Reine d'Egypte Vol.2 - Actualité manga
Reine d'Egypte Vol.2 - Manga

Reine d'Egypte Vol.2 : Critiques

Aoi Horus no Hitomi - Dansou no Joou no Monogatari

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 24 Octobre 2017

Critique 3 


Parti en expédition guerrière aux frontières, Pharaon s'éloigne quelque temps de la cour. Face à cet homme violent qui néglige ses devoirs envers son peuple, la jeune et impétueuse Reine Chepsout, épaulée par le scribe Senmout qui lui a juré fidélité, décide de prendre en mains les affaires de l'Etat pendant l'absence de son époux. Portée par son esprit avisé et par sa vision nouvelle des choses, elle risque de commencer à bousculer le pays, une chose que tout le monde ne voit pas d'un bon oeil. Car quand on change ainsi les choses, on se fait forcément autant d'alliés que d'ennemis...


Concrètement, le schéma de ce deuxième tome de Reine d'Egypte se veut linéaire, en se divisant essentiellement en trois étapes où, à chaque fois, Chepsout constate des choses qui ne vont pas et va elle-même sur le terrain pour voir comment les régler. Un déroulement très classique certes, mais qui a le mérite de poser petit à petit des nouvelles choses, tout en permettant à Chie Inudoh d'exploiter honnêtement son contexte historique où elle mêle la fiction.


La première étape est la visite à Karnak, lieu bien célèbre pour son temple, où chaque nouveau pharaon a pour habitude d'apporter sa petite touche sur le plan architectural. Sur place, la Reine ne peut s'empêcher de prendre en pitié les ouvriers qui sont à peine vus comme des humains et qui vivent dans des baraquements provisoires, mais pourra-t-elle y changer quelque chose ? Elle assiste avec impuissance à la mort d'un ouvrier, ne se sent pas libre d'agir comme elle veut... Tandis que certaines convictions se renforcent en elle en voyant cela, c'est aussi l'occasion pour elle de rencontrer Inéni, architecte du temple de Karnak à cette époque, et personnage ayant donc bel et bien existé. Par contre, on se demande bien quel rôle aura exactement cet homme plus tard, car historiquement on dit qu'il était surtout intime avec Pharaon et qu'il était plus distant avec Chepsout, or ici, au vu de la toute fin du volume, la mangaka semble vouloir s'éloigner de cette image.


L'étape suivante pousse la jeune Reine à se confronter aux prêtres d'Amon, et plus précisément au haut-prêtre d'Amon Snerseth, homme le plus influent de la cour et fidèle de Thoutmosis II. En s'infiltrant dans le temple d'Amon, principale retraite des prêtres d'Amon et plus vaste édifice religieux de l'époque, elle découvre des soirées de débauche et un traitement inhumain réservé aux prisonniers, enfants compris. Considérant tout le monde, y compris les prisonniers du Wawat, comme des êtres humains, elle prendra des décisions intelligentes pour le pays, mais qui risquent de ne pas plaire au haut-prêtre enfoncé dans ses petites sauteries... Inutile de dire que Snerseth devient alors un ennemi de choix. Mais à côté, la Reine trouvera aussi un nouvel allié de poids : Hapouseneb, l'homme qui gère les stocks de nourriture du pays, et qui, historiquement, était effectivement quelqu'un de très loyal envers Chepsout (au point d'être, parfois présenté comme l'un de ses favoris).


Enfin, la dernière grande étape du volume pousse notre héroïne à se rendre, pour la première fois depuis longtemps, au sein du harem de Pharaon, véritable village fermé où se jouent certaines intrigues internes, et où règne un parfum de mort... Mise en garde contre Sothis, une favorite de Thoutmosis II qui a su s'élever au-dessus de sa condition, la Reine ne pourra que constater que celle-ci a le contrôle total des lieux et qu'elle n'hésite pas à tuer froidement quiconque menacerait ses ambitions... Si Chepsout fait en ce lieu de belles rencontres et déniche des talents qui lui donnent de nouvelles idées pour faire progresser le pays, elle ne peut malheureusement que se confronter à la cruauté d'une favorite qui ne reculera devant aucune manigance, aucune manipulation et aucun meurtre. Et pointe alors un nouvel exemple de la fragilité qui est encore en la jeune Reine : est-elle capable de prendre des décisions dures, comme ordonner la mort de quelqu'un ?


Tout au long du tome, on suit avec beaucoup d'intérêt cette jeune Reine qui essaie de faire avancer les choses à sa manière, pour le bien de son pays et de son peuple, quitte à  bousculer certains éléments mis en place par son père et à s'attirer la haine de certains fourbes comme Snerseth et Sothis. En montrant son empathie pour les ouvriers ou les prisonniers, en cherchant des solutions pour éviter les problèmes alimentaires, en observant les talents de certaines personnes, ou en évoquant son désir d'installer des relations diplomatiques autres que le conflit avec les peuples voisins (par exemple via le commerce), Chepsout séduit, mais son manque d'expérience joue contre elle et elle doit encore s'endurcir pour éviter les pièges et les menaces de ceux qui veulent sa perte. A ses côtés, Senmout joue alors un rôle important : bien que très strict et n'hésitant pas à reprendre parfois Chepsout, c'est bien elle qu'il a choisie pour souveraine, et pas Séthi. Il souhaite être ses mains et ses jambes, se rendre là où elle ne peut aller, car il persuadé que l'avenir du pays dépend d'elle... mais est-ce la seule raison ? Inudoh se réapproprie alors sous un angle intéressant les rumeurs qui prêtaient une relation à Chepsout et Senmout, et le résultat de ces rumeurs pourrait leur coûter cher ici...


Au-delà d'une certaine linéarité qui pourrait lasser un peu certains lecteurs, le gros problème de la lecture reste l'aspect très manichéen de la plupart des personnages, surtout les figures ennemies. Snerseth est un bon gros vilain qui se plaît forcément plus dans ses orgies que dans son travail, Sothis est vraiment très très méchante et prête à tous les coups bas et à toutes les manipulations quitte à user de ses charmes, et Séthi est vraiment très très rustre et idiot en se faisant quand même manipuler comme un vrai bleu. Chie Inudoh tend à parfois trop caricaturer les choses, ce qui plaira ou non... D'un côté ça manque de subtilité, de l'autre ça a le mérite de renforcer les enjeux et les problèmes.


Un autre petit problème pourrait venir, aux yeux de certains lecteurs (surtout des parents qui souhaiteraient faire lire la série à leurs enfants, par exemple), du caractère de certaines scènes : bien qu'ayant inauguré la collection Kizuna de Ki-oon, une collection qui a été présentée comme voulant toucher le plus large public possible " de 7 à 77 ans", la série comporte un peu de nus, évoque vite fait des orgies avec même un sous-entendu pédophile concernant certains prêtres, et propose quelques petites scènes de sexe. Il n'y a rien de graveleux et ça ne dure jamais longtemps (2-3 cases tout au plus), mais mieux vaut en être averti tout de même, car ça pourrait ne pas passer auprès de tout le monde.


Hormis cela, on saluera à nouveau la beauté des visuels, malgré certains physiques ennemis un peu clichés qui renforcent le côté un peu caricatural. Inudoh soigne son trait, y compris sur les décors qui sont séduisants quand il le faut, que ce soit par exemple Karnak, le temple d'Amon ou le harem.


Reine d'Egypte a des défauts, surtout son côté parfois trop manichéen, mais en contrepartie la mangaka parvient vraiment à séduire pour son rythme emballant, sa réappropriation du cadre historique, et son portrait d'une jeune Reine qu'elle idéalise un peu pour l'instant, mais qui séduit dans les convictions nouvelles qu'elle affiche pour l'époque.


Critique 2


Depuis la mort de son père, le précédent pharaon et l'accession de son frère à ce titre, la jeune reine Hatchepsout apprend peu à peu les règles du pouvoir, avec beaucoup plus d'inconvénients que de plaisir, surtout lorsqu'on est une femme. Heureusement pour l'aider dans sa tache elle sera supportée par un scribe du nom de Senmout...mais ce dernier commence à attiser les jalousies de certaines personnes de la cour, notamment un des conseillers du pharaon!


Ici la jeune reine sera confrontée à la perfidie d'une des maîtresses de son frère qui souhaite le contrôler et ainsi accéder au sommet du pouvoir!

Suite à un premier opus vraiment prenant et intrigant, ce second tome vient enfoncer le clou et confirme que la série, ainsi que son auteure, possèdent un gros potentiel et vont continuer de nous séduire!
Un peu à la manière de la série Assassin's Creed, on a un peu le sentiment qu'on change de personnage et d'époque mais que le fond et la forme sont globalement les mêmes entre ce titre et Bride Stories, également chez Ki-oon, à savoir la place et le rôle des femmes dans une société dominée par les hommes...mais ce n'est qu'une première impression puisque ici le ton se veut plus dur, moins contemplatif!
Ici par exemple, on les avait devinés dans le premier tome mais cela se confirme dans celui ci, il y a véritablement des gens mauvais, animés de perfides intentions, visant à faire du mal à Hatchepsout, à l'inverse de Bride Stories, où tout le monde semble bon et compatissant.
Et cette différence est importante puisque l'expérience de lecture n'est pas la même, il ne s'agit pas seulement d'un changement de cadre et d'époque!

Dans ce tome nous allons donc continuer de suivre la jeune Hatchepsout qui va devoir affirmer sa détermination face à des individus dont les seuls objectifs sont d'atteindre les rênes du pouvoir, et qu'importe s'ils doivent écraser des gêneurs au passage, ne se souciant que peu du peuple, contrairement à la jeune reine!
Cela commence avec une opposition face à la maîtresse préférée du pharaon, le propre frère de notre héroïne... L'auteure nous expose ainsi que malgré son statut de reine, Hatchepsout est contrainte de se plier à un protocole étouffant, que son pouvoir s'avère très limité, un peu comme une reine de papier!
Nous plongeons ainsi dans les complots et intrigues politiques (ce qui est rassurant c'est que ce n'est pas un mal uniquement contemporain) et assistons aux prémices de la "rébellion" de cette reine décidée à œuvrer pour le bien du peuple!

On continue avec ces intrigues avec quelque chose d'encore plus surprenant concernant Senmout, à peine arrivé et alors que nous pensions qu'il jouerait un rôle important sur toute la série, ou du moins sur une longue partie! Voilà une surprise que nous n'attendions pas!

Ainsi ce second tome se montre au moins aussi prenant que le premier, voire davantage avec un virage vers un titre plus politique, voire dramatique, que simplement contemplatif des titres "tranches de vie"!
Le trait de l'auteure se montre toujours aussi efficace et séduisant, au même titre que l'adaptation de Ki-oon qui nous livre une copie parfaite!


Critique 1


Le roi Thoutmosis étant parti en campagne, Hatchepsout se retrouve seule sur le trône de l’Egypte pour une durée indéterminée. La reine profite de ce temps pour être au plus près du peuple égyptien, et la première étape sera l’inspection du chantier de Karnak, supervisé par Senmout. Hatchepsout se rend alors compte des conditions de vie parfois rudes de son peuple, tandis que des manigances se trament du côté des prêtres d’Amon…


Maintenant qu’elle est Reine, Hatchepsout est bien décidée à prendre une place particulière auprès de son peuple, et l’absence de Thoutmosis semble être l’instant idéal, pour la souveraine, pour se rapprocher du commun des mortels. Ainsi, après un premier tome fortement axé sur le développement de l’héroïne et de ses objectifs, Chie Inudoh voit les choses en plus grand et multiplie les points de vue sur ce tome qui fait considérablement progresser l’intrigue. Alors, la première partie se penche sur la découverte de la Reine des conditions de vie du plus bas peuple égyptien tandis que l’autre moitié du tome pointe du doigt l’aristocratie qui baigne dans les pires manigances possibles.


On sent alors que la mangaka développe son récit de manière très personnelle, à partir du peu de données à sa disposition. En effet, si la situation sociétale d’époque était peut-être connue dans ses grandes lignes, Chie Inudoh traite les événements à sa manière, avec des péripéties sans doute inventées. On remarquera alors que comme dans le tome 1, les personnalités sont assez marquées et parfois même un poil manichéennes : les membres du bas peuple sont tous de bons bougres qui se satisfont de leur condition, tandis que la plus grande partie des prêtres d’Amon semble corrompue. En ce sens, il est assez dommage que les différents portraits ne soient pas plus nuancés. Néanmoins, cela entretient la facette dramatique du récit et sert à l’avancée de l’intrigue globale. Alors, le tome est suffisamment rythmé pour qu’on passe facilement outre les quelques bémols d’écriture des personnages.


Et puisqu’on parle du récit en tant que pur divertissement, une direction que la mangaka assume pleinement, Chie Inudoh parvient aussi à traiter habilement les données historiques pour créer des intrigues sentimentales et dramatiques parfois. Ainsi, Hatchepsout se voulait proche du peuple et diplomate, deux facettes qui imprègnent totalement ce volume et qui exploite la dimension géopolitique de manière tout à fait efficace. Enfin, c’est le lien entre la Reine et Senmout qui est aussi mis à l’honneur. Les rumeurs laissant croire à une adultère de la Reine avec son fidèle allié, l’information est bien parvenue à Chie Inudoh qui l’exploite de manière astucieuse, aboutissant même à une combinaison efficace sur l’ensemble du tome.


Alors, par ce second tome, Reine d’Egypte continue sur sa bonne lancée. Certes, il subsiste un manichéisme regrettable du côté des adversaires de Hatchepsout, mais en dehors de ça, cette suite fait le bon compromis entre récit historique et pur divertissement. Les scénarios sensationnels se multiplient comme les intrigues politiques, le tout aboutissant à une lecture sans temps morts et captivante par ses enjeux, sa patte historique, ainsi que son duo phare : Hatchepsout et Senmout.



Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

15 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

17 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs