Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 31 Août 2011
Après un mois estival de pause, Akiba Manga nous revient avec de bonnes surprises, mais aussi des mauvaises ! En effet, c’est à la découverte de la couverture de ce septième numéro que les lecteurs assidus auront découvert le nouveau rythme trimestriel du magazine… Les rédacteurs nous promettent que cette période de réflexion sera propice à une refonte totale, avec de nouveaux mangas... une manière de cacher leurs inquiétudes quant à la suite de cette aventure éditoriale pas comme les autres ?
La bonne surprise en cette rentrée, c’est en revanche « Et il créa les hommes », nouvelle série du magazine remplaçant « La Valse des Corps » après trois mois de diète. Parmi l’éclectisme du magazine, l’humour n’était pas encore représenté. Ce titre de Yasmine et d’Icori Ando comble avec brio ce manque en mettant en scène Carlos, comptable timide et bedonnant, n’ayant encore eu aucune relation sentimentale en 34 ans d’existence. Un beau jour, alors que l’amour semble enfin lui sourire… Carlos meurt, renversé par une voiture ! Cependant, plutôt que de résoudre aux délices du paradis, voilà qu’il se met à contester ce coup du sort, au point d’appeler le patron des lieux !
« Ta vie était pourrie ? Pas grave, on a une piscine ! »
La grande force de ce nouveau titre est sans doute son usage de personnages à contre-emploi, à commencer par un narrateur prompt à s’emmêler lui-même les pinceaux ! Yasmine semble également trouver un défouloir après « La Mort en Grève » pour désacraliser l’image du paradis, et il ressort de ce court chapitre une ambiance légère, particulièrement savoureuse ! Espérons que le titre conserve ce côté décalé à l’avenir… si tant est qu’un second chapitre nous parvienne un jour !
Pour le reste, le titre « Terminus » conserve son statut de leader de l’ex-mensuel, continuant de développer un jeu de relations doux-amer entre le trio principal tout en offrant quelques bribes d’un futur bien tragique. « Agents Suicides » joue également la carte de la narration en flash-forward en présentant la préparation d’une mission et son exécution qui pourrait bien tourner mal. Du côté des « 10 de Sanada », Glou parvient à relancer son scénario au moment même où celui-ci commençait à décliner, avec un nouveau mystère liant passé et présent. Néanmoins, des trois séries naît la frustration, du fait d’un rythme que l’on espérerait plus intense, et de l’optique d’une longue attente pour en savoir d’avantage…
En bas de classement, nous retrouvons Pandemonium et Absynthe, les deux titres de Savan qui nous offre d’ailleurs la couverture la plus hideuse du magazine ! On a hélas bien du mal à ressentir l’évolution de ces deux histoires, malgré un départ d’action pour la première, et une plongée dans la psyché de l’héroïne pour la seconde. Enfin, « La Mort en Grève » continue sa dégringolade de plus belle… Malgré un style graphique intéressant, la série ne décolle toujours pas avec des péripéties manquant cruellement de liant. La Mort va-t-elle finir par se faire virer purement et simplement ?
Les derniers rebondissements quant à la publication d’Akiba Manga laissent imaginer un avenir assez sombre quant au devenir du magazine, faute d’avoir trouvé un public conséquent. Mais peut-on reprocher aux lecteurs leur désintérêt, devant des changements de ligne intempestifs et une communication bancale, hormis pour organiser des concours ? Dans ces conditions, difficile de s’intéresser à des titres qui ont pourtant, pour certains, des atouts assez pertinents. Espérons qu’Ankama saura trouver une porte de sortie pour les meilleures d’entre elles pour éviter le gâchis pur et simple… et si possible, avec un format relié digne de ce nom !
26/08/2011 