A Silent Voice Vol.2 - Actualité manga
A Silent Voice Vol.2 - Manga

A Silent Voice Vol.2 : Critiques

Koe no Katachi

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 13 Mai 2015

Critique 1



Tortionnaire de Shoko en primaire, Shoya en a payé le prix cher en vivant les 5 années suivantes de son existence comme un exclu. Mis à l'écart et méprisé par ses camarades de classe, dont ses anciens amis, il ne sait plus comment se lier aux autres, au point d'avoir perdu toute envie de vivre.


Mais cette situation lui a aussi beaucoup appris : en se retrouvant à son tour brimé et esseulé pendant si longtemps, il a eu tout le temps de prendre conscience de la situation dans laquelle il a mi-Shoko, et de tout le mal qu'il lui a fait. L'enfant autrefois inconscient a désormais compris l'horreur de ses actes passés, et à l'aube de ses 17 ans c'est avec une volonté de rédemption qu'il a décidé de retrouver Shoko... avant de mettre fin à ses jours, persuadé que la vie ne pourra plus rien lui apporter de bon.


Au bout d'une ellipse de cinq années, on retrouve un Shoya qui a clairement changé. Profondément meurtri par la culpabilité et par la solitude, il a désormais pour unique objectif de s'excuser platement auprès de Shoko, sans rien attendre en retour, puis qu'il n'a plus l'intention de vivre. Pourtant, une fois face à la jeune fille, il risque fort d'être dépassé par ses propres propos... ou plutôt par ses gestes, parce qu'il a mis à profite ces 5 années d'errance pour apprendre la langue de signes, montrant ainsi toute sa sincérité.


Pour être franc, l'envie de suicide de Shoya, vite expédiée, paraît un peu de trop en se contentant d'appuyer un peu plus ce qu'on cerne déjà sans problème, à savoir le mal-être du jeune garçon, sa solitude et son désintérêt pour la vie. Mais cette idée apportera néanmoins, un peu plus tard, une très jolie scène entre mère et fils...


En dehors de ça, la scène des retrouvailles se veut évidemment forte et quelque peu surprenante, car elle témoigne une nouvelle fois de toute la bonté de Shoko, pour un résultat clairement placé sous le signe du pardon. Et là où l'on s'attendait à retrouver une Shoko devant apprendre à se reconstruire et, encore et toujours, à surmonter son handicap, on découvre une adolescente qui a clairement mûri et paraît bien intégrée à ses camarades, sans doute aidée par sa faculté à rester altruiste et positive.


La réelle reconstruction est alors à chercher du côté de Shoya, et la bonté de Shoko en est le premier pas. Maintenant qu'il connaît la langue des signes, il peut communiquer normalement avec elle, et, quelque part, entendre sa voix, ce qu'elle a à lui dire. Et à partir de là, l'espoir renaît pour le jeune garçon. Celui qui ne savait plus comment se lier aux autres retrouve une façon de communiquer et d'aller vers autrui, si bien qu'il finit même par se faire un ami, Tomohiro, petit bonhomme enveloppé un peu exubérant, mais attachant. Il est clairement sur la bonne voix pour se reconstruire... mais les choses sont encore loin d'être faciles. Il a beau s'être fait un ami et avoir reçu le pardon de Shoko, Shoya ressent toujours en lui ce profond sentiment de culpabilité, se demande s'il a le droit de sourire, de regoûter au bonheur, d'avoir des amis, il se demande même le sens exact du mot "amitié", s'interroge sur le moment à partir duquel on peut dire qu'une personne est notre amie... Bref, le mal-être est toujours là, et est d'autant plus fort que la mère de Shoko est loin de pouvoir lui pardonner et lui fait bien comprendre qu'il ne pourra jamais réparer le passé. Et cette dernière n'est pas le seul obstacle, puisqu'un nouveau personnage, Yuzuru, est là aussi et sera l'un des principaux protagonistes du volume. Mais nous n'en dirons pas plus sur ce personnage pour ne rien gâcher, si ce n'est qu'il s'avère bien campé et intéressant dans la surprotection qu'il affiche envers Shoko... Shoya saura-t-il gagner sa confiance ?


Soulignons tout de même certains rebondissements un peu trop gros/faciles, tel le plongeon des deux adolescents dans la rivière pour récupérer le cahier (sérieusement ? ils se jettent du haut d'un pont, tombent dans une rivière peu profonde puisqu'ils y ont pied, et en ressortent indemnes ?), mais ce n'est rien à côté de la force narrative et visuelle de l'oeuvre qui véhicule à merveille ses thématiques autour du handicap, du pardon et de la reconstruction. Le graphisme parvient à nouveau avec faire ressortir avec douceur toutes les émotions des héros, les visages et regards de Shoko restent très singuliers (dans le bon sens du terme), les scènes de langue des signes sont claires et n'ont pas besoin de mots oraux pour se faire comprendre, le découpage et les angles de vue témoignent à nouveau d'un très bon sens de la mise en scène, les quelques partis pris (comme les croix sur les visages des personnes vers lesquelles Shoya n'arrive pas à aller) sont aussi simples que riches de sens, et la narration sait se faire malicieuse pour nous capter et nous surprendre (par exemple, vous pensez vraiment que c'est Shoko qui se cache derrière les textes de la première page ?).


Au bout du compte, A Silent Voice confirme dons toutes ses qualités. Malgré quelques rebondissements assez gros, Yoshitoki Oima exploite à merveille les différentes facettes de son sujet.




Critique 2


Shoya a subi les revers de sa méchanceté et de ses moqueries envers Shoko. A son tour, il devient le souffre-douleur de sa classe et se retrouve rejeté par tous ses camarades. Cette situation le pèse au quotidien au point qu’il en vient à programmer son suicide. Mais avant cela, il veut demander pardon à celle qu’il n’a jamais pu oublier, Shoko.


En subissant les moqueries et le rejet de ses camarades, Shoya comprend tout le mal qu’il a pu faire à Shoko. Il ne se sent pas aimé et se trouve inutile. Détruit moralement, il ne voit qu’une seule issue à son calvaire : en finir avec la vie. Mais rempli de remords, il ne peut quitter ce monde sans se faire pardonner du mal qu’il a fait à Shoko. Même si Shoya fut un moment le bourreau, à travers lui, nous prenons conscience de toute la souffrance que le rejet d’un groupe peut avoir sur un individu. A nouveau, que ce soit l’école primaire ou le lycée, aucun encadrant n’intervient pour intégrer un élève exclu de l’ensemble de la classe.


La rencontre entre Shoko et Shoya est à la fois surprenante et touchante. Pour pouvoir demander son pardon, Shoya a appris le seul moyen pour communiquer avec Shoko : le langage des signes. Le voir communiquer ainsi nous surprend, car Shoya n’est pas un élève très assidu et là pour la première fois, il maîtrise parfaitement un sujet. Finalement, il est possible de communiquer plus aisément avec Shoko. L’auteur joue sur ce tableau en tranchant la manière de communiquer de Shoya avec celle de la mère de Shoko qui est agressive tant par les gestes que par la voix.


Shoko à nouveau nous montre une véritable bonté de cœur. Alors que Shoya l’a martyrisé, elle accepte de lui tendre à nouveau la main. Voit-elle à quel point il souffre ? Est-elle touchée par le fait que Shoya ait appris à communiquer avec elle ? Shoya en sera complètement perturbé et la réaction de Shoko bouleversera ses intentions de mettre fin à ses jours. Shoko est quant à elle impénétrable, montrant toujours un sourire et beaucoup de compréhension. Mais, nous découvrirons une première faille en Shoko lorsqu’un membre de sa famille viendra faire du mal volontairement à Shoya.


Au fil des pages, nous oublions presque le handicap de Shoko avec le langage des signes qui permet d’avoir des discussions plus aisées. Un deuxième tome qui confirme la richesse de cette œuvre : de la compassion, de la compréhension et du pardon. Nous ne sommes pas faits pour vivre seuls et exclus, mais avoir quelqu’un sur qui compter, que l’on appelle plus communément un ami, n’a pas de prix.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Einah

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs