Jeu Video - Actualité manga

Le test du jeu video:

Publié le Lundi, 18 Septembre 2017

En 2016, Pokémon a soufflé sa vingtième bougie. Si la série des monstres de poche est arrivée chez nous fin 1999, c’est en 1996 que le premier jeu est paru sur l’archipel. Le lancement de la septième génération de bestioles était l’un des moyens de fêter cet anniversaire, ainsi parurent Pokémon Soleil et Lune en novembre 2016, dans le monde entier. Et pas question de privilégier le Japon par rapport au reste du monde : le jeu est sorti là-bas le 18 novembre, et seulement quelques petits jours après chez nous… enfin officiellement, de nombreuses boutiques ayant eu le feu vert pour proposer, aussi, les ventes le même jour que les japonais.

A chaque génération sa région à explorer, place alors à l’archipel d’Alola, grandement inspiré des îles de Hawaii cette fois-ci. La base du jeu est assez commune, aussi le joueur incarne un jeune garçon fraîchement arrivé dans la région, et qui se lance dans une aventure en tant que dresseur Pokémon. Mais pour la première fois, pas de badges d’arène à collecter. Alola n’ayant pas de champions, l’archipel propose plutôt à ses jeunes dresseurs d’effectuer le Tour des Îles, un périple où chaque aventurier devra visiter chacune des quatre îles, venir à bout des différentes épreuves et vaincre en match officiel les doyens de chaque lieu. Dans la forme, cela revient au même puisque le joueur devra se soumettre régulièrement à des épreuves obligatoires engendrant des affrontements, mais force est de reconnaître que la formule amène un petit renouveau dans la saga, une fraîcheur bienvenue… mais malheureusement entachée par quelques points noirs.



Pokémon Soleil et Lune… des jeux qui tiennent le joueur par la main...

C’était aussi le cas avec Pokémon X et Y mais depuis le passage sur 3DS, l’autonomie du joueur s’est nettement détériorée. Le cas de Pokémon Soleil et Lune est pire, le dresseur étant rarement laissé seul dans son aventure. Le souffle de l’exploration qui faisait le charme des versions des cinq premières générations est grandement laissé de côté, ce à cause d’une poignée de personnages : le professeur Euphorbe, Lili et Tili, qui ne seront jamais trop loin de vous. Certes il reste le plaisir de naviguer dans la nouvelle zone débloquée mais sachant que vos objectifs et lieux de destination sont clairement indiqués sur la carte, jamais vous n’aurez à explorer Alola au hasard, dans l’optique de découvrir quelques secrets et découvrir le lieu où vous attend votre prochaine épreuve.

Et c’est un reproche qui s’applique de différentes manières à ces versions de la 7G : tout est simplifié, de manière à permettre au joueur d’aller à l’essentiel et ne pas avoir à faire d’efforts, ni à suer sang et eau pour se bâtir une équipe qui tient la route. Outre le multi exp qui apparaît une nouvelle fois d’entrée de jeu et qui permet de monter l’expérience d’une équipe sans vrais efforts, l’interface guide le joueur en permanence, y compris lors des combats en présentant les faiblesses et résistances des créatures que vous avez déjà combattues. Certes, de nombreux jeux proposent cette mécanique mais dans le cas de Pokémon, cela fait partie de l’expérience du dresseur de connaître le tableau des faiblesses des créatures, ce qui constitue aussi un élément de la stratégie Pokémon.



...Mais l’aventure reste appréciable

Evidemment, les points évoqués font grincer des dents, surtout les habitués aux versions pré-génération 3DS qui étaient habitués à être plus débrouillards. Pour autant, l’aventure au sein d’Alola a son charme, ne serait-ce pour ses environnements très inspirés par les îles de Hawaii, un aspect innovant dans Pokémon. Les forêts et grandes villes demeurent, certes, mais le joueur a en permanence cette sensation d’explorer des régions côtières. Le jeu évite même un piège qui aurait pu avoir lieu, aussi vous n’aurez pas beaucoup à naviguer sur les océans, un défaut qu’on trouvait notamment dans Rubis et Saphir.

Et puisqu’on parle de surf, la bonne idée de cette génération est de supprimer la notion de CS pour inclure des poké-montures, à savoir des Pokémon dédiés à l’exploration et indisponibles en combats, à invoquer lorsque le relief exige leur appel. Ainsi, fini le fameux Pokémon outil de chaque équipe, destiné à n’apprendre que les CS utiles lors de l’aventure.



Un scénario prometteur mais en demi-teinte

L’annonce de Pokémon Soleil et Lune a capté l’intérêt des joueurs par le scénario proposé, celui des ultra-chimères. Mi mutantes, mi Pokémon, ces monstres forgeait l’intérêt narratif de cette septième génération de par le mystère qui les entouraient. Le jeu aborde à bon rythme ce sujet mais, malheureusement, a la manie de ne pas aller au bout des choses. Outre une Team Skull ridicule et sans réelles ambitions et un antagoniste qui ne dévoilera jamais vraiment les raisons de ses agissements, tout semble expédié en ce qui concerne l’intrigue. Fort heureusement, l’annonce des versions Ultra-Soleil et Ultra-Lune laissent un espoir quant à un développement de cet aspect de l’univers car à elles seules, Soleil et Lune auraient laissé une impression d’inachevé. Heureusement que dans toute cette histoire, Lili constitue un personnage au développement intéressant, la demoiselle finissant par devenir l’un des personnages féminins les plus attachants de la saga… qu’on espère retrouver dans la suite des jeux !



Un énième renouveau dans la stratégie

Pokémon X et Y ont eu la bonne idée d’apporter la Méga-Evolution, une transformation éphémère pour certaines créatures qui apportaient un sacré coup de fouet dans la stratégie Pokémon. Soleil et Lune apportent leur petit élément supplémentaire aussi : les Capacité Z, des techniques beaucoup plus puissantes et soumises à certains critères, sachant que tout Pokémon peut utiliser l’une de ces techniques, à condition de porter la pierre correspondante. Une bonne idée donc sachant que celle-ci est limitée à une utilisation par combat histoire de ne pas en abuser, et de forcer le dresseur à cogiter quant à son utilisation.

A noter que pour ne pas abuser des bonnes choses, la Méga-Evolution disparaît le temps de l’aventure pour n’être débloquée qu’après la conclusion du récit principal.

Et si on ne parle pas de stratégie au sens propre du terme, les nouvelles créatures présentées ici ont le mérite de se montrer originales par leurs affinités ou leur talent. L’esthétique globale sera du goût de chacun mais globalement, nombre de créatures sont plaisantes à jouer et à entrainer.



Après la Ligue, il y a de quoi faire !

Pokémon X et Y avait pour grosse faiblesse le manque d’activités après la Ligue Pokémon, ce qui a frustré bien des joueurs qui ne savaient pas comment prolonger le plaisir, autrement que par un classique remplissage de pokédex. Fort heureusement, Game Freak a appris de ses erreurs et propose des quêtes supplémentaires vraiment appréciables une fois l’aventure principale bouclée. Les collectionneurs trouveront leur compte dans la traditionnelle capture des légendaires de la génération mais aussi dans une mission liée aux ultra-chimères, quelques zones supplémentaires à explorer ou à débloquer aussi. Les amateurs de combat, eux, ne seront pas en reste avec le système de l’Arbre de combat, alter-égo de l’Atoll de combat dans Rubis-Omega et Saphir-Alpha. Une surprise y attend notamment les joueurs les plus nostalgiques, tandis que les autres pourront (enfin !) assumer pleinement leur rôle de maître Pokémon en défendant le titre contre de puissants adversaires, à la Ligue Pokémon elle-même.

Certains modes annexes de jeu comme la poké-détente et la poké-récré font aussi leur retour, des systèmes qui ne passionnera pas forcément tout le monde mais qui ont le mérite d’exister et d’apporter quelques petites choses à l’aventures elle-même, que ce soit dans le dressage des pokémon ou l’obtention de bonus.



En conclusion

Pokémon Soleil et Lune auraient pu être de très grands jeux au sein de la saga Pokémon, de par le renouveau apporté par le concept du Tour des Îles, les nombreuses mécaniques ajoutées, ou le scénario qui semblait prometteur. Mais entre une intrigue qui ne va jamais au bout des choses et une manie qu’à le jeu de toute simplifier et ne laisser que peu de liberté au joueur, difficile de ne pas grincer des dents au fil de l’aventure. Pour autant, le jeu a ses qualités, grâce à ses petites nouveautés ou ses quêtes vraiment appréciables après la Ligue, aussi il est difficile de dire qu’on ne passe pas un moment sympathique sur ces versions, vivre une nouvelle expérience auprès de nouveaux Pokémon restant agréable. Mais laisse quelques regrets chez le joueur. Dommage, mais on ne peut qu’espérer qu’Ultra-Soleil et Ultra-Lune rectifient le tir.

Chroniqueur: Takato


Note de la rédaction
Note des lecteurs