KAMEYA Itsuki - Actualité manga

KAMEYA Itsuki 亀屋樹

Interview de l'auteur

Publiée le Jeudi, 04 Avril 2019

Lors de l'édition 2018 de Japan Expo, les éditions Mana Books ont fait venir leur première invitée japonaise : la mangaka Itsuki Kameya. Connue chez nous pour le manga Final Fantasy : Lost Stranger, la dessinatrice nous a accordé l'honneur d'une interview, l'occasion de parler de son travail sur ce dérivé de la foisonnante saga Final Fantasy.

Lors de l'interview, Mme. Kameya était accompagnée par son éditeur, M. Hanada, qui a apporté quelques précisions éditoriale à la discussion.




Bonjour Mme Kameya. Afin de vous présenter, pouvez-vous nous parler de votre parcours et de la manière dont vous êtes devenue mangaka ?


Itsuki Kameya : J'adore dessiner depuis que je suis petite. Au lycée, j'ai intégré le club artistique où j'ai appris à utiliser la peinture à l'huile. J'ai voulu poursuivre sur cette voie en entrant en école d'art, avec spécialisation peinture japonaise. J'aurais aimé continué sur cette voie, mais je voulais que mon travail soit reconnu de manière plus directe. C'est pour ça que je suis devenue mangaka et ai tenté plusieurs concours.


Votre premier manga s'intitule Kaidan Tochû no Big Noise, une série inédite en France. Pouvez-vous nous en parler ?


Itsuki Kameya : A l'origine, il s'agit d'un roman d'Osamu Koshigaya dont on m'a demandé de faire l'adaptation manga. C'est l'histoire d'un garçon qui voudrait devenir comme son grand-frère, un rocker qu'il admire depuis qu'il l'a vu donner un concert. En arrivant au lycée, il veut rejoindre le club de rock de son établissement, là où son frère a été, mais constate que celui-ci est en déclin parce que son frère se droguait... Il va donc devoir sauver le club tout en faisant face à la pression des ainés qui poussent le héros à bout. Un jour, un personnage appelé Shintarô vient l'encourager. L'histoire commence quand le héros reprend confiance en lui et va voir le proviseur du lycée pour lui demander d'organiser un vrai concert.




Comment êtes-vous arrivée sur le projet Final Fantasy : Lost Stranger ?


M. Hanada : A la base, il s'agissait d'un projet organisé par Square Enix pour célébrer les 30 ans de Final Fantasy. Nous voulions faire un manga, et nous avons choisi le genre isekai. C'est en cherchant un dessinateur que nous avons rencontré Mme Kameya.


Azuki Minase est en charge du scénario, et vous du dessin. Comment se déroulent les échanges entre vous, dans votre travail sur la série ?


Itsuki Kameya : Je ne travaille pas directement avec M. Minase. Il entre d'abord en contact avec mon responsable éditorial et lui transmet l'histoire sous forme de texte. Ce scénario m'est ensuite envoyé par l'éditeur, il me sert de base pour établir le storyboard du manga. Je renvoie le résultat à l'éditeur qui le fait parvenir à M. Minase, puis à l'équipe de validation. Si tout est bon, je m'occupe de l'encrage et de la finalisation des planches. Le résultat est renvoyé à la validation avant de partir à l'impression.




Étiez-vous fan de Final Fantasy avant d'arriver sur le projet ? Quel est votre opus préféré ?


Itsuki Kameya : Oui, j'adore Final Fantasy. Quand j'étais petite, je regardais mon frère, aujourd'hui décédé, jouer aux jeux. A l'époque, c'était Final Fantasy V, raison pour laquelle j'en garde un très bon souvenir. J'aime aussi énormément Final Fantasy VII car c'est le premier volet de la saga que mes parents m'ont offert personnellement, et j'y ai beaucoup joué. J'adore aussi Final Fantaxy X qui est très émouvant, j'ai beaucoup pleuré en y jouant. Je ne peux pas vraiment choisir un seul opus préféré, je retiens vraiment ces trois-là.


Final Fantasy : Lost Stranger compte beaucoup de scènes violentes qui ne sont pourtant pas écœurantes. Comment établissez-vous ce juste milieu graphique ?


Itsuki Kameya : C'est vrai que lorsque les scènes d'un manga sont beaucoup trop violentes, certains lecteurs peuvent être écœurés. Mais il est aussi important de créer de l'impact dans les scènes d'action. Il est très difficile de trouver le bon équilibre, je travaille surtout les détails des scènes pour ça. Pour le reste, c'est du feeling personnel, et je me demande souvent si les scènes ne sont pas trop violentes.




Les créatures que vous dessinez sont imposantes et spectaculaires. Rencontrez-vous certains soucis dans le dessin du bestiaire de la série ?


Itsuki Kameya : Pour les créatures issues des jeux, je ne peux pas vraiment les modifier. En jouant, surtout sur Final Fantasy XIV, j'observe énormément les créatures et les véhicules. Je fais des captures d'écran pour m'aider à les dessiner ensuite.


Vos illustrations couleur fourmillent de détails. Utilisez-vous plutôt le numérique ou les outils manuels ?


Itsuki Kameya : Je travaille entièrement avec le numérique, aussi bien les pages normales que les illustrations couleur. J'utilise le logiciel Clip Studio pour travailler.




Final Fantasy : Lost Stranger s'inscrit dans le genre isekai mais se démarque par sa noirceur et ses enjeux. Quelle est votre vision de la série par rapport au genre en lui-même ?


M. Hanada : Le genre isekai compte énormément d’œuvres. L'originalité de Final Fantasy : Lost Stranger est de se dérouler dans le monde de Final Fantasy, un univers déjà connu par énormément de monde.


Itsuki Kameya : Je n'ai pas beaucoup lu de manga du genre isekai, je ne sais donc pas vraiment ce qui différencie Final Fantasy : Lost Stranger des autres...


D'une manière générale, quels sont vos goûts vidéoludiques ? Vous arrive-t-il de jouer à d'autres sagas de jeu-vidéo que Final Fantasy ?


Itsuki Kameya : J'aime beaucoup les jeux de Square Enix dont Final Fantasy, mais aussi Dragon Quest, Chrono Trigger, et la série Xeno.




Vous et Hazuki Minase, le scénariste de Final Fantasy : Lost Stranger, collaborez à distance. Mais vous êtes-vous déjà rencontrés afin de parler de la série ?


Itsuki Kameya : Nous nous sommes rencontrés une fois, mais nous n'avons pas beaucoup parlé de la série. Nous avons toutefois pu échanger à propos du character-design, de l'ambiance, de la manière de parler des personnages... Maintenant, même si on ne se parle pas directement, on peut échanger grâce à notre responsable éditorial.


Après Final Fantasy : Lost Stranger, aimeriez-vous travailler sur l'adaptation d'une autre licence vidéoludique ?


Itsuki Kameya : Comme je suis à fond sur la réalisation de Lost Stranger, je n'ai pas vraiment réfléchi à quelle série j'aimerais dessiner plus tard... Aussi, j'aimerais créer une histoire originale pour ma prochaine série.



Interview réalisée par Takato. Remerciements à Itsuki Kameya, à son éditeur M. Hanada, ainsi qu'à Ahmed Agne et aux éditions Mana Books.