Afterimage Slow Motion : Critiques

Zanzô Slow Motion

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 09 Février 2022

Après nous avoir beaucoup séduits en septembre 2020 avec Twilight Outfocus puis en septembre 2021 avec sa suite Twilight Outfocus Overlap, la talentueuse Jyanome a fait son retour aux éditions Hana en décembre dernier avec Afterimage Slow Motion, mini-série en 6 chapitres qui fut initialement prépubliée au Japon en 2020 dans le magazine numérique Honey Milk de Kôdansha sous le nom Zanzô Slow Motion. Et Afterimage Slow Motion n'est pas sans lien avec Twilight Outfocus, puisqu'ils 'agit de son spin-off, plaçant sur le devant de la scène des personnages "secondaires" ou juste évoquées de Twilight Outfocus.

Pour être plus précis, Afterimage Slow Motion se déroule avant les événements de Twilight Outfocus, à une époque où le président du club de cinéma du lycée pour garçons où se déroule l'action était Jin Kikuchihara, élève de terminale ayant une vision bien précise du club, en plus de passer pour quelqu'un d'exagérément narcissique. Réalisateur et acteur principal du club, Jin aime se faire remarquer, et il est bien décidé, pour son dernier festival du lycée, à concevoir le meilleur film possible avec son équipe de terminales... Mais en face, les garçons de première qui font partie du club sont bien décidés à faire entendre leur voix, à commencer par un adolescent que l'on ne connaît que trop bien: notre cher Giichi Ichikawa, l'exubérant président dans Twilight Outfocus ! Giichi n'hésite effectivement pas du tout à faire des remarques cinglantes à Jin, à lui mettre dans la face ses défauts, y compris dans son rôle de réalisateur, tant et si bien que les deux garçons apparaîtraient presque comme les pires ennemis du monde. Et pourtant, la situation risque fort de changer entre ces deux rivaux, dès lors que Giichi, à cause d'un souci familial, est amené à occuper la même chambre d'internat que Jin pendant quelques mois.

Jyanome nous fait ici le coup classique des deux garçons ne pouvant a priori pas se sentir, mais qui vont apprendre à mieux se connaître par le biais d'un contact rapproché via le partage d'une même chambre, jusqu'à ce que les sentiments finissent par s'en mêler. Seulement, la mangaka a une façon bien à elle de conter cette histoire, et cela passe beaucoup par ses qualités narratives et visuelles déjà vues dans ses précédents travaux. C'est visuellement splendide, fin, fort bien mis en scène, en plus d'être emballé dans un rythme fluide et soutenu où l'autrice jongle entre différents tons: l'humour souvent présent (les rixes exagérées entre nos deux héros au club, les remarques que Jin se prend parfois dans la figure, la passion de Giichi pour les mangas boy's love donnant lieu à quelques situations rigolotes...), la mélancolie (surtout celle de Jin à l'approche de la fin de ses années de lycée et des adieux au club), la tranche de vie partagée entre la vie du club et la vie au dortoir...

Et ce dernier point, la mangaka l'utilise particulièrement bien pour travailler suffisamment ses personnages. Tandis que différentes petites épreuves ont lieu côté club (notamment le désir de certains de mettre de côté celui-ci pour plutôt penser à leur avenir), côté dortoir on a largement l'occasion de découvrir deux héros vraiment bien différents quand ils ne pensent pas au cinéma ou n'en parlent pas. petit à petit, Jin et Giichi découvrent tous deux les autres facettes de l'autre, voire les vraies facettes, entre un Jin qui cache sa naïveté et ses doutes derrière son narcissisme apparent, et un Giichi bien plus adorable que prévu en privé. De quoi faire naître, entre eux deux, une relation n'ayant bientôt plus rien à voir avec la rivalité du club de cinéma.

Afterimage Slow Motion est donc un très bon spin-off de Twilight Outfocus. En plus de s'améliorer encore visuellement et narrativement, Jyanome livre un récit emballant, porté par deux héros que l'on prend plaisir à (re)découvrir et à voir évoluer.

Qui plus est, l'ouvrage est servi dans une qualité éditoriale tout à fait satisfaisante, avec une bonne qualité de papier et d'impression, une première page en couleurs, un lettrage soigné, et une traduction toujours aussi vivante de la part de Laurie Asin.
  

Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction