Abenobashi - Magical shopping street (2013) - Actualité manga
Abenobashi - Magical shopping street (2013) - Manga

Abenobashi - Magical shopping street (2013) : Critiques

Abenobashi mahô shôtengai - Ryûsei deguchi

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 13 Novembre 2013

Critique 1


Alors que fraîchement débarquées dans le monde de l'édition papier, les éditions Black Box ont surpris leur public en éditant des mangas au genre rare, comme le shojo vintage par exemple. A présent, les voici en train de satisfaire de nombreuses personnes avec l'édition de l'adaptation manga de l'anime Abenobashi, un titre complètement délirant qui en a fait rire plus d'un !

A l'origine d'Abenobashi - et chose n'est pas coutume - on trouve un anime réalisé par Gainax (Evangelion, Gurren Lagann, etc...) d'une durée de 13 épisodes. Ce titre avait pour but d'être une série humoristique parodiant de nombreuses autres références, que ce soit dans le manga tout comme dans le cinéma en transportant nos héros dans des mondes tous plus loufoques les uns que les autres. Avec une petite trame scénaristique derrière ces nombreux voyages, l'anime contient tous les éléments pour passionner le spectateur, en attisant sa curiosité de vouloir savoir où les héros vont bien pouvoir se retrouver dans l'épisode suivant. Bref, un titre à part mais terriblement accrocheur, et dont il est un plaisir de savoir que le manga est enfin disponible ! Ayant pour mission de reprendre la série sans la copier à la lettre, voyons si cette adaptation vaut le coup...

Précisément, Abenobashi nous narre l'histoire de Sasshi et Arumi, deux pré adolescents vivants dans le quartier éponyme à la série. Alors qu'Arumi doit déménager à cause de ses parents et que le quartier va être rasé pour une grande reconstruction, nos héros vont se voir être basculés dans une autre dimension suite au brisement de la statue de pélican qui trônait au-dessus du restaurant du père d'Arumi. Et c'est là que nos héros ne comprendront plus rien : ces derniers se retrouvent donc dans une dimension parallèle de leur quartier, avec les mêmes personnages mais qui eux n'ont pas conscience d'être dans un autre monde, et tout ça dans un univers héroïc-fantasy dignes des plus grands RPG japonais ! Sasshi et Arumi vont bientôt se rendre compte qu'ils vont être contraints à voyager à travers les dimensions, où le contexte sera toujours leur quartier mais dans un thème différent, le tout jusqu'à peut être retrouver un jour leur monde d'origine...

La force du titre, c'est donc ça : l'aventure de nos héros est complètement imprévisible et ceux-ci peuvent se retrouver dans des univers complètement loufoques comme leur quartier en mode mafia, en mode préhistoire, en mode SF ou encore en mode cinéma ! Cela permet donc des gags qui font mouche, surtout avec le reste de personnages récurrents qui se voient donc détournés pour chaque univers (le père de Sasshi qui devient roi dans un univers, marié à Aki le travesti; Papain qui devient un sniper d'élite, etc...). L'humour de la série vient donc bien des situations débiles dans lesquelles nos deux ados se retrouvent, entre Sasshi qui est complètement à fond de se retrouver dans des mondes de geek, et Arumi qui devient souvent une victime à des scènes dingues alors qu'elle ne souhaite que rentrer au plus vite. L'histoire prend une tournure légèrement (mais vraiment légèrement !) sérieuse vers la fin lorsque l'on comprend qui sont ces deux personnages récurrents que sont Muné-Muné et Yutas, les seuls protagonistes que nos héros ne connaissaient pas auparavant. Enfin la relation entre Sasshi et Arumi devient également de plus en plus poussée au fil des chapitres.

Pour ceux qui ont vu l'anime, la question est : quelles sont les différences entre les deux supports ? Et bien en premier lieu, toutes les situations sont différentes entre les deux, bien que le mangaka reprenne la plupart des univers il les adapte à sa sauce pour un résultat convainquant, permettant donc de surprendre le lecteur autant celui qui a vu l'anime que celui qui ne l'a pas vu. Ensuite, il y a donc de nouveaux univers pour d'autres enlevés, d'autres sont pas mal remodelés aussi et enfin il y a nouveau personnage surtout, Mademoiselle Ochi, une jeune femme complètement à fond sur Sasshi. Le manga se veut également être plus axé fan-service, les personnages féminins montrant assez facilement leur atouts dans des situations débiles (mais pas Arumi, heureusement !!). D'ailleurs, ce dernier point est un peu dommage tant le manga n'a vraiment pas besoin de ce genre d'artifice, il en perdrait même de sa crédibilité à cause de ça je trouve personnellement...

Enfin, on est obligé de constater que le dessin est tout de même moins efficace que celui de l'anime, légèrement brouillon et moins "drôle". Il reste bien sûr agréable et l'auteur se débrouille pour illustrer des passages terriblement tordants, mais bon, on ne pourra que dire "ah, je trouve l'anime plus joli...".
L'édition elle s'avère bonne dans son ensemble, avec une reliure souple ce qui permet une lecture facile alors qu'on tient dans les mains un pavé de 400 pages quand même. La traduction est elle aussi convainquante, bref aucun souci notable.

En conclusion, on ne peut que saluer l'initiative de Black Box de nous faire (enfin) découvrir la version manga d'Abenobashi. N'étant pas une pâle copie de l'anime, ce qui est un excellent point selon moi, elle arrive à se démarquer de celui-ci et à nous faire rire grâce à de nouvelles situations. Alors oui, l'anime, c'est mieux, c'est plus pêchu, etc, mais ne crachons pas dans la soupe et faisons nous plaisir sans chercher à comparer les deux versions pour savourer pleinement le manga. Allez Black Box, aura-t-on droit à une nouvelle surprise en nous annonçant l'édition de la seconde adaptation manga ? On croise les doigts ! (15/20)


Kiraa7


Critique 2


En 2002 sortait au Japon Abenobashi, une série animée déjantée signée Gainax, qui avait su conquérir son public grâce à un sens de la parodie et de la dérision brillants, ainsi qu'une énergie et des personnages communicatifs.
Ce qu'on savait moins, c'était que parallèlement à la diffusion de l'anime au Japon, était dessinée une version manga qui, loin d'être une simple copie de l'anime, s'en démarquait par certains aspects. C'est ce manga que nous proposent aujourdh'ui de découvrir les éditions Black Box, qui pour l'occasion ont compilé les deux tomes japonais en un seul gros pavé de 400 pages.

L'otaku Sasshi et la mignonne Arumi sont deux enfants inséparables qui vivent dans le quartier d'Abenobashi, un quartier d'Ôsaka sur le déclin... tellement sur le déclin qu'il doit être rasé pour en bâtir un nouveau. Les commerces ferment les uns après les autres, et c'est désormais celui du grand-père d'Arumi qui semble condamné, si bien que la jeune fille va devoir déménager, et laisser son proche ami seul.
Mais cela, c'est avant que ne survienne un étrange événement. Quand le grand-père d'Arumi brise accidentellement la statue de pélican du quartier, c'est la dernière des quatre divinités protectrices de celui-ci qu'il fout en l'air, déréglant alors tout le quartier, qui se retrouve alors métamorphosé en toutes sortes de styles, selon les voyages qu'y feront Arumi et Sasshi. Dans cette succession d'univers sans logique apparente, les deux enfants doivent trouver le moyen de retourner dans leur Abenobashi normal... Mais souhaitent-ils vraiment rentrer ?

Le concept est simple : chaque chapitre se veut une parodie d'un genre bien précis : Abenobashi version Jurassic Park, Abenobashi version polar, Abenobashi version film d'horreur, version Japon féodal, version simulation de drague... A chaque fois les différents personnages originaux du quartier sont métamorphosés selon les exigences du nouvel univers visité, et du grand-père d'Arumi à celui de Sasshi en passant par le vendeur Kôhei, le travesti Aki ou la grande soeur du jeune garçon, tous se retrouvent la plupart du temps dans des rôles improbables, faisant parfois dans le comique de répétition (dans chaque univers, Kôhei a toujours un truc improbable à vendre pas cher). En plus de tout ce beau monde, on retrouve également deux indispensables protagonistes de l'anime, sortant du contexte du quartier : Muné-Muné, sorte de bimbo aux seins énormes (comme son nom l'indique), qui s'en sert volontiers pour tout et n'importe quoi, et Yütas, énigmatique jeune homme poursuivi constamment par cette dernière. On retrouve donc tous les protagonistes emblématiques de l'anime, et même une nouvelle venue quasiment inédite puisqu'elle ne fait qu'une apparition dans l'anime : Mlle Ôchi, jolie jeune femme qui trippe à fond sur Sasshi, mais qui se fait constamment remballer à un rôle de boniche bouche-trou.

C'est donc avec curiosité qu'on attend de voir ce que tout ce petit monde farfelu va nous réserver au fil des chapitres... et il faudra dans un premier temps s'accrocher un peu pour s'immerger, car on se rend vite compte de certaines différences avec l'anime, qui pourraient en décevoir certains. Tout d'abord, difficile de ne pas évoquer le style graphique résolument old school. Le trait reste assez grossier, il y a des problèmes de proportion à chaque page, les mimiques caricaturales sont parfois très exagérées (les yeux de l'étonnement par exemple, très gros), certaines expressions manquent de nuance (parfois, quand nos deux héros ont les yeux en ^, on se demande s'ils sont contents ou s'ils paniquent, ce qui est trompeur dans certains cas). De plus, les premiers chapitres ont un peu de mal à mettre en place le concept, l'aspect parodique ressortant d'abord assez mal, au profit de gags bateaux et d'un fan-service clairement plus présent que dans l'anime (c'est dire).

Et finalement, une fois qu'on a réussi à se mettre dans le bain, il y a franchement de très bons moments à passer. Les dessins finissent par plaire notamment grâce à leur côté un peu cartoon qui colle bien à l'ambiance délirante, les petites parodies fusent de plus en plus et ratissent large (Harry Potter, Ken le survivant, les séries de Gainax comme Evangelion et Nadia, Godzilla, les films de mafieux...) sans pour autant mettre de côté l'humour plus débile et fan-service qui séduit de plus en plus (notamment, il y a des seins en pagaille, et certains trips autour des nénés de Muné-Muné sont hilarants)... et pour peu que l'on ait une culture underground solide et un côté otaku, on s'éclate en voyant Sasshi s'amuser comme un petit fou dans ces différents univers qui sont le fruit de ses fantasmes d'otaku, tandis que la pauvre Arumi, qui ne demande désespérément qu'à retrouver son quartier normal, s'en prend plein la face en se retrouvant souvent dans des situations délicates et des costumes affriolants.

Au fil des chapitres, on constate aussi, comme dans l'anime, la mise en place d'un petit fil rouge qui prend petit à, petit plus d'importance. Car si Sasshi s'amuse bien dans ces mondes décalés, on devine qu'il y a une autre raison le poussant à ne pas vouloir rentrer, et qu'elle a un lien direct avec son amie. Pas de surprise de ce côté-là, mais ça a le mérite d'être bien campé : la relation aussi branque que forte entre le jeune garçon et Arumi qui va devoir quitter le quartier est agréable à suivre. Quant à la fin, elle retire toutefois la portée dramatique de la dernière ligne droite de l'anime, en occultant certains événements au profit d'une plus forte mise en avant de Muné-Muné et Yûtas. Au vu de la portée de la fin de l'anime, on peut regretter un peu ce choix, mais cela n'est pas frustrant non plus.

Au final, si cette version manga d'Abenobashi peut être franchement rebutante au départ, elle finit par séduire tant son humour se veut fun et sans prise de tête et ses références et fantasmes d'otaku sont bien campés. D'autant que si les auteurs reprennent souvent des univers déjà visités dans l'anime, ils y proposent un contenu assez différent. Un bon moment à passer, dès qu'on a accepté de se laisser porter par la lecture.

Du côté de l'édition, chapeau à la traduction qui réalise quelques prouesses. On sait ce type de manga délicat à traduire, et Nicolas Pujol s'en est bien tiré en se permettant même pas mal de jeux de mots bien moisis comme on les aime. Le papier et l'impression sont honnêtes, le bref récapitulatif des travaux du studio Gainax en fin de tome est plutôt sympathique. L'erreur la plus marquante étant celle sur le nom de l'héroïne en quatrième de couverture, où elle devient Ayumi au lieu d'Arumi. (13/20)


koiwai


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Kiraa7

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs