Jeu Video - Actualité manga

The Legend of Zelda - Majora's Mask 3D

Le test du jeu video:

Publié le Jeudi, 05 Février 2015

Après The Legend of Zelda : Ocarina of Time, la Nintendo 3DS accueille une nouvelle aventure du petit elfe. Bon, nouvelle, c'est un bien grand mot puisqu'il s'agit d'une réédition améliorée de l'excellent Majora's Mask de la Nintendo 64. A l'époque, Shigeru Miyamoto, déçu de ne pas avoir mieux gérer son planning pour Ocarina of Time (4 ans de développement), s'est confronté à certains de ses employés, dont Eiji Aonuma.  Ce dernier, peu enthousiasmé à l'idée de travailler sur un simple add-on de Ocarina of Time (un complément dédié au DD64, une extension qui ne sortira que très tardivement et seulement sur le sol nippon) va pousser son patron à leur proposer un défi insensé : réaliser un jeu Zelda en l'espace d'une année. Acceptant le challenge, l'équipe menée par Eiji Aonuma s'est entourée des anciens membres d'Ocarina of Time pour donner naissance à l'incroyable Majora's Mask. 
   
Dans la chronologie des Zelda, Majora's Mask est assurément un titre à part. Pour gagner un maximum de temps, et donc réussir le challenge improbable lancé par Miyamoto, l'équipe s'est appuyée sur le même moteur 3D qu'Ocarina of Time. Bien que celui-ci soit optimisé, on reconnaît immédiatement l'univers de la première aventure 3D de Link. Là où Majora's Mask surprend, c'est dans son scénario, son background et sa façon d'enchaîner les évènements. Tout commence alors que Link traverse une forêt sur son fidèle destrier Epona. Soudain, il est victime d'une embuscade orchestrée par un étrange gamin portant le nom de Skull Kid et se fait voler son ocarina. Comme si cela ne suffisait pas, il se transforme en peste mojo et se farcit un compagnon de fortune : la fée Taya qui accompagnait son frère Tael et Skull Kid. A partir de là, une incroyable aventure débute. 
   
   
Une merveilleuse histoire du temps
Mine de rien, ce n'est pas tous les jours qu'on contrôle un personnage avec un tel faciès. De petite taille, avec de grands yeux jaunes et une mine attristée, Link n'a vraiment pas le look du fier héros qui a sauvé Hyrule. Dans l'espoir de retrouver son visage de tous les jours, notre héros fait la rencontre d'un marchand de masques. Tout comme notre elfe,  ce commerçant fut la cible du voleur des bois et s'est fait dérober un masque d'une extrême dangerosité : le masque de Majora. Particulièrement effrayant, l'étrange individu  conclut un pacte avec le héros : si celui-ci parvient à lui restituer le masque de Majora dans un délai de trois jours, il conjurera sa malédiction et lui redonnera son physique de jeune premier. C'est ainsi que la première partie s'attèle à nous fait découvrir le village de Bourg-Clocher... et sa lune menaçante qui s'écroulera dans un délai de 72 heures. C'est donc une véritable course contre-la-montre qui débute mais des évènements interviendront afin que l'aventure, à la manière d'un film comme Edge of Tomorrow, vous invite à revivre inlassablement ces trois jours.  Surprenant au départ, ce scénario révèle, au fil de la progression, l'étonnante ingéniosité des créateurs de Nintendo. Qu'il s'agisse de l'enchaînement des actes héroïques, des personnages au look improbable ou de la richesse des lieux, Majora's Mask rentre incontestablement dans la catégorie des grands jeux. 
     
   
Termina pour Terminus ?
Bien évidemment, Bourg-Clocher est loin d'être le seul environnement que vous traverserez. Au cours de votre épopée, vous allez découvrir de multiples contrées, toutes plus hostiles les unes que les autres. De la plaine de Termina à la Vallée d'Ikana en passant par les Marais du Sud, ce sont des lieux variés et d'un lourd passé historique que vous allez fouler.  Ainsi, Majora's Mask 3D, bien que s'appuyant (dans sa version d'origine) sur le même moteur 3D qu'Ocarina of Time, parvient à nous transporter. Là encore, le concept du temps n'est pas étranger à cette immersion. En effet, le jeu gère parfaitement le cycle jour/nuit et adapte les rencontres que vous faites. La nuit, les plaines de Termina - et ses alentours - sont beaucoup plus dangereux. Il faut donc veiller à bien s'équiper et à suivre les indications de la jeune Taya (la fée qui vous accompagne vous sera d'une grande aide) ou des artefacts postés ça et là.  L'occasion de parler des différents changements ou altérations apportés par la cartouche 3DS.
      
   
   
L'apport de la 3DS et de la new 3DS
Contrairement à la version d'origine, Nintendo et les développeurs de Grezzo (chargés de la conversion)  ont fait de multiples ajustements. Au fur et à mesure de la progression, on remarque certains évènements qui n'interviennent pas de la même manière. Les combats contre les boss ont un peu évolué également, tout comme les différentes aides que vous débusquez à droite et gauche. On sent que Nintendo, tout en conservant le challenge du jeu d'origine, a voulu adapter l'aventure à tous les publics.  Il faut dire que la 3DS apporte des fonctionnalités intéressantes. Grâce à cette portable, et comme ce fut le cas d'Ocarina of Time, le joueur peut profiter de l'écran tactile et d'une interface revisitée. On a ainsi un accès instantané aux masques, à la carte ou encore à l'inventaire. Comme dans chaque Zelda, il est possible d'assigner chacun des objets au bouton de votre choix ou à l'une des quatre zones tactiles positionnées sur l'écran du bas. La carte qui s'affiche est d'ailleurs très pratique (à condition d'avoir dépensé quelques deniers auprès de ce bon vieux Tingle), tout comme l'agenda qui permet d'organiser ses quêtes.  Disponible le même jour que la new 3DS, The Legend of Zelda : Majora's Mask 3D tire profit des fonctionnalités de la nouvelle itération de la console. Tout d'abord, le trackpoint situé en haut des boutons permet de gérer la caméra. Cela n'a l'air de rien mais les déplacements sont plus souples. Par ailleurs, la prise en main, impeccable, est appuyée par une 3D de qualité, encore plus impressionnante sur new 3DS puisque la 3D ne décroche plus (à condition de ne pas dépasser un angle de 45°).  Et on ne le signale pas assez, mais l'écran de la console s'avère plus lumineux, plus net et ressort mieux les contrastes. Sur un titre comme Majora's Mask 3D, qui est à l'origine assez terne et a subi une véritable recoloration, on en profite pleinement ! En terme de confort, Majora's Mask 3D sur new 3DS, c'est le top ! Bien évidemment, le jeu reste excellent sur une 3DS ou 3DS XL, il ne faut pas non plus abuser. 
   
   
Un gap visuel impressionnant
Pour "rire" (notez que je mets des parenthèses, l'épisode N64 reste et restera une merveille), j'ai décidé de relancer le jeu original afin de comparer. Et autant vous le dire, la différence équivaut à un fossé ! C'est vraiment plus beau, plus coloré, plus fouillé, plus net et l'impact se fait sentir dès la séquence d'introduction, lorsque Link traverse les bois. En fait, on a un peu l'impression d'avoir affaire à un autre jeu, tant les environnements sont plus détaillés. Les animations, les effets spéciaux, la diffusion de la lumière, les contrastes, la modélisation générale... le boulot abattu par Grezzo est assez dingue. Du coup, on prend plus de plaisir à parcourir le monde de Termina, à découvrir ses personnages ou à effectuer les quêtes annexes. L'éradication du brouillard de la N64 (ou du fameux fog comme on dit dans la jargon technique) n'y est pas pour rien, même si on note des pointes d'aliasing ici et là et quelques ralentissements.  On aurait aussi voulu une mise en scène retravaillée mais c'est du chipotage. Enfin, il faut signaler que les musiques, si elles restent identiques à la version d'origine (et donc agréables à écouter) ont été optimisées pour l'utilisation d'une portable. Techniquement, c'est un quasi sans faute et c'est bien tout ce que l'on espérait ! 
   
    
    
Un Zelda reste un Zelda
Excellent de bout en bout, Majora's Mask 3D n'en reste pas moins un Zelda. S'il bouleverse quelque peu les codes de la série, il garde tout de même ses bonnes vieilles habitudes. Il faudra donc compter sur des combats à l'épée, la possibilité d'utiliser le capteur gyroscopique de la console (pour notamment utiliser la "boite à images") ou encore sur ses donjons aux mille dangers. On retrouve tout ce qui fait le charme de la saga, mais avec une vision qui est plus proche de celle d'Eiji Aonuma et ses collègues que Shigeru Miyamoto. Et ça fonctionne ! La possibilité de jouer avec le temps, d'acquérir de nouvelles capacités grâce aux masques ou d'utiliser l'Ocarina of Time pour interagir avec l'univers de Termina confère une ambiance particulière à ce titre. Et puis, il faut aussi souligner la présence de petites choses inédites, comme le stand de pêche.  Oui, vous n'avez pas fini d'être surpris. Et un titre qui surprend, par tous ses aspects, est forcément une totale réussite ! Majora's Mask est bien plus qu'un simple portage, il a été entièrement revisité par Grezzo et demeure une formidable épopée. LE jeu du début d'année sur 3DS !
   
     
   

Chroniqueur: manga56


Note de la rédaction