Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 30 Mars 2011

La parution d'Akiba Manga se poursuit tranquillement, malgré les terribles évènements de l'archipel nippon. La seule conséquence notable sur ce numéro de mars est que la couverture, qui aurait du revenir à Terminus ou aux 10 de Sanada, est cette fois consacrée à la Mort en grève. Cependant, la rédaction en profite pour annoncer que toutes les séries disposeraient de cet honneur tour à tour, indépendamment de leur classement... Sauf si elles se font sortir d'ici là, bien sur ! C'est d'ailleurs ce qui pourrait bientôt arriver à La valse des corps, toujours aussi mal aimée... mais qui s'en plaindra ?

Les 10 de Sanada reprennent le rôle d'ouverture du magazine, avec un chapitre qui a de véritables airs d'introduction : à la manière d'une fresque traditionnelle, nous découvrons l'histoire de Yukimura Sanada, seigneur pacificateur de l'empire, et devant lutter avec ses guerriers contre des créatures surnaturelles invoquées par ses ennemis... Cependant, le chapitre s'étale sur ce qui aurait pu être raconté en quelques cases, et laisse surtout l'impression de gagner du temps. Néanmoins, nous apprécions d'en savoir un peu plus, et le réveil final a de quoi laisser espérer d'avantage pour la suite.

Le shojo Terminus, toujours plébiscité par le public, narre les présentations officielles entre Kaede et Takeshi, alias le garçon qui s'est écroulé devant elle dans le métro, et suscitant un profond émoi chez l'héroïne... Si l'on peut regretter une certaine maladresse dans l'expression des sentiments et le déroulement du chapitre, il est appréciable de découvrir des personnages aussi "vrais", tant dans leur physique que dans leurs réflexions.

Pour Agents Suicides, on prend la même recette et on recommence. Tout comme le chapitre précédent, nous suivons l'histoire d'un des membres de la fameuse organisation et son passé jusqu'à l'intégration au groupe. Cette fois-ci, il est question de Curlina Koslovic, mère célibataire ayant fui son mari la battant, et essayant de prendre un nouveau départ jusqu'à ce que l'illusion se brise. Le rythme et le découpage sont intéressants, même si les évènements les plus marquants manquent d'impact, mais avant tout, on se demande jusqu'à quand les auteurs produiront le même canevas. Il serait temps que ça démarre !

C'est un chapitre d'Absynthe étonnamment calme qui nous est proposé dans ce troisième numéro. En effet, l'auteur ne présente que deux situations propices uniquement aux dialogues. Tout d'abord, nous verrons Téoxane au restaurant avec l'inspecteur Chevalier, puis elle se rendra chez sa psychiatre pour une nouvelle séance vers le recouvrement de ses souvenirs. Hélas, on peine à comprendre la pertinence de ces deux scènes, plutôt bien construites, mais n'apportant que peu d'informations supplémentaires.

La Mort en Grève continue de développer son background, tandis que le héros en apprend plus sur sa grave destinée de prophète, qu'il a bien sur beaucoup de mal à réaliser. En parallèle, nous découvrons aussi les conséquences d'un monde sans la Mort, avec des scénettes pouvant être très macabres. Le risque est maximum pour une série qui risque de diviser les lecteurs, mais qui ne laissera pas de marbre.

Le troisième épisode de Pandemonium semble relier les deux premiers. La jeune fille lycanthrope découvert lors du chapitre introductif se retrouve introduite dans le groupe de ces personnages aussi mystiques que dangereux, et devrait surement découvrir les rouages de l'organisation en même temps que le lecteur. Néanmoins, là encore, on aimerait que l'action démarre enfin.
Enfin, toujours en lanterne rouge, La valse des corps continue de développer son intrigue sans sourciller malgré ses nombreux défauts. Le récit, en parallèle entre deux périodes temporelles, gagne quelque peu en clarté dans la narration, mais le style graphique est toujours aussi peu précis, anéantissant toute possibilité d'accroche au récit. Ainsi, nous n'aurons sans doute jamais le temps de découvrir tout ce qui relie les différents évènements, même si le dessinateur promet de fournir de meilleurs efforts...

Pour le reste du magazine, nous dénotons la disparition de la série Sourire. Les droits sur la nouvelle d'Araki étaient-ils épuisés, ou la série se terminait-elle vraiment là ? Difficile à dire. Outre les chroniques consensuelles sur les dernières nouveautés manga, dvd et jeux vidéos, la fresque historique sur les mangas se poursuit avec l'incontournable article sur Osamu Tezuka. Si la culture du cosplay est à l'honneur, le magazine se veut également didactique avec des cours de dessin (consacré à l'encrage) mais aussi à la cuisine ! Bref, l'aspect touche-à-tout est toujours bien présent.

Avec ce troisième numéro d'Akiba Manga, on peut donc déjà analyser la progression des titres en compétition. Si certains d'entre eux sont déjà pleinement lancés dans leur intrigue, d'autres corrigent le tir d'un début trop précipité en proposant enfin une introduction plus solide. Cependant, plus généralement, on aimerait qu'après trois chapitres, les histoires avancent d'avantage plutôt que de gagner du temps de parution gratuitement. Faudra-t-il la suppression de l'une d'entre elles pour réveiller des auteurs encore bien timides ?


Tianjun


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Tianjun
14 20
Note de la rédaction