365 Days to the Wedding Vol.2 - Actualité manga
365 Days to the Wedding Vol.2 - Manga

365 Days to the Wedding Vol.2 : Critiques

Kekkon Surutte, Hontou Desu ka?

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 23 Avril 2024

Chronique 2 :


Takuya et Rika vivent désormais dans un mensonge bien à eux. Pour les autres, ils sont deux timides fiancés qui préparent leur mariage. Mais en réalité, leur relation est entièrement factice et a pour unique but d'éviter leur mutation en Sibérie. Mais les obstacles ne tardent pas à se mettre sur leur route quand ils reçoivent un message d'un individu mystérieux qui semble soupçonner la sincérité de leur relation. Puis, c'est au tour du père de Takuya de s'emmêler, quand il apprend le mariage prochain de son rejeton...

Le premier volume de "365 Days to the Wedding" s'est avéré particulièrement réussi. Par une comédie romantique entre adultes assez drôle, Tamiki Wakaki questionnait déjà la notion même de mariage, par deux protagonistes assez uniques, timides et habitués à leurs conforts de vie solitaire. Par cette suite, le mangaka confirme les belles qualités de sa série.

On pouvait s'en doutait, le plan de Takuya et de Rika ne pouvait se dérouler sereinement. Aussi, ce deuxième tome amène une première difficulté via la figure du père du jeune adulte qui ne prend pas cette union à la légère. Et outre la barrière du maternel, Takuya doit aussi jouer les agents touristiques pour la princesse d'un pays d'Europe qui n'est pas celle qu'elle prétend être.

Un programme particulièrement classique donc, mais qui permet deux orientations très précises des événements de ce deuxième ouvrage. Les idées générales sont en apparence assez simples, voire déjà vues dans de nombreuses comédies romantiques. Mais c'est ce qu'en fait l'auteur qui se révèle intéressant, ainsi que le rythme qu'il apporte à ces péripéties. Car l'artiste a pour qualité une cadence parfaitement maîtrisée et qui rend dynamique chaque chapitre, quand bien même les péripéties développées semblent de l'ordre de la redite par rapport à la large assemblée des manga dits "romcom". Mais cantonner les deux grands segments de l'ouvrage à des écueils sans ambition est finalement une erreur, et c'est bien là que Tamiki Wakaki vient nous surprendre. Derrière des interactions avec des figures somme toute ordinaires (le père qui ne prend pas le mariage à la légère et la gaijin qui représente l'otaku occidentale typique ayant découvert le Japon par les mangas et les anime), le mangaka recalibre toujours son œuvre quand il le faut, ce en développant avec sincérité ces personnages secondaires et en les connectant au thème central du titre : le mariage. Les codes de l'institution sont sans cesse remis en question dans les échanges entre personnages, souvent avec beaucoup de subtilité et sans en faire trop. Que ce soit par la définition datée de l'union dans les campagnes vieillissantes ou les limites que peut représenter le mariage dans l'idée même d'amour, tout ce qu'amènent les diverses péripéties a du sens et enrichit toujours le récit quand il le faut. Sous ses airs de romances classiques, l'œuvre est particulièrement intelligente et confirme la volonté d'un artiste qui a des choses à exprimer.

Et il ne faut pas oublier les deux têtes d'affiche, Takuya et Rika, que ce deuxième tome parvient à enrichir. Si on imagine déjà la finalité de l'histoire avec leur probable véritable union, on est davantage surpris et attendris par les petits développements que l'auteur leur réserve. C'est en particulier la jeune femme, en fin de tome, qui gagne une densité aussi bienvenue qu'attendrissante. Plus que l'éventuelle menace de leur plan, ce sont bien les deux protagonistes qui nous intéressent tant on apprécie de les voir creusés dès le second tome, et ce toujours avec délicatesse et sans être trop expéditif.

Après deux tomes largement séduisants, il convient de dire que "365 Days to the Wedding" a déjà capté notre intérêt et nos attentes. Le potentiel de l'œuvre s'exprime déjà, les déboires romantiques classiques s'accompagnent d'un sous-texte aussi pertinent qu'important, et les personnages se révèlent aussi profonds qu'attachants. On regrette déjà que la série ne totalise que 11 volumes, ce qui nous laisse encore 9 tomes à apprécier aux côtés de Takuya et de Rika !



Chronique 1 :


Deux semaines se sont écoulées depuis l'annonce du mariage de Takuya et de Rika à l'agence, et l'effervescence que cela a provoqué chez leurs collègues semble commencer à se tasser petit à petit, pour leur plus grand soulagement... mais et si cela n'était que le prélude à un autre problème de taille ? En effet, dans sa contrée natale d'Aso dans la province de Fukuoka, la famille de Takuya, et plus spécifiquement son mère, apprend par hasard que son fils va se marier sans qu'il ait été mis au courant ! Autant dire que Koichi Ohara, 58 ans, père de trois enfants et directeur d'une entreprise de nettoyage, compte bien profiter d'un voyage d'affaires à Tokyo pour faire un détour par l'agence J.T.C....

Le plan de faux mariage de nos deux personnages principaux se complique alors encore un peu plus dans ce deuxième tome, où c'est un inévitable paramètre d'envergure qui entre désormais en scène: la famille, et plus spécifiquement celle de Takuya ! En attendant de sans doute découvrir plus tard le reste de cette famille qui s'annonce assez truculente lors d'un futur voyage à Aso (les deux grandes soeurs de notre héros ont l'air assez géniales dans leur genre), ici c'est surtout le père Koichi qui est mis à l'honneur, en voulant vérifier la véracité de l'information sur Takuya. Tout en multipliant les petites situations basées sur le comique de situation (à l'image de Rika qui ne sait pas trop quoi dire à Koichi en étant seule avec lui, au point de mentir et de vite le regretter), Tamiki Wakaki esquisse soigneusement une certaine vision du mariage qu'a cet homme autrefois attaché aux aspects traditionnels de sa province d'origine, ce qui est aussi l'occasion d'évoquer la perte de certaines coutumes suite à la désertion des campagnes au profit des grandes villes.

Cependant, au beau milieu de ces affaires familiales qui ne font que commencer, ce tome 2 intrigue voire séduit surtout pour deux autres éléments, le premier des deux étant l'énigme de mystérieux appels téléphoniques reçus par Rika, Natsumi et d'autres célibataires, comme si quelqu'un les gardait à l'oeil. Une intrigue toutefois juste esquissée pour l'instant, tandis que le deuxième élément intéressant, lui, occupe un gros tiers du volume en voyant Takuya chargé de servir de guide à une princesse d'un riche pays lointain inspiré du Luxembourg, Claudia, qui souhaite visiter Tokyo incognito. La belle jeune femme ayant une réputation de croqueuse d'hommes alors qu'elle est mariée, Takuya s'en sortira-t-il sans soucis , Et quelle est la part de vérité concernant la réputation de la princesse ? Assez vite, Tamiki Wakaki déjoue assez bien certains poncifs, tout en rendant facilement attachante cette princesse de sa condition. Cependant, le plus grand intérêt de ce passage est encore ailleurs, en offrant encore un autre regard sur la notion de mariage et sur sa place dans nos sociétés, et en évoquant rapidement mais avec soin la question du mariage homosexuel. Pourquoi empêcher deux personnes du même sexe de se marier alors qu'elles s'aiment réellement, quand à côté de ça il y des mariages hétérosexuels purement protocolaires et dépourvus d'amour véritable ? Où est le sens du mariage là-dedans ?

Surfant sur cette thématique toujours très actuelle, l'auteur n'en oublie pas pour autant, enfin, de continuer à jouer sur la relation qu'entretiennent ses deux personnages principaux, une relation où on adore les observer dans leur lien de couple certes factice et qui, pourtant, dessine entre eux deux des choses bien plus sincères, même si en tant qu'éternels solitaires célibataires ils refusent d'y croire. Il suffit, pour ça, d'observer les différentes réactions de Rika, qui envisage d'aider Takuya alors qu'elle n'avait jamais eu cette envie auparavant (l'occasion de confirmer qu'elle s'ouvre, peu à peu), et qui se montre étonnamment inquiète en sachant que le jeune homme se promène avec une belle princesse étrangère à la réputation sulfureuse. Mieux encore, certains mots de Claudia sur la force de leur couple ont quelque chose d'assez délicieux au vu de leur situation réelle ! Et enfin, on adorera certains instants propices aux découvertes, aux confidences, où l'occasion est donnée d'entrevoir un peu plus le passé et plus précisément l'enfance de ces deux-là, jusqu'à même esquisser la touchante origine de la passion de Rika pour les cartes.

Ajoutons à cela un travail graphique toujours aussi bon avec sa mise en scène soignée et ses designs réussis (mention spéciale à la tête de Ohara père ! ), et on se retrouve alors avec un deuxième volume délicieux et confirmant très facilement les belles promesses installées par le premier tome. il y a décidément quelque chose de très attachant dans l'histoire de Takuya et de Rika, et un abord tout en finesse et en intelligence de certains sujets toujours très actuels, en tête autour du mariage et de ce qu'il représente ou non.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Takato

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction