Angry Vol.1 - Actualité manga

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 26 Février 2013

Inconnus en France, comme la majorité des auteurs coréens (mais les choses sont en train de changer), You Kyoung Won au scénario et Kim Jae Yeon au dessin s’immiscent dans un genre, qui est encore aujourd’hui une spécialité japonaise : la bande dessinée de sport. Les reproches de copie ou de caricature accolés parfois au manwha ne trouvent pas d’écho chez Angry, puisque des sports incontournables comme le foot ou le base-ball sont écartés au profit du judo. Toutefois, il ne faut pas s’attendre à un travail respectueux et fouillé à la manière d’un Takehiko Inoue sur Slam Dunk ou d’un Masanori Morita sur Rookies. De l’aveu même du dessinateur : « Le judo, comment dire ?! Sans aucune connaissance sur le sujet, j’ai commencé à dessiner la première page, puis la seconde et finalement réussi à achever le premier tome. Certaines scènes de combat peuvent paraître invraisemblables. Pourtant, j’ai fait tellement d’efforts que je suis sûr que tous les judokas me pardonneront avec un grand sourire. » Si le scénariste You Kyoung Wo s’est entouré de plusieurs personnes, dont une certaine Mi Kyoung comme modèle de la jeune héroïne, pour mener à bien son récit, il apparaît très vite que le judo n’est qu’une parabole de la vie des trois personnages principaux.
D’ailleurs, le manga commence par une pensée très significative : « Dans un combat, on peut estimer que l’on a perdu si l’on saigne du nez avant son adversaire. Mon père, ma mère, mon frère, tous des débiles qui ont saigné devant un adversaire, la vie… » Signé : Suk Dong Min, celui qui ne baisse la tête devant personne.

Revanche sur la vie

Ce jeune orphelin, dont toute la colère est exprimée en couverture du premier volume, met au tapis, ou plutôt au tatami, les meilleurs judokas d’un lycée avec sa spécialité, le ippon seoi nage. Et lorsque leur meilleur élément, une fille, se dresse devant lui, il n’hésite pas non plus. Cette dernière, Cha Ha Seo, est toute chamboulée, voire même exaltée, par cette première défaite. Elle n’est pas au bout de ses surprises, puisque Suk Dong Min ne tarde pas à être confié à sa mère. La cohabitation s’annonce mouvementée, surtout qu’entre les deux il y a Lee Yun Ki, le champion junior en titre, retiré depuis un accident. Si présenté tel quel, Angry semble fait dans le même bois que d’autres shônen sur le passage à l’âge adulte, il réussit à imprégner ses pages d’une douceur nostalgique, qui n’est pas sans rappeler le chef d’oeuvre I’ll de Hiroyuki Asada. Les personnages tout d’abord forment un équilibre dynamique parfait. A l’arrogance et l’impulsivité de Suk Dong Min répond la fraîcheur de Cha Ha Seo, avec en arrière plan le solitaire et stoïque Lee Yun Ki. De plus, le passé de tous les protagonistes semble étroitement lié, et les adultes occupent une place primordiale dans les choix et l’accomplissement de leurs jeunes protégés. L’esprit des arts martiaux flotte donc très nettement de page en page, et le judo devient à la fois un canalisateur et un catalyseur de la colère du titre. A l’image d’un Coq de combat, en plus accessible, ces jeunes ont une revanche à prendre sur la vie.




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Critique 1 : L'avis du chroniqueur
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