Amatsuki Vol.1 - Actualité manga

Amatsuki Vol.1 : Critiques

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 29 Mars 2011

Tokidoki, lycéen fainéant qui se laisse vivre sans se poser trop de questions, s'est lamentablement planté en histoire lors de son contrôle de fin de trimestre. Pour remédier à la situation, il est convié à la visite d'un musée un peu particulier. En effet, à l'aide de lunettes spéciales, on se retrouve dans une représentation du Japon tel qu'il était à l'époque d'Edo. Mais lors de la visite, voila que Tokidoki se retrouvez nez-à-nez avec deux yokai qui s'attaquent à lui. Pensant d'abord à une plaisanterie, le bonhomme déchante assez vite une fois privé d'un œil et transporté dans ce qui ressemble véritablement au XIXième siècle ! Sauvé in-extremis par une jeune femme, Tokidoki ne tarde pas à retrouver l'un de ses camarades de classe sur place. Mais alors qu'ils se sont croisés la veille, ce dernier dit avoir été transporté là il y a plus de deux ans ! Ont-ils vraiment voyagé dans le temps ou bien s'agit-il là d'un jeu bien trop réel à leur gout ?

Issue du même magazine que Dolls, sortie le mois passé, Amatsuki nous entraine donc dans un Japon à tendance fantastique où humains côtoient les yokai et affiche d'emblée un certain esthétisme de part sa couverture fort jolie. Cependant, à l'instar de sa cousine, la série démarre finalement en demi-teinte. Et, pourtant, ce ne sont pas les bonnes idées qui manquent !

L'entame de ce premier tome se fait d'ailleurs de bien belle manière. Tokidoki nous apparait comme quelqu'un d'amusant avec son air un peu distrait et l'ensemble ne manque aucunement de rythme. Arrivent ensuite les démons tout droit issus d'un autre temps et voila que l'on commence à sentir tout le potentiel de la série. Leur apparition est, en tout cas, suffisamment énigmatique que pour susciter notre intérêt et nous donner l'envie d'en découvrir davantage. Cependant, c'est une fois notre petit voyage dans le temps terminé que l'on commence à déchanter. Tokidoki rencontre beaucoup de monde, ça papote beaucoup, son manque d'entrain atteint finalement le lecteur et l'on se perd un petit peu en route. Puis, voila que le héros vient nous surprendre en changeant radicalement de comportement en voyant Kuchiha, la personne qui l'a sauvé lorsqu'il est arrivé dans ce monde, se faire brimer. Notre curiosité est, du coup, piquée à vif mais l'espace de quelques instants seulement. Le temps de se rendre compte combien tous les évènements qui suivent s'embourbent dans une narration hachée et atrocement brouillonne. Ce n'est finalement qu'une fois tout terminé que l'on comprend ce qu'il s'est passé. Il n’empêche toutefois que, pour le coup, c'est un peu tard.

Il apparait en tout cas clairement que Shinobu Takayama compte faire passer les sentiments de ses personnages, ainsi que les relations entre ceux-ci, au premier plan. Au détriment, pour le moment, des interactions avec les yokai pourtant fort réussies. Néanmoins, la fin du tome semble quelque peu changer la donne à ce niveau-là. Quoi qu'il en soit, ce parti pris ne fonctionne pour le moment qu'à moitié. Tokidoki reste assez transparent et Kuchiha fort clichée dans le rôle de celle qui n'a pas eu une vie facile jusque là même si son background demeure trop léger que pour véritablement la juger à ce moment-ci de l'histoire. Il n'y a en fait que Kon, le collègue de Toki qui se retrouve dans la même galère que lui, qui se montre un peu plus convaincant. Dans la même veine, les motivations de chacun restent un peu trop conventionnelles que pour nous marquer plus que cela et, finalement, le tout est un peu trop complaisant que pour être véritablement crédible. Néanmoins, dans la mesure où il s'agit là de la première série reliée de l'auteur, on peut lui pardonner, dans une certaine mesure, de ne pas prendre trop de risques avec ses créations.

Mais revenons sur le déroulement du volume. Voila tout d'un coup que l'on retourne dans le présent pour assister à une scène qui reste pour le moment mystérieuse mais qui a le mérite de lancer peut-être pour de bon la trame principale. Et les dernières pages continuent sur cette même lancée. Et voila que l'on commence à ressentir cette indescriptible atmosphère qui émanait déjà de la couverture... Intriguant, intriguant, vraiment !

Sur le plan graphique, Takayama ne se débrouille par contre pas trop mal. Le trait est fin et élégant, dégage une certaine personnalité. L'apparence générale des différents intervenants est plutôt plaisante et le Japon de l'ère Edo est convenablement retranscrit grâce à des décors qui savent se montrer efficaces tout en étant discrets. Seul problème, déjà mentionné auparavant, tout devient vite très brouillon et illisible lorsque l'action prend place. Il n'y en a pas trop pour le moment, cela dit.

Au niveau de l'édition, KazeManga fournit du bon boulot en nous gratifiant notamment d'une page couleur. Par contre, on peut se poser quelques questions quant au choix de l'éditeur de classer la série dans son label ShonenUp ! alors que, pour ce que l'on a pu voir à travers ce premier opus, celui-ci ne lui convient pas vraiment (rappelons que la série est issue d'un magazine josei).

Amatsuki ne manque certainement pas de charmes mais ne parvient jusqu'à présent pas à les utiliser à bon escient. Il faudra donc attendre les tomes suivants avant d'être fixés pour de bon sur la qualité réelle de la série. Malgré tout, on commence, au fil de la lecture et surtout vers la fin, à sentir un petit quelque chose qui laisse présager du meilleur dans un futur proche !


Shaedhen


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Shaedhen
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs