Seven - Snow White and the Seven Dwarfs Vol.1 - Actualité manga

Seven - Snow White and the Seven Dwarfs Vol.1 : Critiques

Shirayukihime to 7 Nin no Shûjin

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 23 Octobre 2014

Il y a deux ans, le monde fut frappé par une étrange catastrophe, mais le Japon parvint à résister grâce à sa gouverneure, Noir-Neige, qui impose depuis un régime totalitaire par le biais des Tekigôsha, des soldats possédant dans leur bras droit un pouvoir. Dans cette ère post-apocalyptique où le Pays du Soleil Levant est soumis à une dictature, le droit Makoto trouve, dans un tas de gravats, Takeru Shakudô, un adolescent qui n’a aucun souvenir des deux dernières années. Mais une chose est sûre : son bras droit est doté d’un pouvoir de combustion, et il est ainsi un Tekigôsha.


Toujours dans l’optique de composer son catalogue de petites séries d’intérêt à l’histoire condensée sur un nombre restreint de volumes, Tonkam nous propose cette fois Seven, un récit fantastique d’action dessiné par Kuroko Yabuguchi, un petit nouveau dans le milieu du manga, à travers une série de seulement cinq opus dont les chapitres furent prépubliés dans le Young Jump.


A la lecture du synopsis, Seven nous place dans un cadre post-apocalyptique qui a décidément le vent en poupe depuis Evangelion en 1996. Pourtant, si ce cadre ne révolutionne rien, il peut amener de bonnes petites histoires s’il est bien traité. Et coup de bol : Seven fait partie de cette catégorie !


En règle générale, lorsqu’on aperçoit une série conclue en cinq volumes, on s’attend à quelque chose de peu attrayant, car au développement réduit. Il est difficile, pour l’instant, d’évaluer l’avancée du titre, mais cette introduction a tout pour plaire. De manière simple, ce tome 1 a pour mérite de ne pas être avare en évènements, mais en proposant un récit fluide et cohérent porté par des personnages intéressants.


Seven, c’est l’histoire de Takeru Shakudô, un possesseur de pouvoir qui, par sa condition, est censé appartenir à l’armée, mais choisira de se rebeller contre cette dictature. Le sujet est classique et l’un des exemples les plus récents en matière d’animation japonaise est Code Geass qui a soulevé tout un style et a inspiré nombre de séries, par exemple la trilogie Amnesia chez Glénat qui eut pour défaut de trop rester collé à l’original. Si on peut rapprocher Seven à l’anime précité, la comparaison s’arrête bien à ce vague synopsis puisque dans le déroulement et les personnages, la série est bien différente et s’apprécie sans qu’on ait besoin de distinguer l’œuvre à une autre. Le scénario, point central de ce genre de série, est ainsi prometteur. Le cadre post-apocalyptique est bien entendu centre de nombreux mystères qui seront certainement dévoilés dans les prochains opus, ce qui permet de piquer d’emblée notre intérêt pour la série dans sa totalité. L’évolution du scénario se fait sans difficulté aucune et sans que l’auteur ai besoin d’exagérer et créer des retournements de situation abracadabrant à chaque étape. Tout se fait de manière fluide, et malgré l’abondance d’évènements, on pourrait dire que les premiers pas de l’aventure de Takeru sont assez mous. On assiste à moult péripéties, passionnantes tant elles permettent de planter astucieusement le cadre de l’histoire, ses différents concepts et les personnages clefs, mais qui ne font que former l’introduction de l’œuvre. A ce titre, on souligne dès les premières pages le rapprochement entre la série et le conte de Blanche-Neige des frères Grimm. Le tout reste assez évasif dans ce premier tome et n’est souligné que par l’intervention d’une petite-fille en fin d’opus, un personnage simple de prime abord, mais qui commence déjà à révéler son importance cruciale. On devine alors que les clins d’œil au conte seront nombreux et devraient constituer davantage une référence qu’une réécriture de l’histoire d’origine. Le lien est néanmoins intéressant, car ancré à une culture que nul n’ignore, rendant le titre très accessible.


Seven brille aussi de personnages intéressants, bien que très classiques dans leur forme. Ce premier volet nous offre aussi le héros optimiste et téméraire, le copain un peu plus balourd et froussard, mais brave, le taciturne au triste passé et la despote sans scrupule au minois de rêve. Pas de prise de risque dans la construction générale des protagonistes, mais le mangaka est suffisamment habile pour générer une écriture qui leur permet de s’émanciper du cliché. A titre d’exemple, Makoto parvient rapidement à affirmer sa façon et pensée et se montrer plus impactant qu’un simple personnage secondaire. En somme, la série sait toujours faire le juste milieu entre un personnage classique et la façon de le distinguer le mieux possible.


Le style graphique de Kuroko Yabuguchi, sans innover, est des plus honnêtes et en phase avec une œuvre d’aventure du genre. Notons d’abord le character-design assez inspiré pour certains personnages et le trait fin, maîtrisé et jouant sur les nuances de noir de l’auteur. Le sens du détail de ce dernier est à saluer tant certaines pages sont de belles réussites graphiques. Les illustrations d’entre-deux chapitres sont ainsi de toute beauté et nous feraient tilter quelques secondes avant de poursuivre notre lecture.


Quant à l’édition, c’est une très bonne copie pour Tonkam qui propose une traduction sans bavure et une adaptation fluide. Le format « Young » est toujours appréciable pour un titre comme Seven, d’autant plus que la couverture en papier mât embellit le livre. Seven sera, à n’en point douter, une belle pièce de collection de cinq volumes dans toute mangathèque.


Partant d’idées peu révolutionnaires et de personnages convenus de prime abord, Seven parvient à tirer son épingle du jeu grâce à une introduction claire, dynamique et efficace et des protagonistes qui parviennent à se démarquer des clichés qu’on pourrait leur attribuer. Le tout est porté par un scénario intéressant qui, selon son évolution, confirmera tout le bien que l’on peut penser de ce premier tome. Seven ne révolutionne en rien dans son genre, ce premier tome est un excellent divertissement qui ravira les amateurs d’action et d’intrigues post-apocalyptiques.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction