A la folie ... Pas du tout! - Actualité manga

A la folie ... Pas du tout! : Critiques

Kabe wo, Don

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 02 Octobre 2018

Marre des couples mielleux ou des gros clichés de shoujos ? Vous avez toujours rêvé vous défouler sur toutes ces histoires aux délicieux relents d’adolescentes arriérées ? Et vous n’en pouvez plus de ces couples absurdement heureux et soumis à leur relation d’un bout à l’autre de l’histoire ? N’ayez nulle inquiétude, ô voyageur qui pénétrez en ces lieux : ici, vous avez enfin trouvé le havre préservé de toutes ces peintures roses à paillettes.


Dès la couverture, A la folie…  Pas du tout ! donne le ton : à travers la jaquette, en papier calque et agrémentée de couples perdus dans leur univers, on peut déjà apercevoir le devenir explosif de ceux-ci. L’intérieur du manga suivra exactement le même schéma : à chaque recto de page, un nouveau couple, dans une situation adorable… jusqu’à la page suivante, où l’on pourra découvrir de quelle zizanie le couple va souffrir, ponctuée d’une petite remarque bien sentie sur chaque situation. Un humour de circonstances qui, personnellement, fait mouche. La découverte des zizanies soudaines, tantôt nous surprendra avec une satisfaction vengeresse, tantôt nous blasera. Si la formule utilisée et le dessin sont tous deux parfaitement maîtrisés, la variation apportée par la seconde partie nous soulagera d’une monotonie qui finira par s’installer : lire l’ouvrage d’une traite pourrait gâter le plaisir de lecture.


Dans la seconde partie du manga, l’auteur s’amusera à décliner de différentes manières un cliché bien maîtrisé des mangaka : le kabe-don (« boum mural »), ou plaque contre un mur d’un personnage généralement féminin par le garçon (souvent un peu bad-boy) qui cherche à la séduire. Si on peut retrouver ce principe pris à revers dans les shoujos qui mettent l’emphase sur l’humour avant l’amour (scènes où l’héroïne montre généralement son refus de la soumission au garçon et aux principaux codes du genre pour offrir un moment un brin rafraîchissant, par exemple dans Takane & Hana), ici, Sora OHNO porte cet art à un tout autre niveau d’humour et, surtout, d’absurdité.


L’édition est soignée avec une couverture bien pensée, un visuel sobre, un papier blanc épais et lisse, agréable à lire,  et un format légèrement plus grand que les mangas habituels. Si l’ouvrage n’est certainement pas à mettre entre n’importe quelles mains, il devrait satisfaire ceux qui souhaitent se moquer gentiment autant des clichés du manga que des couples trop mièvres. Parce qu’on a beau taper sur le clou, si l’humour fonctionne aussi bien, c’est uniquement parce qu’on s’est gavé jusqu’à l’écœurement de romances et de shoujos auparavant. Alors, vade retro premier degré, ici, ce sont des codes dont on va se moquer.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
SianaDIA
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs