Académie Musicale Alice (l') Vol.1 - Actualité manga
Académie Musicale Alice (l') Vol.1 - Manga

Académie Musicale Alice (l') Vol.1 : Critiques

Kageki no Kuni no Alice

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 21 Février 2018

En 2013 au Japon et en2014 en France s'achevait L'Académie Alice, long shôjo mêlant magie, scolaire, aventure, drame ou encore romance, qui avait su charmer nombre de lectrices et de lecteurs grâce à ses personnages, son univers et son histoire capable de faire passer par toutes les émotions. Restée au Japon parmi les séries les plus populaires du magazine Hana to Yume ces dernières années, l'oeuvre a eu droit en 2016-2017 à un spin-off de trois volumes. C'est ce spin-off que les éditions Glénat nous proposent de découvrir à présent en France.


Dans le monde de l'Académie Alice, il existe certaines personnes possédant un pouvoir spécial, appelé Alice, et ceux-ci sont alors pris en charge par l'Académie Alice, où ils vivent et grandissent de l'enfance jusqu'au lycée en étant coupés du monde extérieur pour les protéger. Se déroulant quelque temps après la fin de la série mère, ce spin-off ajoute un nouveau cadre : l'académie musicale Alice, un lieu supplémentaire où des porteuses d'Alice peuvent poursuivre des études spécifiques en vue de jouer plus tard dans des comédies musicales en exploitant comme il se doit leur pouvoir afin d'offrir des spectacles inoubliables ! Depuis peu, cette académie musicale s'est ouverte aux personnes ordinaires, qui n'ont pas d'Alice, et c'est ce qui pousse Hikari Andô, une jeune fille de 14 ans sans aucun pouvoir, à s'y inscrire, accompagnée de sa meilleure amie et cousine Sato. En réalité, Hikari a un objectif précis au sein de cette académie : retrouver la trace de son grand frère Tsubasa, qui fut enlevé à sa famille dès l'enfance à cause de son pouvoir et qui, suivant les règles de l'académie, ne leur a plus jamais donné de nouvelles, comme s'il les avait oubliés. Mais une fois devenue élève de l'académie musicale Alice, la jeune fille, en plus de vouloir retrouver son frère, risque bien de se laisser conquérir par sa formation théâtrale et musicale, ainsi que par Ema Shinomiya, vedette de l'académie... qui est en réalité un garçon secrètement déguisé en fille, et qui semble fuir un sombre danger.


A celles et ceux qui se demanderaient si ce spin-off peut être lu sans connaître L'Académie Alice, la réponse est oui. Les néophytes passeront forcément à côté de la joie de revoir plusieurs personnages que l'on a déjà côtoyés avec attachement pendant la série mère (et ils sont déjà pas mal !), ainsi qu'à côté de certains détails, mais rien qui nuit à la bonne compréhension, d'autant plus que Tachibana Higuchi prend soin de reposer toutes les principales de son univers aussi vite que bien, tout en ajoutant quelques nouveaux éléments propres à l'académie musicale au niveau des règles.


Ainsi, il est bien dit qu'il est interdit de sortir de la cité musicale ou de contacter l'extérieur, ou encore que les conditions de vie et d'hébergement sur le campus dépendent des notes, même si la mangaka ne fait pour l'instant rien de cette dernière donne (qui était très exploitée dans L'Académie Alice). A cela, elle ajoute des choses intéressantes : l'environnement exclusivement féminin (seules des filles peuvent entrer dans l'académie musicale), le fait que le cursus s'étale sur deux ans et que chaque année se partage entre les cadettes (comme Hikari) et les aînées (comme Ema), la division en deux classes (une classe pour les porteuses d'Alice, et une autre pour les élèves ordinaire, ce qui déclenche déjà quelques rapports de force car certaines porteuses considèrent les ordinaires comme de simples faire-valoir), un système de sororité (une aînée supervise une cadette, la cadette doit lui obéir, et si elle commet de problèmes ça retombe sur les deux filles, car on considère alors que l'aînée a mal "éduqué" la cadette)... et les cours, bien sûr ! Ils sont assez nombreux : ballet, théâtre, piano, koto, choeur... et on assiste déjà  quelques représentations théâtrales qui auront un rôle réel à jouer dans l'intrigue.


Mais Hikari, elle, semble nulle en tout ! Elle est dernière de sa classe, semble ne répondre aucunement à la devise "pureté, justesse, beauté" de l'académie musicale, et va devoir se confronter à de nombreuses choses qui risquent de la changer. Car cette fille, qui a notamment toujours appris à contenir ses émotions pour ne pas gêner la famille qui l'a éduquée suite à la disparition de ses parents, pourrait, entre autres, apprendre à exprimer ce qu'elle ressent, et se bâtir de nouveaux rêves. En dehors de ça, l'héroïne de la série n'est aucunement un prototype de jeune fille timide, craintive et réservée comme on en voit régulièrement, bien au contraire ! Avec sa grande taille, ses loisirs pas vraiment féminins (c'est une championne de kendo), et son caractère assez déterminé (elle n'a pas hésité à fuguer pour s'inscrire à l'académie avec Sato en bravant l'avis de sa famille d'adoption, et commettra régulièrement des actes très "chevaleresques), Hikari dénote, au point que toute une frange d'élèves l'admire malgré ses maladresses et sa nullité en cours. Par ailleurs, on notera que la mangaka prend plaisir à inverser un peu les rôles, puisqu'à côté de Hikari avec sa dégaine un peu masculine et son côté chevaleresque, on a une Ema plus féminine et qui doit être sauvée parfois alors que c'est en réalité un garçon. Notons également que Tachibana Higuchi s'inspire volontiers de la Revue Takarazuka qu'elle adore, avec notamment les otokoyaku, comédiennes jouant des rôles d'hommes (chose que Hikari pourrait faire parfaitement).


Ema reste d'ailleurs le dernier point à développer dans cette chronique, car il bâtit avec Hikari un lien très intéressant, où tous deux sont désireux d'atteindre ensemble un rêve sans utiliser d'Alice. Mais Ema cache également de sombres secrets, qui font régulièrement planer dans la lecture un parfum de danger... Il semble avoir un lourd passé, à cause de son Alice jugé très dangereux, on cherche à s'emparer de lui voire à l'assassiner... Ainsi, au-delà de la recherche du grand frère et du côté comédie musicale, l'oeuvre, tout comme dans l'Académie Alice, se pare déjà aussi d'un aspect plus sombre et mystérieux, qui parvient à entretenir de bonnes attentes, et qui se marie étonnamment bien au reste. Mais dans tout ça, il ne faudrait pas oublier non plus les régulières notes d'humour typiques de l'autrice, qui étaient déjà très présentes dans la série mère !


Ainsi, L'Académie Musicale Alice, sur une idée de base qui pouvait décontenancer (mettre de la comédie musicale dans l'univers de l'Académie Alice...), s'offre un premier tiers étonnamment bon et prometteur. Portée par une bonne galerie de personnages (nouveaux, ou tirés de L'Académie Alice), développant un récit aux multiples pistes qui se mêlent bien, reprenant bien l'univers de la série mère tout en développant réellement ses propres choses qui n'en font pas du tout une redite, l'oeuvre offre une très bonne lecture, autant pour les néophytes que pour les connaisseurs de L'Académie Alice.


Côté édition, Glénat reste dans ses standards de ces derniers mois... Soulignons qu'on retrouve à la traduction Anne-Sophie Thévenon, déjà traductrice de L'Académie Alice qu'elle massacrait parfois (surtout dans les scènes plus riches en émotion), et qui s'en sort tout de même mieux ici.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction