A un volume de la conclusion de cette saga qui lança le magnifique dessinateur Ryoichi Ikegami il faut se rendre à l’évidence: Crying freeman aurait du se conclure sur un format one-shot et rester sur l’excellent souvenir du film adapté par Christophe Gans. Après un embarrassant second volume de cette édition, le troisième continue sur les mêmes bases absurdes en dépoilant tous les protagonistes sans raison autre que de provoquer l’hypothétique excitation du public cible et l’irruption de scènes de sexe sorties de nulle part et visant à montrer la supériorité ultime du surhomme Crying Freeman au pied duquel toutes les femelles de ce bas monde s’avachissent en quête de ses faveurs sexuelles. Les très brèves baston (parce que le héros est trop fort) contre des adversaires parfois sortis des mensurations de Ken le Survivant tombent de façon aussi logiques que les démonstrations viriles de Freeman. On pourra se hisser à la hauteur de l’histoire pour noter une crudité inhabituelle dans les manga et qui a peut-être apporté un vent de nouveauté à l’époque. Il reste que scénaristiquement cette série peine à sortir du grand-guignole entre quelques idées intéressantes.
Si la vision de la femme est absolument détestable (même pour du bis), on saura gré aux auteurs de nous avoir dispensé d’un racisme fréquent dans le manga pour homme. Le clan africain n’est pas plus ridicule que les autres clans asiatiques domptés par Freeman et ses 108 dragons et les copulations de notre éphèbe du même acabit. La fin du troisième tome ambitionne de confronter le héros à son plus grand danger en une organisation qui a créé des clones parfaits destinés à le remplacer. Après mille péripéties dont une longue séquence totalement porno où Freeman est testé sexuellement (si-si) pour copier ses capacités, on retombera ensuite sur un adversaire américain qui permet au manga de rajouter des éléments techno-militaristes tout droit issus des films américains des années 1980. Au croisement entre Gi-Joe, Dr. No et le ciné porno, Crying Freeman est parfaitement calibré pour une cible de working-men. Du manga d’exploitation qui a certainement une valeur de témoignage historique mais qui reste très très loin de qualités réelles d’un Sanctuary, pas bien plus vieux et autrement plus intéressant.
L’aspect esthétique finit par disparaitre sous ces centaines de pages redondantes où les rebondissements répétitifs finissent par nous lasser et rendre les vraies-fausses morts du héros ennuyeuses. La technique de Ikegami ne transparait plus que sur ces quelques visages dont il a le secret et on a hâte que l’aventure se termine. Un conseil, épargnez-vous ces heures de lecture, profitez du premier tome de la belle édition Perfect et lancez-vous plutôt sur Sanctuary ou plus récemment sur la sympathique série Trillion game.
De etagereimaginaire [145 Pts], le 04 Novembre 2024 à 14h11
A un volume de la conclusion de cette saga qui lança le magnifique dessinateur Ryoichi Ikegami il faut se rendre à l’évidence: Crying freeman aurait du se conclure sur un format one-shot et rester sur l’excellent souvenir du film adapté par Christophe Gans. Après un embarrassant second volume de cette édition, le troisième continue sur les mêmes bases absurdes en dépoilant tous les protagonistes sans raison autre que de provoquer l’hypothétique excitation du public cible et l’irruption de scènes de sexe sorties de nulle part et visant à montrer la supériorité ultime du surhomme Crying Freeman au pied duquel toutes les femelles de ce bas monde s’avachissent en quête de ses faveurs sexuelles. Les très brèves baston (parce que le héros est trop fort) contre des adversaires parfois sortis des mensurations de Ken le Survivant tombent de façon aussi logiques que les démonstrations viriles de Freeman. On pourra se hisser à la hauteur de l’histoire pour noter une crudité inhabituelle dans les manga et qui a peut-être apporté un vent de nouveauté à l’époque. Il reste que scénaristiquement cette série peine à sortir du grand-guignole entre quelques idées intéressantes.
Si la vision de la femme est absolument détestable (même pour du bis), on saura gré aux auteurs de nous avoir dispensé d’un racisme fréquent dans le manga pour homme. Le clan africain n’est pas plus ridicule que les autres clans asiatiques domptés par Freeman et ses 108 dragons et les copulations de notre éphèbe du même acabit. La fin du troisième tome ambitionne de confronter le héros à son plus grand danger en une organisation qui a créé des clones parfaits destinés à le remplacer. Après mille péripéties dont une longue séquence totalement porno où Freeman est testé sexuellement (si-si) pour copier ses capacités, on retombera ensuite sur un adversaire américain qui permet au manga de rajouter des éléments techno-militaristes tout droit issus des films américains des années 1980. Au croisement entre Gi-Joe, Dr. No et le ciné porno, Crying Freeman est parfaitement calibré pour une cible de working-men. Du manga d’exploitation qui a certainement une valeur de témoignage historique mais qui reste très très loin de qualités réelles d’un Sanctuary, pas bien plus vieux et autrement plus intéressant.
L’aspect esthétique finit par disparaitre sous ces centaines de pages redondantes où les rebondissements répétitifs finissent par nous lasser et rendre les vraies-fausses morts du héros ennuyeuses. La technique de Ikegami ne transparait plus que sur ces quelques visages dont il a le secret et on a hâte que l’aventure se termine. Un conseil, épargnez-vous ces heures de lecture, profitez du premier tome de la belle édition Perfect et lancez-vous plutôt sur Sanctuary ou plus récemment sur la sympathique série Trillion game.