DITAMA Bow - Actualité manga

DITAMA Bow ぢたま某

Interview de l'auteur

Manga-news: Qu'est-ce qui vous a amené à exercer le métier de mangaka?
Bow Ditama: Au début je voulais être animateur mais j'ai finalement remarqué que ce métier n'était pas trop fait pour moi. C'est ainsi que j'ai décidé de dessiner des mangas un peu par hasard, tout en me rendant compte que ça me plaisait beaucoup!

MN: Qu'est-ce qui vous déplaisait dans le métier d'animateur?
BD: Ce métier nécessite énormément de ténacité... et malheureusement j'ai tendance à abandonner un peu facilement! (rires)

MN: Pourtant, il faut être très persévérant lorsqu'on exerce le métier de mangaka!
BD:  Pour tout vous dire, cette rumeur est un peu fausse... En effet, beaucoup de mangakas ont «un poil sur la main»! (rires)

MN: C'est un scoop! (rires). Je crois savoir que vous avez commencé votre carrière en dessinant des mangas érotiques. Pouvez-vous nous expliquer ce choix?
BD: C'est tout simplement parce que les premières propositions que j'ai eues concernaient ce type de récit.

MN: Pouvez-vous nous en dire plus sur la création de Mahoromatic?
BD: C'est le scénariste, Monsieur Nakayama, qui m'a choisi comme dessinateur pour cette série, après avoir étudié les travaux d'un certain nombre de mangakas.

MN: Le projet Mahoromatic est donc une initiative complète du scénariste?
BD: Pas tout à fait. Mahoromatic est né à la suite d'une discussion conjointe entre Mr Nakayama et l'éditeur Wani.

MN: Vous travaillez habituellement seul. Comment s'est passée la collaboration avec Mr Nakayama?
BD: Notre collaboration s'est très bien passée. Nous avons eu parfois des divergences de points de vue sur certains aspects de Mahoromatic, mais ces discussions étaient toujours très enrichissantes pour nous.

MN: La série a duré huit volumes. Saviez-vous dès le départ la manière dont la série allait se terminer, ou y avez-vous réfléchi au fur et à mesure de la parution?
A la base, Mahoromatic devait compter trois volumes. Nous avons prolongé la série suite à son succès et avons donc repensé certains aspects du scénario.

MN: L'héroïne de la série est une androïde. Vous êtes-vous intéressé au domaine de la robotique pour la réalisation du personnage?
BD: Non, pas vraiment. J'ai essayé de rendre Mahoro la plus humaine possible, ce qui fait que la dimension de robot du personnage n'a pas été beaucoup travaillée.

MN:Le manga a été adapté en anime. Comment avez-vous vécu cette nouvelle à l'époque?
BD: J'ai accueilli la nouvelle avec beaucoup de fierté! De plus, c'est Gainax, studio dont je suis fan, qui s'est occupé de l'adaptation en anime de Mahoromatic! Je ne pouvais qu'être comblé!

MN:Vous avez participé à l'élaboration de cet anime. Comment se sont passés vos rapports avec le studio Gainax?
BD: Faute de temps, je n'ai malheureusement pas participé à la première saison de l'anime. Mais à partir de la deuxième saison, j'ai travaillé en tant qu'animateur et tout s'est très bien passé!

MN: Qu'avez-vous finalement pensé du travail d'animateur?
BD: C'est très difficile mais aussi particulièrement passionnant!

MN: Le fait d'avoir exercé la profession d'animateur vous aide-t-il aujourd'hui dans votre travail de mangaka?
BD: Oui! J'ai notamment appris à avoir beaucoup plus de rigueur dans mon trait.

MN: En tant que mangaka, vous avez l'habitude de travailler seul. Mais le fait d'être animateur implique la présence d'une personne qui supervise votre travail. Cet état de fait n'a-t-il pas été difficile à supporter pour vous?
BD: En fait, j'avais au début une fausse idée du métier d'animateur. Je pensais en effet que chaque dessin réalisé par l'animateur devait être parfait à 90%, et que les 10% restants étaient à la charge du correcteur. Mais au bout du compte, le dessin doit être parfait à 100%, car le correcteur ne corrige pas, il ne fait que vérifier. J'ai donc travaillé avec beaucoup plus de rigueur que d'habitude, ce qui, je vous l'avoue, n'a pas été une chose aisée.

MN: Vous connaissez le milieu de l'animation et celui du manga. Quel est celui que vous préférez?
BD: J'ai été très heureux de travailler en tant qu'animateur. Mais honnêtement, ce métier est tellement difficile que je m'imagine très mal l'exercer toute ma vie! Tout compte fait, c'est très bien d'être un mangaka! (rires)

MN: Je crois savoir que vous avez également travaillé dans le milieu des jeux vidéos. Pouvez-vous nous en dire plus à ce sujet?
BD: En effet, j'ai officié en tant que character designer pour l'élaboration de certains jeux, notamment érotiques. Ce sont des amis qui m'avaient à l'époque proposé cette collaboration. Ce fut une bonne expérience.

MN: Vous aimez dessiner de très jolies héroïnes... C'est plus plaisant pour vous de dessiner des membres de la gent féminine plutôt que des personnages masculins?
BD: C'est vrai que j'apprécie plus particulièrement de dessiner des demoiselles, mais c'est un peu fatiguant à la longue! C'est donc parfois reposant pour moi de dessiner des garçons.

MN: Vous travaillez actuellement sur deux séries, pour deux éditeurs japonais différents. N'est-ce pas un peu compliqué?
BD: C'est en effet parfois compliqué, surtout quand je prends un peu de retard dans mon travail! Car dans ce cas de figure, j'ai deux éditeurs qui me harcèlent par téléphone pour que je rende mes planches dans les temps! (rires)

MN: Comment organisez-vous vos journées de travail?
BD: Je coupe mes journées de travail en deux parties, en consacrant une demi-journée par série.

MN: Une de vos séries en cours de parution s'intitule Fight ippatsu ! Juden-chan, pouvez-vous nous la présenter?
BD: C'est l'histoire d'un jeune garçon qui arrive à voir des sortes de fées, qui sont normalement invisibles pour le commun des mortels. Ces fées ont pour occupation de soutenir les humains qui rencontrent des difficultés ou ont des baisses de régime, en leur donnant de l'énergie. D'où le titre de la série, Fight ippatsu ! Juden-chan, qui signifie «qui recharge».
Il faut savoir que cette série va prochainement être adaptée en anime. C'est une exclusivité pour Manga-news, car cette information n'a pas encore été divulguée au Japon! La diffusion de l'anime est prévu pour l'été prochain!

MN: Merci beaucoup pour cette exclusivité! Quel studio va réaliser l'anime?
BD: Le studio Hibari, qui m'a justement envoyé les premiers visuels hier.

MN: Avez-vous un droit de regard sur cette adaptation?
BD: Bien sûr! Je donne mon avis sur le scénario et l'animation. Je peux d'ailleurs vous dire que le scénario de l'anime sera très proche de celui du manga.

MN: Pouvez-vous nous parler de l'autre série sur laquelle vous travaillez actuellement?
BD: La série se nomme «Kiss X sis». C'est l'histoire d'un jeune homme qui a une demi-soeur folle amoureuse de lui, et qui fera tout pour le séduire.

MN: N'est-ce pas délicat pour vous de jongler chaque jour entre deux séries qui sont très différentes  d'un point de vue scénaristique?
BD: En effet, c'est parfois très difficile!

MN: Pour conclure, j'aimerais savoir si vous avez des assistants?
BD: J'ai un seul assistant, qui m'aide sur les deux séries, en réalisant principalement les décors et les fonds.

MN: Je vous remercie beaucoup pour cette interview!
BD: Merci à vous!


Merci beacoup à Mr Ditama, à son éditeur Mr Toru Okazaki (Wani
books) et à Emmanuel Bochew sans qui cette interview n'aurait pas pu
aussi bien se dérouler.