Aigle écarlate et le Yéti - Vie de chasseurs dans les terres du Nord (L') Vol.3 : Critiques

La cohabitation entre Ritz et Sieg en tant que couple en essai a déjà atteint la moitié du délai imparti. Sans aucun doute, le garçon est tombé amoureux, mais n'est pas certain que la réciproque soit vraie. Il craint alors l'issue des six derniers mois de vie commune...
Aussi, la routine est chamboulée par l'arrivée du grand-père de Ritzhard pour quelque temps, et ce dernier est persuadé que les fiançailles de son petit-fils sont formelles !

Après deux premiers tomes envoutants, on reste happés par la formule si douce qu'est celle de l'adaptation en manga par Shikayo Shirakaba du light novel de Mashimesa Emoto. Une nouvelle fois, cette tranche de vie dans les froides contrées rurales nous emporte par sa quiétude, son rythme à base de petits moments pour croquer la culture locale et insister sur les pratiques artisanales et de chasse pour assurer sa propre pérennité. Le côté "survie" du titre est un poil plus accentué cette fois puisque les sessions de chasses et de préparation du gibier garnissent davantage la petite vie commune entre les deux protagonistes. À ce titre, on comprendra que les allergiques à ce type d'œuvre aient du mal à profiter totalement de la formule. On apprécie néanmoins que cette dimension se place dans une harmonie avec la nature, loin de promouvoir la pratique pure de la chasse, donc.

Et tout comme les deux opus précédents avaient leur élément perturbateur pour pimenter le tout, ce troisième tome intègre un nouveau visiteur en la personne d'Adalbert, grand-père de Ritz qui incarne parfaitement la figure entre papy gâteau et bougon, et qui permet de nouvelles interactions pleines de fraicheur dans ces nouvelles péripéties. Pas question pour l'ancêtre d'imposer une quelconque portée dramatique, sa présence servant surtout à enrichir le quotidien des deux protagonistes, titiller un peu leur statut, et apporter un regard encore différent à la culture polaire dépeinte dans le titre.

Enfin, on apprécie de nouveau que la relation entre Ritzhard et Sieglinde soit sans cesse au premier plan, et ne serve pas simplement d'habillage à l'histoire. Ainsi, il nous est sans cesse rappelé que l'idylle entre eux n'en est pas vraiment une (ou du moins pas encore), et que tout pourrait voler en éclat selon la décision finale de la jeune femme. Pourtant, pas d'intensité émotionnelle exagérée ici, mais une acceptation de la situation qui permet quelques moments complices agréables, et une finalité touchante qui permet au récit de franchir un cap. Rien que pour ça, on a déjà hâte de tenir le quatrième tome entre nos mains !