Ad Astra - Scipion l'Africain & Hannibal Barca Vol.12 - Actualité manga
Ad Astra - Scipion l'Africain & Hannibal Barca Vol.12 - Manga

Ad Astra - Scipion l'Africain & Hannibal Barca Vol.12 : Critiques

Ad Astra - Scipio to Hannibal

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 31 Mai 2018

Pour convaincre Syphax, Roi de Numidie Occidentale, de se rallier à lui, Hasdrubal Giscon lui a cédé en épouse sa fille Sophosnibe. Une nouvelle que le prince Massinissa, dont Sophosnibe était la promise, vit comme une véritable trahison... et c'est Scipion qui en profite. Autrefois allié de Carthage, Massinissa est désormais du côté de Rome, prêt à livrer bataille contre les troupes de Hasdrubal et de Syphax, non seulement pour peut-être permettre à la Numidie de se réunifier sous sa bannière, mais surtout pour récupérer sa bien-aimée. Les débuts du conflit étant peu convaincants, Scipion adopte une autre tactique en mettant le feu au camp ennemi. Mais là où le lâche Syphax en ressort terrifié, Hasdrubal, lui, ne désire que la vengeance... Une nouvelle bataille, sur les terres d'Afrique du Nord, s'apprête à démarrer.


Cette bataille, c'est celle nommée la Bataille des Grandes Plaines, avant-dernière grande bataille de la Deuxième Guerre punique. Face aux 15 000 soldats romains, Hasdrubal place certes 30 000 hommes, mais dont beaucoup ne sont que des paysans enrôlés rapidement pour combler les morts de l'incendie. Ces hommes ont beau manquer d'expérience, ils sont quand même le double de ceux de Scipion, alors ce dernier a-t-il la moindre chance ? Une nouvelle fois, on suit avec beaucoup d'intérêt les manigances de Scipion: là où il a toujours pris exemple sur les stratégies de son plus grand ennemi Hannibal, cette fois-ci il se met en tête de les surpasser, en tirant tout autant profit du terrain tout en plaines ainsi que des spécificités des formations romaines, pour mettre au point une redoutable tactique d'encerclement. Cela donne lieu à une bataille où Mihachi Kagano jongle parfaitement entre de brefs moments sanglants et épiques de combats en groupe ou en solo (certaines têtes étant bien en vue, comme Marcus, Bandius...) et des avancées stratégiques impeccablement menées et expliquées !


Mais même si la bataille est une réussite pour Scipion, le sera-t-elle pour Massinissa ? Au-delà des enjeux concernant la Numidie, le mangaka exploite alors, aussi vite que bien, sans en faire trop, le sort de Sophosnibe, femme prise dans une guerre qui la dépassait complètement et dont le destin fut digne d'une héroïne tragique (elle a d'ailleurs inspiré plusieurs oeuvres tragiques, dont une de Corneille) si l'on en croit des historiens comme Appien d'Alexandrie. Le mangaka livre sa vision du "mythe" avec une certaine réussite, et se permet une bonne exploitation de ce que peut alors ressentir un Massinissa qui se sent à nouveau comme trahi. Au final, restera-t-il un allié de Rome, retournera-t-il dans les rangs de Carthage, ou cherchera-t-il à désormais éviter tout conflit ? Au appréciera beaucoup le travail effectué sur cet homme partagé, mais conservant aussi ses valeurs, car il sait bien ce qu'il doit à Scipion.


Mais dans la dernière partie du volume, Kagano n'en oublie pas pour autant ses autres personnages. On pense bien sûr à la petite immersion auprès de Hannibal, mais aussi au sort de Magon l'éternel petit frère dans l'ombre de son brillant grand frère, ou encore à la rencontre au sommet entre les deux stratèges les plus en vue de leur époque. Tout ceci prépare très bien la bataille finale du prochain volume, qui devrait être captivante.


N'oubliez pas de lire la postface qui, une nouvelle fois, est très intéressante, le mangaka revenant un peu plus sur sa vision de Magon.


Un excellent avant-dernier volume, qui allie avec réussite le sens du divertissement aux aspects historiques et stratégiques.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction