Critique du volume manga
Publiée le Jeudi, 10 Novembre 2022
Au sein du cercle de shôgi, la relation entre Urushi et Ayumu reste quasiment au point mort, alors même qu'il est évident que ces deux-là s'aiment. Il faut dire que même si Urushi tend parfois des perches à l'élu de son coeur, celui-ci n'en fait rien, tout sérieux qu'il est, à tel point que la jeune fille continue de douter. Il faut dire qu'Ayumu, de son côté, mû par sa droiture, espère toujours se rapprocher de sa toute première victoire contre elle, instant fatidique où il s'est juré de lui déclarer sa flamme dans les règles de l'art.
Après un premier volume assez sympathique mais dont on attendait plus, le mangaka Soichi Yamamoto semble parfois presque trop devoir s'écarter de son sujet du shôgi pour trouver de quoi re renouveler, à l'image de toute une partie de ce deuxième tome qui se focalise plutôt sur un événement très classiques des manga scolaires, à savoir la fête du sport. Rien de spécialement décevant pour autant, bien au contraire, puisque cette fête amène son petit lot de moments où Ayumu se montre sportif, droit et classe, et surtout d'instants mignons où l'auteur joue sur les sentiments de ses deux personnages principaux, à l'image d'une scène où Ayumu prend Yaotomé dans ses bras. A la clé, on s'attendrit facilement face aux poker faces du jeune garçon quand Ayumu lui fait des compliments où quand c'est lui qui sort des paroles franches et embarrassantes à Ayumu, ainsi que face aux diverses réactions rougissantes de gêne de la mignonne adolescente.
Surtout, malgré tout ça, le mangaka sait revenir quand même, quand il le faut, au cadre du shôgi, puisqu'ici Urushi affirme son désir de trouver deux membres supplémentaires pour que son cercle de shôgi puisse devenir un club à part entière. Alors pour Ayumu, tiraillé entre sa volonté de faire plaisir à la jeune fille et son envie de rester seul avec elle, quoi de mieux que de dénicher de potentiels "membres fantômes" ? C'est là l'occasion pour le mangaka de commencer à agrandir un petit peu son casting avec l'entrée en scène Takeru, un ami d'enfance d'Ayumu avec qui il a autrefois pratiqué le kendô et qui a lui aussi un fort sens de l'honneur, et sa camarade de classe Sakurako, la relation entre ces deux nouvelles têtes semblant elle aussi assez ambiguë même s'il faudra attendre pour qu'ils soient plus présents. Enfin, n'oublions pas le cas de Maki, l'amie d'Urushi qui, de façon malicieuse, ne semble clairement pas duper quant aux sentiments de son entourage.
D'un côté, Soichiro Yamamoto s'éloigne déjà un peu plus de son sujet de base autour du cercle de shôgi. Mais de l'autre côté, quand il y revient il sait en profiter pour enrichir son petit casting avec des visages suffisamment prometteurs. Ajoutons à cela le dessin léger et expressif de l'auteur qui sait facilement mettre en valeur ses personnages, leurs sentiments et leurs amusantes réactions, et l'on obtient une petite lecture sans gros éclats mais qui se suit toute seule.