Six destinées (les) Vol.1 - Actualité manga
Six destinées (les) Vol.1 - Manga

Six destinées (les) Vol.1 : Critiques

Gekka no Hazure Gedou

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 27 Septembre 2016

Critique 2


Difficile de se faire une place parmi les shonens nekketsu d'inspiration fantastique, et ça l'est d'autant plus quand un jeune auteur tente de donner vie à un titre traitant d'exorcisme ou apparenté...les références sont nombreuses et les comparaisons inévitables...et quand on est un jeune auteur justement, souvent ces comparaisons ne sont pas flatteuses!
Les Six Destinées entre donc dans cette catégorie, mais aborde l'aspect "chasse aux démons" sous un angle quelque peu différent de ce qu'on connaît déjà...reste à voir si cela va s'avérer être une bonne chose ou non!

Alors que les humains vivent en paix durant la journée, la nuit est le domaine des Gedos, des démons possédant une apparence de corbeaux. Ils s'en prennent à tous ceux qu'ils croisent la nuit et les transforment à leur tour en Gedos qui ne sont autres que des humains déchus.
Miroku est un jeune garçon de 13 ans n'ayant que peu de respect pour sa mère et que peu d’affection pour sa jeune sœur de 10 ans, Hifumi. N'en faisant qu'à sa tête il sort une nuit pour prendre l'air et se fait attaquer par un Gedo...il sera sauvé in extremis par le leader du groupe Rikudo, des exorcistes chassant les monstres en question.
Tout ceci n’empêchera pas Miroku, et ce malgré les sanctions et réprimandes de sa mère, de n'en faire qu'à sa tête et de recommencer à désobéir. Il va alors entraîner sa sœur dans une de ses escapades qui causera le réveil de Sutoko, le roi des Gedos! Cela aura pour conséquences d’entraîner la transformation de Miroku en Gedo, de Hifumi en démone et surtout la mort de leur mère!
Rongé par la culpabilité et se promettant de désormais tout faire pour protéger sa sœur, Miroku n'a d'autre choix que de rejoindre Rikudo!

Voilà une entrée en matière des plus dynamiques à défaut d'être original! On se retrouve avec un héros orphelin devant accepter sa nature, apprendre à contrôler ses nouveaux pouvoirs et qui va entamer une quête initiatique au sein d'un groupe hétéroclite pour atteindre son objectif...à ce niveau rien de surprenant, on est même dans un cliché un peu trop navrant, heureusement que la personnalité de Miroku est intéressante! Il n'a rien du héros classique attachant, il est juste insupportable, il nous est présenté comme un ado dans toute sa splendeur, capricieux, égoïste, ne pensant pas aux conséquences de ses actes...bref très agaçant! Et c'est justement le drame qui sera à l'origine qui va le faire évoluer, tout en restant insupportable! Des héros belliqueux et de mauvais poil, là encore ce n'est pas rare, mais aussi égoïste, cela ne court pas les rues. Bien entendu, au contact des gens il va changer et prendre conscience de l'importance de ses décisions et de ses responsabilités. De même il est tiraillé par sa nature de semi Gedo qui fait qu'il est rejeté par les autres, ce qui apporte davantage d’intérêt à sa personnalité (bien que ce ne soit pas sans rappeler un certain ninja abritant l'âme d'un monstre).
A ses côtés on ne trouve pour le moment que des personnages assez peu développés, y compris Hifumi sa sœur. Et si l'entrée en matière pour Miroku était intéressante, on attend qu'il en soit de même pour les autres par la suite.

Face à lui se dresse un ennemi qui lui s'avère très cliché, une sorte de fusion entre Méphisto de "Blue Exorcist" et le Comte Millénaire de "D Gray Man". Là pour le coup l'auteur ne marque pas de point, et on attend de découvrir des Gedos différents de ces corbeaux possédant tous la même apparence...mais la fin du tome nous laisse supposer que cela viendra par la suite!

C'est bien beau tout ça, mais pour sortir du lot un titre se doit d'avoir une idée différente, un concept qu'on n'a pas vu ailleurs. Les exorcistes on connaît (inutile de citer tous les titres s'en rapprochant)... L'idée est donc de mettre en avant les six destinées bouddhistes qui donnent son titre à la série: chaque membre de Rikudo emprunte l'une de ses voies...et c'est à peu près tout!
A l'issue de ce premier tome aucune explication ne nous est donnée en ce qui concerne les Six Destinées, comment s'affilier à une plutôt qu'à une autre, qu'est ce que cela change pour les combattants de Rikudo, est ce que cela leur confère des spécificités? Pour le moment nous n'en savons rien et c'est assez décevant! C'est une sacrée maladresse de l'auteur de ne pas s'être attardé là dessus dès le premier tome puisque c'est justement cette idée qui est censée faire se démarquer la série des autres du genre. A ce stade on a juste l'impression que c'est une idée balancée en l'air qui n'a pas plus d'incidence que ça!
D'autant qu'on trouve une incohérence qui ne joue pas en faveur du concept: l'un des membres de Rikudo emprunte la destinée belliqueuse et non la destinée animale contrairement à d'autres...mais ce sera lui, à la destinée belliqueuse qui attaque ses ennemis en lâchant "vous allez goutter à la toute puissance du monde animale"...mais juste non! Il emprunte la voie animale ou belliqueuse? Il faut choisir! Sinon quel intérêt...
Bref, pour le moment le concept tombe à l'eau, n'est pas mis en avant, voir pas appliqué, et c'est plus que dommage, d'autant que c'est justement ce concept qui justifie la série...

Malgré cette maladresse plus qu'agaçante, on passe tout de même un bon moment en lisant ce titre. On ne s'ennuie pas, l'action est très présente, elle est plutôt bien mise en scène, ce premier tome se veut dynamique et parvient malgré tout à susciter notre curiosité, et on aime à croire qu'il cache un certain potentiel, bien que pas encore exploité comme il se doit, voir pas exploité du tout.

L'ambiance de la série est assez intéressante, encore une fois elle n'est pas sans rappeler des titres tels que Blue Exorcist ou encore plus récemment Twin Star Exorcists.
Le trait de l'auteur est assez simpliste, avec beaucoup d'arrondis, mais avec une tendance à faire des "gros yeux" un peu trop souvent...

On passe donc un moment assez agréable, mais on attend tout de même la suite avant de se prononcer...cela peut virer au très bon comme au très mauvais!


Critique 1


Dans un monde où existent les Gedô, de mystérieuses créatures démoniaques ressemblant à des corbeaux et sortant la nuit pour s'en prendre aux humains, il ne vaut mieux pas traîner dehors la nuit. Une règle que bon nombre d'humains respectent... mais pas Miroku, jeune garçon de 13 ans qui n'en fait qu'à sa tête, visiblement dans le but d'énerver sa mère, tout persuadé qu'il est qu'elle ne l'aime pas. Et quand il ne fait pas de siennes, le garçon semble prendre plaisir à martyriser quelque peu Hifumi, sa douce et peureuse soeur de 10 ans. C'est en emmenant la fillette dans l'une de ses péripéties que Miroku va commettre l'irréparable : libérer Sutoku, le roi des Gedô qui fut longtemps scellé. Et cette libération ne se fait pas sans heurts : pour protéger son fils, la mère de Miroku sacrifie sa vie, pendant que le cruel Sutoku transforme Hifumi en démone avant de s'envoler. Quant à Miroku lui-même, il se retrouve transformé en Gedô...
Trois années passent, Miroku a désormais 16 ans et il a intégré Rikudô, un groupe dont les membres suivent chacun l'une des six destinées bouddhiques afin de combattre la menace des Gedô. L'adolescent n'a pas l'air d'y être très apprécié à cause de sa nature de Gedô, mais il a beau être devenu l'un de ces êtres-corbeaux qu'il combat, il garde intacte sa volonté de réparer le mal qu'il a fait, cherchant trouver comment rendre son humanité à sa jeune soeur...

Premier titre du mangaka Sayuki paraissant en France, Les Six Destinées est également la première oeuvre issue du magazine Gene Pixiv de Media Factory à débarquer chez nous. Ce nouveau shônen d'action surnaturel a le mérite d'intriguer dès les premières pages de par le caractère de son héros, Miroku, alors âgé de 13 ans, et qui en fait voir de toutes les couleurs à sa mère et à sa soeur, en ne respectant pas les règles, en brimant quelque peu la peureuse fillette en lui forçant à faire des choses qui l'effraient... Le gamin apparaît agaçant et presque antipathique pendant tout le premier chapitre, tant il s'apparente à un sale gosse capricieux. C'est précisément son comportement qui va amener les pires problèmes, les pires drames, et c'est sa prise de conscience qui va en faire un héros intéressant à suivre, tant dans la suite du tome, une fois arrivé au sein de Rikudô, il affichera clairement une volonté de rédemption en voulant sauver sa petite soeur qui est désormais sa seule famille et pour qui il représente tout. Mais le jeune garçon, pour trouver un moyen de redonner son humanité à Hifumi, devra accomplir différentes missions pour prouver sa valeur à Rikudô, mais aussi pour se forger un meilleur mental. Car il a beau vouloir tout faire pour sa soeur, il reste encore trop égoïste vis-à-vis de tous les autres, et c'est dans la dernière partie du volume, en accomplissant une mission de lutte contre les Gedô dans un village, qu'il découvrira non seulement sa dure condition de Gedô (l'image qu'il renvoie aux humains qu'il doit sauver risque d'être terrible, forcément), mais aussi l'utilité de bâtir des relations de confiance via la jeune villageoise Saori.
Voilà pour le très bon point de ce premier tome : on a un personnage principal d'abord énervant, mais clairement voué à beaucoup évoluer, puisque sa quête de rédemption pour sauver sa soeur devrait lui permettre, à lui aussi, de changer. Et si le fond reste très classique dans son déroulement (le sacrifice de la mère, la relation d'amitié qui se noue vite avec l'esseulée Saori...), il n'en reste pas moins efficace pour accompagner l'évolution du héros, d'autant que Sayuki n'hésite pas à appuyer une atmosphère assez dramatique.

Mais pour le reste, ce premier volume souffre malheureusement d'une mise en place expéditive et un peu brouillonne. Un problème qui concerne essentiellement le groupe qui offre pourtant son nom au manga dans sa version française : Rikudô, dont les membres suivent chacun l'une des six destinées bouddhiques. Pour l'heure, Sayuki ne fait que balancer vite fait les différents membres de ce groupe sans vraiment chercher à bien les présenter. On ne retient pas leur nom, ils peinent à bien se démarquer les uns des autres... et, surtout, on n'a aucune réelle explication sur leur utilisation des six destinées bouddhiques. Celles-ci sont bien nommées, mais pour l'instant l'auteur n'explique aucunement à quoi elles servent, ce qu'elles représentent exactement, ni même leur impact sur la façon de se battre des différents personnages. On espère évidemment que tout ceci sera mieux présenté par la suite (ce qui pourrait être le cas dès le tome 2, au vu des dernières pages promettant d'évoquer la destinée divine), mais en attendant, ne pas avoir un minimum d'explication dès le tome 1 sur ce concept des six destinées réduit fortement son impact, à tel point que pour l'instant on le ressent comme inutile.

A cela s'ajoute une narration et un coup de crayon qui alternent les hauts et les bas.
Et commençons donc par parler des bas : le déroulement des choses est parfois un peu trop rapide, si bien que certains éléments ne possèdent pas autant d'impact qu'ils auraient pu en avoir. Certains moments d'action restent assez confus dans leur déroulement, le coup de crayon souffre régulièrement de petits problèmes de perspective, et la façon de l'auteur de dessiner de gros yeux peut demander un temps d'adaptation.
Par contre, s'il y a une chose qu'on ne peut pas enlever au tome, c'est bien son énergie : le rythme est là, les personnages se donnent, l'expressivité du trait (assez épais et un peu anguleux) accentue bien cette impression énergique. Sayuki offre également quelques planches portées par de bons aplats de noir qui accentuent bien l'ambiance, et tente également plus d'une fois des angles de vue intéressants.

Au bout du compte, c'est un premier volume plutôt prenant qui s'offre à nous. Malgré un côté brouillon dans la mise en place, on découvre un récit pas spécialement original, mais bourré d'énergie et porté par un personnage principal prometteur qui a de grandes possibilités d'évolution.

Pas de fausse note dans l'édition française : papier souple et sans transparence, bonne impression qui notamment met bien en valeur le travail de l'auteur sur le noir, lettrage soigné ne dénaturant pas l'oeuvre, traduction vivante d'Arnaud Delage, et 4 premières pages en couleur.


Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

13 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12.5 20
Note de la rédaction