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Le test du jeu video:

Publié le Mardi, 09 Décembre 2014

Raconter les dernières heures de la vie d'un compositeur célèbre à travers ses rêves, telle est l'histoire peu banale que nous conte Eternal Sonata (Trusty Bell au Japon). Et c'est Chopin qui a été choisi pour créer l'histoire de ce RPG où musique et mort sont les deux thèmes principaux, le tout dans un univers étonnamment coloré et enchanteur.

Cependant, le héros du jeu n'est pas forcément celui que l'on croit, et c'est en vérité l'évolution de deux jeunes personnages que nous suivrons : celle d'Allegretto, un jeune homme livré à lui même et de Polka, une jeune fille dont le destin tragique est de mourir...




La Sonate Eternelle.

Après une telle révélation au tout début du jeu, on s'attend à découvrir un jeu des plus sombre. Cependant, étrangement, il n'en est rien, Eternal Sonata se situe plutôt à l'opposé, de par son univers tout d'abord, particulièrement coloré, mais aussi par ses personnages à l'allure rondouillarde et mignonne. Et c'est au final, un jeu à forte consonance poétique, voire philosophique, que l'on a à faire. Ce choix pris par les scénaristes du jeu ne laissera certainement pas indifférent.

En effet, l'histoire d'Eternal Sonata sonnera pour le plus grand nombre, comme particulièrement niaise et gentillette, ce qui ne plaira certainement pas à tous. Et en dehors de Frédéric Chopin, plutôt pessimiste et froid, les autres personnages (au nombre de dix au total), bien qu'attachants pourront paraître un peu trop propres à ceux qui adoraient les histoires plus sombres des Shin Megami ou même de Final Fantasy VII.

Mais c'est paradoxalement ce côté niais du jeu qui le rend attachant, et l'on parviendra, malgré tout, à parcourir l'ensemble de l'aventure avec plaisir.




Il était une fois...

Eternal Sonata nous conte donc l'histoire de Polka, une jeune fille touchée par la maladie de la magie. Cette maladie, dite incurable, est redoutée de tous dans ce monde et la pauvre jeune fille, dès que les gens sont témoins de ses talents, la fuient au plus vite...

Pourtant Polka ne désire qu'une chose : aider les gens. Et c'est en tentant de vendre de la «poudre florale», sorte de médicament à base de fleurs, qu'elle essaye, en vain, de le faire.

En effet, en plus de se méfier de la jeune fille à cause de la maladie, les gens perdent peu à peu l'intérêt pour la poudre qu'elle vend et préfèrent utiliser la nouvelle «poudre minérale» dite plus efficace. Par la suite, la jeune fille fera la rencontre de Chopin puis d'Allegretto, un jeune homme livré à lui-même. Et c'est ensemble qu'ils finiront par découvrir que la fameuse poudre minérale n'est pas si bénéfique qu'elle le prétend, car, elle a pour effet indésirable de créer, telle une drogue, un sentiment de dépendance pour ses consommateurs ainsi que des changements dans leur comportement. En vérité se cachera une explication bien plus sombre derrière tout cela, mais c'est à vous de le découvrir...




Eternal Fight

Passé la surprise de cet univers teinté de couleurs et de musiques, où lieux et personnages ont des noms provenant de l'univers musical, l'on découvre avec intérêt le système de combats du jeu, particulièrement sympathique. A mi-chemin entre du tour par tour et du temps réel, les combats d'Eternal Sonata sont dynamiques, mais sans être brouillon (comme pouvaient l'être ceux des Star Ocean par exemple). Dans les faits, cela se traduit par une barre : la jauge d'action. A chaque tour d'un des personnages, une barre située à gauche de l'écran se vide et pendant ce laps de temps libre, à vous de faire ce que vous souhaitez : on peut se déplacer, attaquer, utiliser des objets ou encore utiliser une attaque spéciale. Il en va de même pour les ennemis, cependant, petit point intéressant, lorsque ceux-ci vous attaquent, et que votre personnage est dirigé vers lui, il est possible avec un bon timing de parer les coups de l'adversaire. De ce fait, on ne reste pas passif lors des tours des ennemis et l'effet est tellement efficace qu'il est difficile de s'en passer ! Au fur et à mesure que l'on avance dans le jeu, ce système évolue, et l'on verra par exemple « disparaître » le temps tactique qui nous sert à «réfléchir» ou encore, on aura la possibilité d'envoyer des combos d'attaques spéciales appelés «Unissons» qui permettent d'enchaîner plusieurs attaques spéciales d'affilée voire même celles de vos autres personnages plus tard dans l'aventure.

En bref le système de jeu est suffisamment intéressant pour passionner tous les fans de RPG.

Concernant le déroulement du jeu en lui même, il fonctionne un peu à la manière de Final Fantasy X ou de Star Ocean, à savoir très linéaire (mais sans le coté couloirs de FFX) et l'on va donc de lieu en lieu directement sans passer par une carte du monde. A noter également que les combats ne sont ici pas aléatoires, et l'on voit donc les ennemis à l'écran.

Enfin pour ce qui est de l'inventaire, cela fonctionne comme tout RPG, chaque personnage peut-être équipé d'armes, armures et accessoires, et la seule différence flagrante provient du système d'objet en combats qui est limité. En clair chaque objet a une valeur en points, et l'on ne peut porter plus d'un certain nombre de points au total (nombre qui augmente au cours du jeu). Il est donc nécessaire de surveiller son stock d'objets en combats pour ne pas risquer de se retrouver sans objet de soins pour un boss par exemple.




Que c'est beau !!!

Techniquement parlant, Eternal Sonata assure. Le jeu est graphiquement très beau et coloré (cela se ressent d'ailleurs d'autant plus sur un écran HD) que ce soit côté décors comme côté personnages. Les musiques sont signées Motoi Sakuraba, et sont, comme à l'habitude du compositeur, très belle, tantôt rythmée, tantôt reposante. (A noter également la présence de musiques de Chopin entre chaque chapitre, durant les petites scènes retraçant l'histoire du compositeur, ce qui plaira aux amateurs de musique classique.)

Le jeu n'est cependant pas exempt de défauts, et son principal, particulièrement gênant quand il s'agit d'un RPG, est sa durée de vie : une vingtaine d'heures à peine suffiront pour finir le jeu... D'autant plus que ce dernier n'est pas particulièrement difficile, si ce n'est pour certains boss et pour un niveau particulièrement casse-tête... Reste le donjon bonus, mais cela paraîtra certainement bien maigre pour ceux qui font les RPG en long, en large et en travers...

Il s'agit néanmoins d'un jeu attachant pour peu que l'on accroche à l'univers et que l'on excuse son côté niais.




En définitive Eternal Sonata est un jeu qui joue de son côté enchanteur pour nous porter dans son histoire, auquel s'ajoute un très bon gameplay et une réalisation impeccable. Le tout est cependant entaché par une durée vie plus que moyenne pour le genre, et c'est bien dommage. Ce jeu est donc à conseiller à ceux qui aiment les RPG typiquement japon(i)ais et qui n'aiment pas les RPG trop longs plus qu'aux fans de RPG purs et durs, attirés par le challenge et les durées de vie pharaoniques.

par Supain

Note de la rédaction
Note des lecteurs