles), questions qu’il posera à un immense éléphant (là encore l’auteur se moque de toute notion de proportions) qui partagera sa sagesse. L’auteur évoque ainsi lui même les limites de sa volonté annoncée de faire un titre où toutes les espèces seront réunies (sa version de la tour de Babel), désamorçant ainsi les critiques, démontrant qu’il en a lui même conscience. Comment intégrer les carnivores dans cette union et briser la chaîne alimentaire ? Pourquoi ne pas tenir compte de la vie des poissons au même titre que celles des autres animaux ? Des questions qui peuvent paraître futiles mais que l’auteur prend au sérieux dans ce titre qui pourtant ne manque pas d’humour.
Qu’on le veuille ou non, même s’il apparaît un peu léger, ce titre possède une véritable profondeur.

Avec des loups, un ours et un éléphant, il ne manque plus que des singes et un serpent pour que l’auteur ait fait le tour du bestiaire du livre de la jungle !
Un second tome qui confirme l’excellente surprise de Animal Kingdom et qui renforce tout le respect qu’on peut avoir pour Makoto Raiku, cet auteur génial ! 


Critique 2


Grâce aux risques pris par Monoko, le bébé connaît désormais son nom : Taro Za ! Depuis que cet petit bout est arrivé parmi les ratons-laveurs, leur vie a changé, car grâce à la faculté qu'a le bambin à pouvoir comprendre et parler le langage de tous les animaux, ils ont découvert que le terrible Croc-Noir est un allié ! De nouvelles perspectives s'ouvrent, mais en plus du danger que représentent les animaux carnivores, quand l'hiver arrive c'est à un autre problème auquel doivent se confronter nos héros : la faim... Celle-ci peut être terrible, y compris pour les animaux les plus féroces. Et quand Taro Za, Monoko et Croc-Noir se retrouvent nez à nez avec une meute de loups affamés, le bébé est capturé pour attirer les ratons dans un piège...

"Dans la jungle, c'est bouffer ou être bouffé".

Dans une jungle sans foi ni loi, les plus forts règnent, encore plus quand la faim les pousse dans leurs derniers retranchements. Les loups sont prêts à tout pour survivre, c'est le lot de toutes les espèces. Loin d'en faire des ennemis basiques, Makoto Raiku les développe petit à petit, car peut-être que Taro Za, armé de son langage, pourra les comprendre et les faire changer ? Le chemin risque pourtant d'être long pour Rao, le chef de la meute de loups, prédateur depuis toujours, et qui, comme n'importe quel être vivant, à une famille à nourrir, dont son petit dernier, l'innocent louveteau Sieg. Et si dans un premier temps les élans de solidarité de Taro Za, Monoko et Croix-Noir ne semblent pas le toucher, tout pourrait bien changer quand une menace plus importante encore fait son apparition...
Alors qu'il nous offre un face à face tendu contre les loups, Makoto Raiku prouve la parfaite maitrise de son récit en amenant au meilleur moment possible un rebondissements dramatique qui va tout changer. Il faut signaler la violence visuelle de certaines scène où la loi de la jungle prend ses quartiers, entre la menace qui tombe sur les loups ou la faim qui meurtrissent les corps, mais cette violence est loin d'être gratuite, évite le gore, et est surtout là pour appuyer avec force les messages qui se cachent derrière, autour de cette grande métaphore de notre monde qui nous est dépeinte. Après tout, nous aussi, tout hommes que nous sommes, subissons une "loi de la jungle", où les plus puissants dominent les plus faibles, où les incompréhensions entre "espèces" peuvent conduire au pire, et où chacun se bat à sa manière pour survivre, pour se nourrir ou pour protéger ses proches.
Dans tout ça, le don de Taro Za a alors quelque chose qui pourrait être salvateur, et gageons que l'auteur nous dépeindra dès lors une fresque toujours plus brillante par la suite...

"C'est merveilleux de pouvoir se comprendre entre espèces différentes..."

Cette phrase prononcée par Monoko résonne en nous comme le leitmotiv de la série, qui après le passage avec les loups s'enrichit d'un nouveau compagnon pour Taro Za. Makoto Raiku, que ce soit à travers ce nouveau venu mignon tout plein (mais qui grandira sûrement d'impressionnante manière) ou son mini-héros humain qui ne sait pas encore marcher, en profite pour dépeindre à nouveau quelque chose de typiquement humain : les moqueries des enfants face à ce qui n'est pas comme eux.

C'est toutefois encore autre chose qui retient notre attention : l'apparition de deux nouveaux animaux, un sanglier surprenant qui est un nouveau témoin des bienfaits du don de Taro Za, et un gigantesque éléphant qui va offrir au bébé les limites de sa visions idéale des choses, pour une confrontation de valeurs très bien tournée... Qu'on se le dise, Taro Za aura fort à faire pour changer les choses, et on devine que le récit n'a pas fini de nous surprendre avec la brève apparition des dernières pages...

A ce titre, signalons que Makoto Raiku continue d'enrichir de belle manière le bestiaire de son histoire, en offrant une jungle très personnelle, où toutes sortes d'animaux se rencontrent et sont souvent dotés de physiques très marquants. Après les ratons-laveurs mignons tout plein et un Croc-Noir très stylisé, on se retrouve avec des loups très imposants, un louveteau doté d'une bonne bouille unique, un sanglier énorme et une éléphant tout simplement gigantesque... L'auteur a un vrai don pour imposer ces créatures et pour les croquer à sa façon.

Le premier volume était très prometteur, le deuxième tome l'est encore plus. Animal Kingdom démarre sur les chapeaux de roue, impose ses thèmes universels et humanistes avec force, sans prendre de pincettes, sans prendre ses jeunes lecteurs pour des idiots, mais en sachant également tourner le tout façon très intelligente. Cette entrée en matière est une bombe, ni plus ni moins.

"Sais-tu comment t'y prendre... pour que tous les animaux puissent cohabiter en paix ?"

Tu auras tout le loisir de trouver la solution à cette question, mon petit Taro Za, et c'est avec passion et impatience que l'on suivra la suite de tes aventures !


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Erkael
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs