Critique:
Publiée le Mardi, 29 Mai 2012
Le célèbre quatuor nippon D'espairsRay est de retour avec un troisième album sur le thème de la rédemption. Cet album est surement le plus controversé des quatre à cause de son orientation trop grand public. Mais est-il pour autant mauvais ? Certainement pas.
Lizard est la première piste de l'album. Très classique quand on connait le registre musical du groupe, l'introduction a pourtant un petit quelque chose qui permet de pénétrer dans l'album en toute beauté. Une bonne entrée extrêmement fidèle à ce que faisait le groupe lors de Mirror. On comprend par contre un peu plus les critiques reçues contre Redeemer avec la seconde piste, Brilliant, beaucoup moins dérangeante que ce qu'on a connu. La piste n'en reste pas moins entrainante, et la présence des synthés n'est pas sans rappeler le groupe de Métal Children of Boddom. La piste suivante porte le nom de l'album, Redeemer donc. Là, on en revient à des choses plus classique pour le groupe : riffs agressifs, ambiance quelque peu étrange et un tout extrêmement entrainant bien qu'on sente une édulcoration comparé à Mirror. La chanson reste assez classique mais étrangement, elle est assz efficace, assez entrainante pour être la meilleure de l'album. La quatrième piste est beaucoup plus posée que Redeemer, et ça se ressent à l'introduction ainsi qu'au chant d'Hizumi extrêmement calme. On ne se sera jamais autant rendu compte de la beauté de sa voix qu'ici. L'instrumentation sonne comme rock mais certainement pas violent. Avec KAMIKAZE, cinquième piste, on a l'impression de revenir à quelque chose de plus conventionnel pour le groupe, mais on a toujours du mal à retrouver quelque chose de similaire à l'époque Mirror. Pourtant, la chanson est loin d'être mauvaise, la nouvelle orientation de la voix d'Hizumi à son charme et se marrie parfaitement à l'instrumentation. Lost in re:birth, sixième chanson, est clairement un retour à l'époque post coll:set, ne serait-ce que pour le chant plus déformé et l'instrumentation et les effets électroniques se voulant plus décalés que lors des précédentes pistes. Un excellent retour au source pour clôturer la première moitié de ce troisième album donc. On notera quand même que l'évolution du groupe se ressent avec certaines phases de chant plus adaptées à cette "époque Redeemer".
La septième piste sonne comme une ballade, plutôt mélancolique. Seuls les refrains décollent et apportent une certaine joie à la piste. On remarquera que cette rupture avec les pistes précédentes colle parfaitement à la thématique de Redeemer : Le début de l'album se voulait sombre, et cette septième piste, mélancolique, est une sorte de nouveau départ pour l'individu qui s'est rédempté. Horizon, huitième chanson, justifie encore plus cette explication. La piste est pêchue, dynamique, et assez joyeuse dans son chant comme son instrumentation. Néanmoins, elle s'ancre dans un style rock assez classique. Masquerade revient à quelque chose de plus violent au niveau de la guitare et de la basse, mais aussi du chant où Hizumi jongle entre un chant clair et quelques growl avant les refrains. La chanson suivante est une nouvelle rupture, totalement inattendue d'ailleurs. Le batterie de Tsukasa est beaucoup plus présente alors qu'elle s'était faite très discrète en début d'album. Hizumi, lui, nous fourni un chant on ne peut plus gai. Comparé à Mirror, ce nouveau style n'a plus rien à voir avec son prédécesseur. PARADOX 5 est l'avant dernière chanson de l'album et se veut comme quelque chose de plus calme. La chanson met un peu de temps à se mettre en place mais le tout donne une ballade vraiment très jolie, ceci étant du principalement à la beauté du chant d'Hizumi. Notons que déjà que les ballades sont rares chez D'espairsRay, le fait d'en avoir deux en un seul album montre clairement l'évolution du groupe. Enfin, l'album se conclut sur HEAVEN'S COLOR, quelque chose à la hauteur des pistes précédentes. On a donc affaire à un rock très joyeux dans la lignée d'Horizon. Une piste qui ne restera que peu en mémoire.
Sur ce troisième album, on sent que D'espairsRay a voulu essayer autre chose de plus calme, peut-être pour toucher un plus grand public. On peut donc comprendre la quantité de fans déçus, mais il faut avouer que le groupe n'a pas forcément échoué et a réussi à proposer des morceaux extrêmement sympathiques sans pour autant oublier leur précédente période puisqu'ils en conservent des traces. Si Redeemer est un échec pour certains, il ne faut pas bouder le groupe car le quatrième et ultime album en date, Monsters, reviendra à des choses beaucoup plus classiques, ce que les fans attendaient...