Yume Musubi Koi Musubi Vol.1 - Actualité manga

Yume Musubi Koi Musubi Vol.1 : Critiques

Yume Musubi Koi Musubi

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 15 Septembre 2014

C’est le retour en France d’une auteure que l’on connaît pour deux one-shot aux éditions Asuka (Tu es à croquer et Hey ! Sensei). Ces deux petits tomes étaient sympathiques, mais sans plus et surtout sans grande originalité, alors on se demande ce que va donner cette petite série. D’autant plus que la couverture est assez peu engageante, avec un personnage bien plus jeune que l’autre, tout comme sur la quatrième de couverture où l’écart d’âge a l’air vraiment important. Ceci dit, Super Lovers est dans le même cas et c’est une série de qualité, alors ne jugeons pas trop vite… L’histoire est celle d’Ao, un jeune lycéen androgyne et limite féminisée à outrance, qui se réveille d’un rêve torride dans lequel il couchait avec Ryômei, un prêtre qu’il connaît depuis l’enfance et qui travaille dans le temple de son quartier. Ils se sont rencontrés quand Ryômei n’était qu’un lycéen et Ao un petit garçon perdu et pleurnichant au temple. Depuis, ils ne se sont jamais vraiment quittés. Seulement, Ao n’aurait jamais pensé que faire l’amour avec un homme lui donnerait autant de plaisir, même dans un rêve. Très honnête et direct, Ao décide de révéler à Ryômei son envie de lui. Dommage que la réponse soit un refus catégorique.


D’ordinaire, les personnages chétifs et féminins comme Ao ont le caractère qui va avec, à savoir celui de timide, soumis, introverti et naïf. Or Ao en est très très loin et c’est là où toute la qualité de ce premier tome se base. Ao découvre sa sexualité, comme tout lycéen de son âge. Il parle crûment et sans rougir de ses envies et de ses expériences. Il n’hésite pas à détailler et à se confier à ses amis ou à Ryômei directement. Son nez saigne quand il s’excite, ce qui nous fait bien voir qu’il est encore un peu surexcité par rapport à tout cela, mais il l’accepte et en parle facilement. C’est sans doute la première fois dans un yaoi que le petit uke fragile ne l’est pas, et qu’il fait du rentre-dedans évident au seme qui n’a rien demandé et qui refuse les avances. Ryômei se bat contre sa raison, ce qui n’est pas évident quand un lycéen vous agresse sexuellement. Il essaye de faire entendre raison à Ao, mais il n’y a rien de plus difficile. On se balade entre tendresse et érotisme grâce à ce héros haut en couleur et décidément peu commun. Les autres personnages ont également leur intérêt même s’ils sont plus dans la banalité. Ryômei a cette touche de pureté et de raison qui ne caractérise que peu de seme dans les yaoi, et même le meilleur ami d’Ao, qui lui propose de lui apprendre ce que c’est, ne paraît pas foncièrement amoureux d’Ao. Il veut juste le protéger et éviter que Ryômei le fasse souffrir.


La mangaka s’est bien améliorée depuis les sorties chez Asuka. Ses dessins y étaient rigides et sans beaucoup de vie. Ici, les postures sont bien plus dynamiques et les mouvements fluides. Toutefois, les physiques sont toujours très anguleux, avec des visages et des doigts trop longs pour le reste du corps. Les lèvres sont un peu trop rondes chez certains personnages (et trop grandes chez Ryômei), les corps trop grands. Toutefois, les protagonistes sont expressifs et l’on comprend d’un coup d’œil leur état d’esprit. Les décors sont remplis quand il le faut, et cela ne laisse pas de vide décevant dans la lecture. Ce qui est vraiment appréciable, c’est le décalage entre le physique et les caractères. On pensait connaître Ao comme un cliché supplémentaire, lisse et peu intéressant, or l’auteur nous surprend et c’est une belle réussite ! On a donc à faire à un très bon début de série, surprenant et passionnant. L’éveil à la sexualité d’Ao nous intrigue, et même s’il reste un peu jeune pour Ryômei, on passe au-dessus quand on voit la maturité du jeune homme, bien loin des personnages juste adultes, mais tellement enfants dans leurs têtes… Et Taïfu nous a fait le plaisir de sortir les deux premiers tomes, alors c’est parti pour la suite !


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
NiDNiM
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs