Jeu Video - Actualité manga

Le test du jeu video:

Publié le Jeudi, 07 Mai 2015

Situé deux ans après les événements du premier opus, sorti sur PS3 en 2008, Valkyria Chronicles II nous met cette fois dans la peau d'Avan Hardins, un jeune homme empli de fougue prêt à tout pour connaître la vérité sur la mort de son frère, Leon.




La suite magistrale du RPG à succès

Avec l'arrivée de la PlayStation 3, Sega avait souhaité délivrer sa vision du RPG tactique nouvelle génération pour la haute définition. Le résultat était à la hauteur des espérances, mais manquait clairement de peaufinage sur certains points ; Et Valkyria Chronicles premier du nom ne connaîtra finalement la gloire que de nombreux mois après sa sortie, grâce à une baisse de prix saluée par les joueurs, en plus de contenu téléchargeable inédit, plus d'une année après son arrivée en boutique.

Si l'on ajoute à cela une adaptation animée assez fidèle du titre (à quelques rares exceptions près), Sega avait là une franchise en puissance qui ne tenait qu'à lui d'amener jusqu'à maturité. Pari réussi avec le deuxième volet, puisqu'à la sortie nippone du jeu, début 2010, il dépassait son aîné de près de 20 000 copies pour sa première semaine d'exploitation. La firme au hérisson bleu étant reconnue pour presque toujours localiser ses bébés (on se souvient notamment de Panzer Dragoon Saga sur Saturn), Valkyria Chronicles II est finalement sorti dans les bacs français le 3 septembre dernier, mais en faibles quantités.


Avan Hardins, ce sympathique boulet...

Deux années se sont donc écoulées depuis la fin des aventures de l'escouade numéro 7, emmenée par Welkin et Alicia. Depuis la révélation par l'impératrice Cordelia de ses origines Darcsen, peuple persécuté pour avoir mis fin au règne des Valkyries, la guerre civile a éclaté dans le sud du royaume de Gallia. Mené par la famille Gassenarl, ce nouveau conflit a pour dessein de purger les terres de la race Darcsen afin de restaurer le prestige d'antan de la Valkyrie, rien que ça !

Votre aventure commence lorsque le jeune Avan Hardins apprend la mort de son frère, Leon, par un instructeur de l'académie de Lanseal. Au même moment, des rebelles investissent la ville et commencent à s'en prendre à ses habitants. N'écoutant que son seul courage, le jeune homme se découvre très vite un talent de meneur, qui va le mener à la victoire. Et c'est précisément après cette phase de combat qu'il prendra sa décision : il intégrera l'académie militaire afin de découvrir les raisons, classées top secrètes, du décès de son frère. Même si pour cela, il va devoir retourner en cours et se prendre de jolies copies raturées de rouge...




Du salon aux transports en commun

Passer de la PS3 à la PSP pouvait être sujet à de nombreuses craintes, et Sega en était conscient. Du coup, le mot d'ordre donné ici est liberté. Le succès d'un titre sur console portable dépend avant tout du temps passé sur les sessions de jeu. Valkyria Chronicles II a pour cela ajusté son système, le fameux BLiTZ, pour le rendre plus mobile. Du coup, la narration ne suit plus d'ordre établi et laisse le choix au joueur d'effectuer les missions qu'il souhaite. Seul contrainte : accomplir quelques-unes d'entre elles avec succès afin de continuer l'aventure, parmi un panel d'assignements s'étoffant au fur et à mesure de votre progression. Pour gagner de l'expérience, les missions sont par ailleurs toutes rejouables, à l'exception de celles influençant l'histoire.

De même, et non pas par contrainte technique, les maps ont été divisées en plusieurs zones, directement accessibles par différents camps de base, similaires au premier jeu. L'utilisation des reliefs dans les niveaux oblige d'autre part à penser non plus sur deux dimensions, mais bien trois ! Cela pousse le joueur à augmenter sa vigilance, souvent mise à rude épreuve lorsque les ennemis surgissent d'un fourré oublié pour lui prendre son drapeau, alors qu'il est sur le point de porter le coup de grâce... Mais heureusement, plus besoin de faire courir une unité jusqu'au point de ralliement le plus proche pour la récupérer ! Le rappel peut à présent s'effectuer en ne dépensant qu'un modique point de déplacement. Notons aussi qu'il faudra constamment surveiller sa jauge de moral, car si celle-ci peut influencer les troupes en bien, elle peut également signifier un échec de la mission si les pertes humaines sont trop importantes.

Comme la majorité des jeux PSP sortant actuellement, Valkyria Chronicles II offre la possibilité d'installer les données sur une Memory Stick, histoire d'économiser de la batterie. Ainsi, si un peu plus de 440 MB sont demandés, les temps de chargement, eux, fondent comme neige au soleil : l'appel au front de certaines unités en plein combat paraîtra presque aussi fluide que sur PS3 ! La dernière inquiétude majeure portait sur la perte du second joystick, présent sur les paddles de salon. Pourtant, c'est naturellement qu'on se fait à cette maniabilité repensée pour la portable de Sony. Un excellent point !




La BGU, au temps de la Seconde Guerre

L'académie militaire est une véritable fourmilière. Entre deux missions, le joueur se surprend à suivre les aventures annexes des camarades de classe d'Avan. Au début franchement clichés, ces derniers se révèlent très vite intéressants, avec un passé, des problèmes et des rêves qui leur sont propres, débouchant souvent sur des situations assez cocasses. Au fur et à mesure, des amitiés naissent, des liens se créent, des langues se délient, des sentiments cachés refont surface, des portes se retrouvent accidentellement fermées à clé, des vêtements disparaissent... Nous sommes définitivement dans une nouvelle ambiance d'animé, et il faut avouer que cela continue à apporter un certain cachet à la série (notons ici que de nombreuses cinématiques ont été réalisées par le studio A-1 Pictures, déjà à l'œuvre sur le portage de Valkyria Chronicles au petit écran).

En vous baladant entre les murs de Lanseal, vous aurez accès aux terrains d'entraînement avec une tête bien connue pour vous crier dessus bien comme il faut. Et ça n'est pas la seule apparition venue du premier jeu ! Il suffit de vous rendre dans la boutique pour croiser Alicia et Welkin, fraîchement retraités de la milice, toujours prêts à vous apprendre un ou deux ordres pour vos missions. En chanson lessive, vous pourrez même retrouver quelques "morts-vivants" fraîchement déterrés pour vous assister dans votre périple ! Sega s'amuse carrément à les distiller au compte-gouttes via son blog consacré au titre, et c'est un véritable plaisir que de combattre à nouveau (ou bien pour la première fois), avec quelques-uns des personnages emblématiques de la saga.

Et pour combattre, il vous faudra compter sur toutes vos ressources ! En plus des habituelles classes de Scout, Shocktrooper, Lancer et autres Engineer, les développeurs ont souhaité créer une toute nouvelle unité, basée sur la défense : les Armor Tech. Ceux-ci profitent d'un bouclier à taille humaine pour se protéger des gatlings et ainsi pénétrer les lignes ennemies sans dommage. Revers de la médaille, ils sont armés d'un piolet, uniquement utilisable en combat rapproché, mais bien souvent mortel.

A présent, vous vous demandez certainement où sont passées les autres classes, tels que les snipers par exemple ? Et bien elles sont désormais accessibles en tant qu'évolutions de jobs ! Les Scouts peuvent ainsi devenir des campeurs professionnels, les Shocktroopers de véritables Schwarzys montés sur pattes, et ainsi de suite... Chaque personnage peut naturellement switcher entre les classes en fonction de vos besoins en combat, offrant par la même une flexibilité à toute épreuve !




Apocalypse Now sur du Sakimoto Hitoshi

Qui dit série, dit compositeur attitré. C'est donc avec une immense joie que nous profitons à nouveau des sublimes compositions de Monsieur Hitoshi Sakimoto. Entre nouveaux morceaux spécialement composés pour la PSP et réutilisation de thèmes connus de la mouture PS3, le compositeur de Final Fantasy Tactics nous livre ici une interprétation émouvante de la jeunesse prête à servir de viande fraîche pour le broyeur. Loin du "fond sonore" pointé du doigt par beaucoup dans Final Fantasy XII, la bande originale de Valkyria Chronicles II transporte littéralement le joueur au cœur des batailles et l'entraîne aux côtés de ses recrues, alors que les balles fusent de tous les côtés.

Saluons également les doubleurs anglais qui, même s'ils font pâle figure face aux seiyus nippons, méritent tout de même d'être cités pour leurs interprétations, allant du juste à l'excellent. Après, les rires forcés pires que les sitcoms les plus basiques des networks US, bien sûr, vous comprendrez que ça passe moins... mais une simple pression sur la touche Start permet de passer n'importe quelle cinématique. Après, c'est à vous de voir.




Valkyrie, ô ma Valkyrie

Pour conclure, Valkyria Chronicles II fait mieux que son prédécesseur, pourtant sorti sur une machine autrement plus puissante. Avec une intrigue mêlant à la fois éléments de véritable seconde guerre mondiale et guerre de sécession américaine, Sega et son studio AM1 réussissent à transformer l'essai en créant ici une nouvelle franchise majeure sur la portable de Sony. Outre des personnages attachants, on retrouve ici le plaisir des bosses toujours aussi difficiles et charismatiques (Baldren est aisément comparable à Selvaria).

Certes, passer de l'âge adulte à l'adolescence, dans ce second volet des chroniques, pourra laisser certains joueurs sur le carreau, mais ce serait bel et bien se priver d'un des derniers titres phares de la PSP. A cela, si l'on ajoute le mode multijoueur versus et co-opératif, du DLC à n'en plus finir, en plus de références aux autres licences de la firme au hérisson bleu, il ne reste plus que la langue de Shakespeare comme obstacle pour les plus réticents !

Tous les regards sont à présent rivés sur Unrecorded Chronicles, le troisième opus censé se dérouler en même temps que le premier jeu, mais du côté d'une faction rebelle, résolument plus bad guy que nos bisounours de l'escouade numéro 7.


Chroniqueur : Gorkab Nitrix

Note de la rédaction