Shonan Seven Vol.1 - Actualité manga

Shonan Seven Vol.1 : Critiques

Shonan Seven

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 12 Septembre 2016

Si la plupart des amateurs de manga connaissent Eikichi Onizuka pour le prof déjanté qu’il est dans GTO, l’univers du plus loubard des instituteurs est composé de nombreuses séries, débutant dans les années lycée d’Onizuka et son compère Ryuji, et se poursuivant actuellement dans différents spin-off. Comptant actuellement huit tomes au Japon, Shonan Seven est l’histoire de Tohru Fujisawa, mais se trouve dessinée par Shinsuke Takahashi, un auteur que nous connaissons en France depuis 2015 pour le boudé mais excellent Duel Masters Revolution. Autre surprise, si Pika a toujours été l’éditeur de prédilection de Fujisawa et simplement de la saga GTO, Kurokawa s’octroie cet univers et propose ce spin-off.

La région de Shonan abrite des établissements scolaires malfamés, dont le lycée Tsujidô, repère de racailles qui cherchent la baston par-dessus tout. Eikichi Onizuka et Ryuji Danma ont fait la loi dans ce lycée il y a bien longtemps et depuis, nombre d’élèves cherchent à reprendre le flambeau en imposant leur suprématie sur l’établissement, dont le jeune Ikki Kurokami qui fait sa rentrée en seconde. Mais désormais, un challenge particulier attend les élèves qui veulent s’élever dans le lycée : la région de Shonan organise maintenant les Shonen Seven, une compétition entre établissements permettant d’élire le temps d’une année le lycée le plus puissant de la région, une mesure créée pour calmer les tensions et les établissements. Le défi est de taille, mais Ikki compte bien l’honorer étant donné la récompense à la clé…

Ce premier opus fait clairement office d’introduction. Dans ces trois premiers chapitres, le récit plante le quotidien du jeune lycéen qu’est Ikki Kurokami, un adolescent qui rêve de baston et de filles, pensant avant tout qu’un homme doit être bien bâti et se battre. Cette psychologie du jeune homme forge à elle seule ce premier opus de Shonan Seven, un titre qui cherche à transpirer l’aura de Young Gto, mais qui, pour l’heure, fait surtout office de série de baston sans grande originalité et malheureusement un peu beauf sur les bords. L’ambiance du récit de lycée porté par des racailles ne resplendit donc pas pour le moment, l’intrigue amenant des combats et des personnages pour le moment assez fades et aux relations surfaites. Accueillez donc le héros talentueux à la bagarre, son rival beau-gosse, mais redoutable, l’acolyte bourrin, mais un peu crétin sur les bords, dans oublier l’amie d’enfance sévère et la demoiselle manipulatrice à gros seins qui fait chavirer le cœur du protagoniste. Cette dernière donne ainsi à Ikki la plus grotesque motivation qui soit à un héros de shônen : la possibilité de… tirer son coup s’il accomplit des prouesses. Pour le moment, c’est quand même très creux et on attend de l’œuvre qu’elle s’épaississe un peu plus. On sent clairement une envie chez les auteurs de jouer avec les psychologies d’Onizuka et Ryuji, de former leurs successeurs au sein du lycée Tsujidô puisque ce thème du passage de flambeau semble être le leitmotiv de Shonan Seven. Mais on en attend plus et surtout plus de subtilité, on ne désespère pas sachant qu’Ikki montre progressivement une motivation plus complexe qu’il n’y paraît, son contexte familial étant en cause.

On pourrait regretter d’autres éléments de ce premier tome qui, eux aussi, flirtent constamment avec le mauvais goût. La scène finale de cet opus est assez marquante de grossièreté, Ikki montrant comment il en impose par… la taille de son engin. La série se veut comique à ce niveau-là, cherchant toujours à jouer avec les codes de GTO lors de ses heures de gloire, mais la sauce prend nettement moins bien ici.

La vraie bonne idée du titre est alors le Shonan Seven, le tournoi de baston interlycées de la région de Shonan qui devrait occuper le cœur de la série. Pour l’heure, seuls les objectifs et les premières phases de la compétition sont présentés, mais le tout promet une montée en puissance certaine une fois que les personnages seront correctement introduits.

Saluons tout de même LA grande qualité de ce tome : le dessin de Shinsuke Takahashi. Celui-ci est dense, précis et vif lorsque les coups pleuvent. L’auteur a très bien compris l’âme du récit de racaille sur le plan graphique et présente ainsi des montagnes de muscles, des héros qui font toujours dix ans de plus que leur âge, et des jolies filles aux formes généreuses. Paradoxalement, si ces mécaniques passent moins bien en termes d’écriture et de scénario, le dessin permet de sublimer ces éléments et de mieux faire passer la pilule.

L’édition de Kurokawa, elle, est parfaitement convaincante. La traduction de Mesrine Mezouane est sans bémol et colle très bien à l’ambiance du récit, le papier et l’impression suivent le pas et se révèlent de fortes bonnes factures.

Enième récit qui s’ancre dans l’univers d’Eikichi Onizuka, Shonan Seven est une série qui a un certain potentiel et peut se montrer divertissant en termes de manga de baston et de racailles. Malheureusement, cette introduction est assez légère, gratte des personnages qui manquent d’originalité et de profondeur et flirte, surtout, en permanence avec le mauvais goût, là où les premières séries de l’univers savaient jouer avec les éléments un peu vulgaires pour en faire de l’humour. Laissons sa chance à la série, mais pour l’heure, nos impressions sont mitigées.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
10 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs