Critique du volume manga
Publiée le Mercredi, 10 Août 2011
Alors que le tome précédent nous laissait sur le râteau pris par Haruto, ce troisième volume prend une toute autre direction. En effet, dès les premières pages, un nouveau personnage fait son apparition. Il s'agit d'Aoi, la grande sœur de Haruto. Et le moins que l'on puisse dire, c'est qu'elle fait un début remarqué puisqu'elle est surprise en petite tenue par son frère (ce qui ne semble pas la gêner par ailleurs). En fait, Aoi étudie à Tokyo, près de la maison de Yuzuki, pour devenir professeur. Si elle est revenue à la maison familiale, c'est pour effectuer un stage dans le lycée où elle a passé son adolescence.
En regardant les albums souvenirs, Aoi tombe sur une photo de son petit frère entouré par ses deux amis d'enfance: Takashi et Akari, et une mystérieuse enfant dont la ressemblance avec Yuzuki est frappante. Pourtant cette dernière affirme avoir rencontré Haruto pour la première au lycée et notre héros ne se souvient plus de cette photo...
D'un autre côte, la relation entre Haruto et Nanami semble avancer. A petits pas, mais elle avance quand même. Nanami demande à Haruto de lui laisser un peu de temps pour réfléchir à sa déclaration. Alors que Haruto se réjouit de cette situation inespérée, sa grande sœur le met en garde. Sans en dévoiler d'avantage, elle lui conseille de ne sortir en aucun cas avec Nanami. Même si Aoi joue le rôle de la grande sœur un peu idiote, elle donne l'air de savoir un bon nombre de choses que Haruto et le lecteur ignorent.
Les éléments s'enchainent vite dans ce troisième volume, un peu trop même. A tel point que tous les mystères de la première partie du tome sont laissés sur place pour enchainer avec le fait que Yuzuki doivent rentrer à Tokyo pour un week end. Mais la jeune fille ne semble pas vouloir retourner chez elle par peur de revoir quelqu'un en particulier. La famille de Yuzuki semble cacher un lourd secret.
Autant ne pas y aller par quatre chemins, ce tome peine à convaincre. Tout d'abord parce que Kouji Seo nous dévoile des intrigues à un rythme tellement effréné qu'elles n'ont pas le temps de nous marquer. Un effet de pétard mouillé se fait ressentir quant aux révélations. Ensuite, il faut bien avouer qu'A town where you live est très faible sur le plan narratif. Quand le récit commence à perdre de l'intérêt, on y ajoute un nouveau personnage et le tour est joué. Cela laisse entrevoir un manque d'idées de la part du mangaka. Mais ça ne s'arrête pas là. Le passage sur le fait que Yuzuki et Haruto aient pu se rencontrer dans leur enfance donne une impression de déjà vu. Il nous rappellera évidemment Love Hina, la référence dans le genre. En plus de cela, l'auteur parsème son récit de fan service. Ce ne sont pas les petites culottes et les scènes de bain qui vont donner de l'intérêt à l'histoire...
Outre la narration, A town where you live est ponctué de personnages irritables. Il est vraiment difficile de s'attacher au héros tant il fait office de boulet. Plus que jamais, dans ce troisième volume, Haruto n'arrive pas à se décider. Il ne sait jamais ce qu'il veut faire et il change d'avis à toutes les cases ! Il se laisse entrainer dans toutes les situations sans véritablement réagir. De plus, il se dit mature, mais il s'excite comme un petit garçon dès que sa relation avec Nanami est sur le point d'avancer. Yuzuki est pas mal dans le genre aussi. Il n'empêche que son cas est plus pondéré car elle sait se montrer attachante par moment. Heureusement qu'Aoi offre un peu d'air frais à la série. A part le fait qu'elle se ballade tout le temps en petite culotte, elle va apporter une touche de mystère au récit. On remarquera qu'elle est à l'origine des principales actions du tome. Elle apportera aussi un peu d'humour.
Tout n'est pas à jeter dans ce tome. Les intrigues s'enchainent et, de ce fait, il est plaisant à lire. La seconde partie du livre est même haletante bien qu'elle soit gâchée par des réactions si peu crédibles de la part des personnages. Ce tome est donc divertissant mais il laisse le lecteur de marbre. Aussitôt refermé, il sera vite oublié. Et c'est dommage de voir tant de maladresses, parce que certaines idées aurait pu être mieux développées. On ne peut qu'espérer que la suite soit meilleure, mais j'émets un sérieux doute à cela.
Pour finir, je vais souligner que la couverture n'a rien à voir avec le contenu du livre. Elle est bien jolie, mais dans ce troisième volume les apparitions d'Akari se comptent sur les doigts d'une main et il n'y a pas la moindre trace de neige...