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Allargando : Critiques

Allargando

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 11 Août 2022

Auteur X qui a été un peu perdu de vue de nos jours même s'il semble encore actif ponctuellement, Sato Yuki est un auteur de hentai qui a su gagner une assez forte notoriété pendant une douzaine d'années, entre 2002 et 2014, grâce à quatre ouvrages qui connurent tous des adaptations animées (hentai, évidemment): Stringendo en 2002, Accelerando en 2004, Stretta en 2008, et Allargando en 2014, ces recueil se composant tous d'histoires courtes initialement prépubliées au japon dans le magazine Comic Mujin de l'éditeur TI Net. Jusqu'à présent, cet auteur assez incontournable du genre restait inédit en France, mais Hot Manga a eu la bonne idée de réparer le mal en février dernier avec la publication d'Allargando.

Allargando, c'est donc un recueil qui, sur plus de 230 pages, nous invite à découvrir 5 histoires de longueurs assez variables, pouvant faire un seul, deux ou trois chapitres, et jouant sur des créneaux et fantasmes assez différents.

Ici, un jeune homme qui n'a a priori pas grand chose pour lui et qui est très discret/effacé attire toute l'attention d'une femme prenant un malin plaisir à lui faire subir ses différents fantasmes parfois légèrement dominateur (ce qui ne semble pas spécialement déplaire au principal concerné), tandis que le collègue de notre héros, alors qu'il se vante sans cesse d'être un pur tombeur supérieur à lui, n'a en ralité pas tout à fait le succès escompté, pour un résultat assez drôle.

Là, un étudiant, après avoir vu tomber d'une fenêtre et mourir la pourriture qui le harcelait, découvre que c'est l'une de ses ravissantes camarades de classe qui l'a poussé car l'odieux personnage ne cessait de la harceler sexuellement et de lui faire subir toutes sortes de choses condamnables. Pour acheter le silence de notre héros, la jeune fille ne trouve rien de mieux que de lui proposer son corps, de façon régulièrement. Mais tandis que le jeune garçon semble tomber amoureux de cette demoiselle, cette dernière ne semble pas tout à fait honnête et paraît cacher des choses. l'ensemble est alors propice à une atmosphère un petit peu plus malsaine, portée par une héroïne à l'âme plus noire que prévue, tout en permettant quelques brèves interrogations sur la façon dont peut être vu le corps féminin.

Dans la troisième histoire, place à l'idole d'un établissement scolaire, qui attire toujours l'attention sur son passage, et qui a en plus le mérite d'être adorable avec tout le monde, y compris avec les "losers" à qui elle parle sans le moindre a priori. notre héros fait précisément partie de ces "ringards" avec qui la beauté se montre si gentille, si pure... mais pure, l'est-elle vraiment ? En effet, notre héros se voit un jour confier, de la part de la belle, une vidéo très particulièrement qu'il n'aurait jamais imaginée possible, et ce ne sera pas la dernière... C'est un mélange entre légèreté/sexe-plaisir assumé (due aux pratiques de la sublime héroïne) et éléments légèrement négatifs (autour des tourments intérieurs du héros) qui nous attend ici, pour un ensemble franchement plaisant.

Le quatrième récit, lui, fait pour sa part dans le purement malsain et immoral, dès lors qu'une belle et confiante jeune femme, sur demande de sa tante, emménage dans la maison de celle-ci pour s'occuper son cousin, un otaku hikikomori de dernière catégorie, de ceux qu'il ne vaut mieux pas contrarier dans leurs lubies. Et le petite problème, c'est que le jeune garçon a pour principale lubie sa cousine: depuis toujours, il est persuadé qu'il va l'épouser. Alors quand celle-ci refusera ses avances, la vengeance se fera à base de somnifères et de viols à répétition...

Enfin, la cinquième et dernière histoire se centre sur une jeune fille qui semble décidément n'attirer que les cas, entre son maître (elle est domestique) plein aux as et orgueilleux qui voit ses airs neutres comme de la provocation et qui se montre alors odieux/hautain/dominateur/violent avec elle, et un professeur qui décide de la faire chanter pour coucher avec elle. Pourtant, la miss semble se plier à tout ce qu'on lui demande sans sourciller, sans protester, comme pour faire plaisir autant que possible aux autres.

Jouant la plupart du temps sur une part immorale plus ou moins grave avec des éléments variés, ces histoires ont le mérite de ne jamais se ressembler et d'avoir leurs pointes d'originalité. Et la diversité, on la trouvera aussi dans certains fantasmes et certaines pratiques: sexe vaginal, sexe anal, jeu avec la salive, rapports légèrement dominant/dominé, cosplay... Autant de choses que le mangaka croque avec talent à travers un trait assez fin et détaillé, où les décors sont bien présent, précis et immersifs, et où les héroïnes ont chacune un charme qui leur est propre au niveau de l'allure, du gabarit, du caractère ou des pratiques. Seul bémol: eh bien, on aurait assurément adoré, même si les histoires sont globalement assez longues pour du hentai, qu'elles durent encore plus longtemps pour certaines où les situations auraient pu aller plus loin, donner plus de possibilités, en particulier "Level-C" qui fait en quelque sorte bien monter la température et les attentes avant de 'achever un peu abruptement.

Mais dans l'ensemble, Allargando est une belle réussite dans sa catégorie, d'autant qu'avoir enfin du Seto Yuki en France est une chose non négligeable, et que l'édition de Hot Manga est aux petits oignons: grand format, bonne qualité de papier et d'impression, traduction très soignée de Jean-Baptiste Bondis, lettrage convaincant, et présence de pas moins de 20 pages couleurs sur papier glacé.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs