Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 14 Février 2022

Après avoir connu un rythme de parution assez régulier, Angolmois a connu un soudain écart puisqu'il aura fallu attendre, cette fois-ci, attendre 7 mois entre le tome 8 paru en mai 2021 et ce 9e volume sorti en décembre dernier. Il faut espérer que le dixième et dernier volume mettra moins de temps à arriver (à l'heure où ces lignes sont écrites, le planning de Meian l'indique au 31 mars sur le site de l'éditeur)... Mais en attendant, cet avec facilité que l'on replonge dans les aventures sur fond historique de Jinzaburô et consorts, que nous laissions dans une situation toujours plus critique.

Les Japonais de l'île de Tsushima, face à l'invasion mongole, attendaient effectivement avec espoir les renforts promis depuis le continent... mais ce qu'aucun d'eux ne sait, c'est que ces renforts ne seront finalement jamais envoyés. Semblant abandonnés à leur triste sort, les îliens sont toujours plus acculés, tant les forces ennemies sont beaucoup plus nombreuses et ne reculent devant rien. Hangan Nagamine, le chef des Purificateurs, n'entend aucunement abandonner le château de Kaneda assiégé, et est déterminé à se battre jusqu'au bout pour essayer de préserver le lieu et les habitants. Jinzaburô Kuchii, lui, semble bien décidé à honorer la dette qu'il doit à Hangan depuis l'attaque nocturne de Sasu... mais le pourra-t-il seulement ?

On peut dire de cet avant-dernier volume, mené tambour battant, qu'il se construit comme une sorte de fuite en avant pour les îliens acculés, tandis que Jinzaburô et les autres essaient de limiter les dégâts. Dans ce cadre où quasiment aucunement échappatoire ne semble plus possible, des personnages "secondaires" tels que Onitakemaru le pirate, Hitari le chasseur, Dôen, ou même Amushi pour guider les enfants avec Sana, ont au moins un petit rôle à jouer, ce qui est toujours appréciable même si c'est succinct dans certains cas. Mais avant toute chose, ce qui frappe en premier lieu dans ce volume est le parfum de mort qui s'en dégage, tant plusieurs figures, parfois importantes, tombent les unes après les autres.

Même si Nanahiko Takagi va parfois vite dans la représentation de l'action et dans les quelques petites techniques de guerre (ébouillanter les ennemis, leur jeter des pierres, etc), la mangaka s'avère ici très douée pour faire ressentir le déséquilibre de la bataille, nos héros devant faire face à une armée mongole comptant à la fois les Mongols eux-mêmes, les soldats de Goryeo, les Jürchen et les Hans. Dans le climat de fuite désespérée et de mort où l'ennemi peut même compter sur des armes assez novatrices pour l'époque (les canons), on sent bien que l'étau se resserre petit à petit, et l'on se demande forcément si la bravoure, la force et l'esprit avisé de quelqu'un comme Jinzaburô pourra vraiment y changer quoi que ce soit... plus encore au vu des toutes dernières pages très critiques !

La lecture d'Angolmois reste donc, ici, efficace dans l'ensemble, en nous laissant curieux de voir comment se finira l'aventure de Jinzaburô, Teruhi et consorts dans ce contexte historique... mais s'agira-t-il bien de la fin ? En effet, n'oublions pas que la mangaka planche depuis 2019 au Japon sur Angolmois: Genkou Kassenki: Hakata-hen, qui est a priori présenté comme une suite, et dont on espérera forcément une publication française.
 
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.25 20
Note de la rédaction