Re/Member Vol.1 - Actualité manga
Re/Member Vol.1 - Manga

Re/Member Vol.1 : Critiques

Karada Sagashi

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 14 Mars 2016

Critique 1


Ki-oon est un éditeur habitué à nous proposer des thrillers sanglants à tendance horrifique : entre la trilogie de Yoshiki Tonogai (Doubt, Judge et Secret), la saga des King's Game et d'autres titres comme Darwin's Game, difficile de ne pas trouver son bonheur. Les lecteurs ont pris goût à ce genre de titres et c'est pour leur plus grand plaisir que ce mois de février accueille un nouveau venu dans le genre : Re/member. Ce dernier est l'adaptation en manga de romans à succès au Japon sous la plume de Welzard et est actuellement un des plus grands cartons de son magazine de prépublication, à savoir le Shonen Jump +.

Re/member a un contexte au premier regard très classique : l'histoire prend place dans un lycée et nous fait suivre un groupe de lycéens qui va vite être piégé dans un jeu sanglant et morbide. En effet, une légende urbaine circule entre les murs du lycée Oma comme quoi la une créature surnaturelle, la Rouge-Sang, hante l'établissement après les cours et piège tout élève isolé. La vie d'Asuka et de ses amis va être bouleversée lorsqu'un soir pendant la nuit, tout ce groupe se retrouve enfermé mystérieusement dans leur lycée. Il ne leur faudra que peu de temps avant de comprendre qui est leur hôte : la Rouge-Sang...

Mais ce jeu horrifique possède des règles. Tout commence lorsqu'un élève croise le chemin de la Rouge-Sang le soir : si celui-ci se retourne avant d'avoir quitté les lieux, son corps se retrouve dispersé en huit morceaux dans tout l'établissement. Le lendemain, la victime demande à d'autres élèves de retrouver les morceaux ce qui les entraîne dans une chasse au corps la nuit qu'on ne peut refuser. Mais pendant la partie, la Rouge-Sang traque tout le monde et tue quiconque se trouve sur son passage et le seul moyen d'arrêter cet homicide est de retrouver tous les morceaux et ce quitte à recommencer éternellement la même journée...

Ainsi une des originalités de ce titre est cette idée de boucle temporelle : les héros revivent la même journée même s'ils meurent pendant une partie jusqu'à trouver la clé complète qui les libérera de ce cauchemar. L'horreur est donc ici appréhendée d'une manière intéressante, les personnages connaissent déjà ce que fait ressentir la mort et c'est donc plus ici une question d'éviter de nouveau cette tragédie. La Rouge-Sang a tout pour nous faire frissonner aussi et on retrouve là typiquement l'image de l'horreur à la japonaise : une petite fille aux cheveux noirs qui semble invincible et capable de se téléporter. Les scènes qui la mettent en avant se révèlent d'ailleurs plutôt redoutables notamment par le dessin, sur ce point c'est du tout bon. A noter aussi que le gore est quand même bien présent et que les corps se retrouvent déchiquetés sans aucune hésitation.

On peut par contre reprocher déjà au titre d'avoir un panel de personnages assez cliché, avec du côté des garçons un intello qui se croit supérieur, un casse-cou qui se la pète et qui braille à tout va, un autre qui reste pour l'instant bien en retrait, et du côté des filles notre héroïne et sa meilleure amie toutes deux du genre assez timide, et enfin la téméraire. Après il est vrai que si tous les personnages se ressemblaient on serait sans doute ennuyé, mais on espère juste ne pas recroiser ici les mêmes situations que l'on voit souvent dans les autres oeuvres du genre.

Au final, Re/member commence plutôt bien et nous propose un très bon moment de lecture. Le côté horrifique est davantage mis en avant que le côté gore ce qui ne fait pas de mal au genre, certains passages sont vraiment stressants et enfin le dessin s'avère particulièrement beau. Avec une telle mise en scène et de bonnes idées, le manga pourrait devenir vraiment passionnant par la suite. Et justement, nous avons hâte de lire celle-ci !

Enfin concernant l'édition c'est du très bon que ce soit l'objet en lui-même ou la traduction. On espère avoir de jolies pages couleur par contre peut-être sur un prochain tome, l'effet pourrait être sympa avec la Rouge-Sang.


Critique 2


Lorsqu'un nouveau titre de jeux horrifiques sort, Ki-oon n'est pas très loin, et bien une nouvelle fois l'éditeur va parier sur un titre de la sorte avec Re/member qui va nous plonger dans une spirale sanglante qui n'est pas sans rappeler les classiques du cinéma d'horreur Japonais, maintes fois copiés, rarement égalés.
Re/Member est adapté d'une série de romans ayant rencontrés un vif succès au Japon, et pour l’occasion l'adaptation a été confiée à un jeune dessinateur talentueux : Katsutoshi Murase

Au sein du lycée Oma circule une terrifiante légende horrifique, une légende urbaine qui fait frémir les élèves sans qu'ils la prennent pour autant au sérieux ! Elle raconte que la « Rouge Sang », une fillette recouverte de sang, peut apparaître devant n'importe quel élève après les cours, et le massacrera en le démembrant si ce dernier regarde en arrière avant de quitter l'établissement. L'élève réapparaîtra alors le lendemain et choisira des camarades pour participer à une « chasse au corps », afin de retrouver les huit parties de son corps démembré. Et tant que ces derniers ne l'auront pas reconstitué, ils revivront inlassablement la même journée,  et même la mort ne les libérera pas de cette boucle infernale…
Une légende urbaine donc, un conte destiné à faire peur aux plus crédules...jusqu'au jour où l'une de ses camarades demande à Asuka de retrouver son corps ! La jeune fille prend ça pour une blague de mauvais goût, mais le soir même, à minuit, alors qu'elle était dans sa chambre, Asuka se retrouve téléportée à l'entrée du lycée avec cinq autres de ses camarades de classe… La chasse au corps commence alors et les six lycéens doivent rapidement trouver les huit parties du corps avant que la rouge sang ne les trouve à eux… L'horreur commence alors...mais aura-t-elle seulement une fin ?

A première vue, comme ça cela pourrait rappeler nombre de titres mettant en scène des jeux mortels, dont beaucoup se retrouve dans le catalogue de Ki-oon (Btoooom ; Gantz ; Darwin's game ; Judge ; King's game…), mais on est ici beaucoup plus dans le registre de l'horreur que dans les autres titrés précités (bien que cela se rapproche tout de même de King's game). Et ça c'est notamment au « personnage » de la Rouge Sang qu'on le doit !
Elle permet d'instaurer une ambiance qui n'a rien à envier aux grands classiques de l'horreur Japonais tels que Ring, The Grudge ou Dark Water pour ne citer qu'eux, d'ailleurs ce n'est sans doute pas un hasard si même dans son design elle renvoie sans peine à Sadako (de la trilogie Ring), à savoir chemise de nuit blanche et longs cheveux noirs recouvrant le visage pour ajouter davantage d'angoisse et de mystère...un look depuis maintes fois copié, c'est dire à quel point il se montre efficace.
A cela s'ajoutent des comptines macabres entonnées par l'enfant fantôme qui laisse deviner ce qui attend ses victimes...bref tout ce qu'il faut pour faire monter la pression chez les participants du jeu.

Parce qu'avant toute chose, il ne faut pas oublier qu'il s'agit d'un jeu ! Et d'ailleurs, dés la toute première page du volume, les règles de jeu morbide nous sont présentées ; pas d'exposition au fur et à mesure, pas de découverte des règles au gré de l'avancement du jeu, non, ces dernières nous sont exposées avant même que celui-ci ne commence. Ainsi le lecteur est immédiatement placé dans la situation des personnages : même s'il ne comprend pas les raisons de tout ceci, même s'il ne sait pas qui est la Rouge Sang et quel est son but (si elle en a un), mais le lecteur est mis au courant de la légende urbaine circulant au sein du lycée au même titre que tous les élèves de ce même lycée. Ainsi l'immersion dans la peau des personnages se fait assez rapidement.
Et c'est tout aussi rapidement que nous entrerons dans le jeu : après un bref chapitre d'introduction présentant succinctement les futurs participants du jeu, nous les retrouvons pour le début de cette fameuse chasse aux morceaux de corps… Et pour renforcer le sentiment de « jeu de pistes », les plans détaillés de l'école nous sont fournis.
Et cette chasse commence très violemment avec un premier massacre en bonne et due forme qui remet les compteurs à zéro, c'est-à-dire que les participants du jeu se réveillent au début de la journée qu'ils viennent déjà de vivre, en vie certes, mais traumatisés et avec des marques angoissantes sur les parties du corps où la Rouge Sang les a touché… A partir de là, une autre référence est convoquée : « Un jour sans fin », classique parmi les classiques ! A ceci près que nous restons dans le registre de l'horreur.
On devine alors sans peine la suite : au fur et à mesure de leurs retours au début de cette même journée d'horreur, les six participants vont pouvoir apprendre de leurs erreurs afin d'atteindre le but recherché, à savoir trouver les parties du corps de leur camarade tout en évitant la Rouge Sang (et là on se rapproche davantage de « All you need is kill »).
La dernière partie du tome laisse deviner également des tensions sous-jacentes entre les personnages du fait de leurs comportements durant les nuits de chasse aux corps.
Ainsi la personnalité des dits participants commence peu à peu à se révéler, bien que pour le moment cela reste très discret, à tel point que l'un d'entre eux est particulièrement transparent...est-ce un élément sacrifiable ou un joker que l'auteur se garde pour la suite ? L'avenir nous le dira.

A l'issue de ce premier tome on est donc intrigué et partiellement séduit par l'ambiance, mais il faut être honnête, cela nous rappelle malgré tout trop de choses qu'on connaît déjà, bien que l'ambiance diffère quelque peu et pour le moment les personnages ne se montrent pas spécialement attachants ni même particulièrement intéressants, voir carrément un peu trop clichés. Mais il faut sans doute laisser le temps à l'auteur d'installer son récit et ses mêmes personnages.

Le dessin est plus qu'agréable, il est fin et maîtrisé, et en plus de ça l'auteur nous offre une mise en scène intelligente et vivante qui participe à la mise en place de cette ambiance angoissante.
Le travail de Ki-oon est quant à lui, comme à leur habitude de grande qualité et sans la moindre faille !

Un premier tome séduisant et intrigant qui nous donne envie d'en apprendre davantage, mais qui souffre tout de même d'un flagrant manque d'originalité par rapport aux classiques du genre. A cela s'ajoute qu'il s'agit d'un énième titre de « jeu de massacre » et qu'on a l'impression que les auteurs tirent un peu trop sur la corde.


Critique 2


Chaque établissement scolaire à ses légendes horrifiques. La plus connue du lycée Oma est celle de la Rouge-Sang, énigmatique et meurtrière créature qui, prenant l'apparence d'une fillette de 11 ans, hanterait l'établissement couverte du sang de ses victimes. Mais il ne s'agit là que d'une légende, de celles à faire frémir les adolescents... Vraiment ?
Quand Asuka et 5 autres camarades de classe sont abordés par leur amie Haruka, ils entrent dans une infernale et sanglante boucle sans fin dont ils auront toutes les peines du monde à ressortir. Car Haruka est morte, tuée par la Rouge-Sang, et les six  adolescents sont chargés de retrouver les 8 parties du corps de la victime, éparpillées dans tout le lycée... Pour cela, il revivront en boucle la journée du 9 novembre, avant d'être systématiquement transportés dans leur lycée la nuit, afin d'y chercher les reste de Haruka. Mais si les choses s'arrêtaient là, le petit jeu de la Rouge-Sang ne serait pas assez drôle et morbide : nuit après nuit, la "fillette", entonnant ses comptines macabres, s'amusera à les pourchasser et à les massacrer, histoire de couvrir sa robe blanche d'encore un peu plus de sang. Et même si aucune mort durant le "jeu" n'est définitive et que les 6 adolescents se réveilleront avec seulement quelques marques chaque matin du nouveau 9 novembre, ils savent déjà que tout recommencera la nuit suivante, jusqu'à ce que les parties du corps soient rassemblées...

Série de romans de l'auteur Welzard actuellement très populaire au Japon, Re/Member est le premier manga horrifique de Katsutoshi Murase, jeune dessinateur jusque là plus habitué aux comédies et aux récits de sport. L'oeuvre vient enrichir le registre du "jeu mortel" si populaire ces dernières années, et dont Ki-oon est un beau représentant avec les titres de Yoshiki Tonogai, la saga King's Game ou Darwin's Game. Cela dit, la série se démarque quelque peu de ses congénères en s'inscrivant dans un registre plus branché horreur, pleine porté par la figure très réussie qu'est le Rouge-Sang.
Maîtresse d'un jeu bien morbide, celle-ci s'inscrit dans une certaine tradition de ces légendes urbaines créant l'effroi chez les jeunes ados nippons. Son look macabre teinté de sang et avec ses longs cheveux noirs rappelle un peu la classique figure du fantôme japonais aux longs cheveux bruns (qui a dit Sadako ?), à ceci près qu'il s'agit d'une petite fille autrement plus expressive, que ce soit via les comptines macabres qu'elle chantonne ou via l'amusement sadique qu'elle affiche en poursuivant ses futures victimes dans ses parties de cache-cache/chat mortelles. Pour elle, tout ceci semble n'être qu'un jeu, mais ses cibles, massacrées les unes après les autres, nuit après nuit, ne peuvent en dire autant !

C'est donc en étant pourchassés par cette figure d'horreur au look et au comportement réussis que les 6 adolescents devront tenter de retrouver les parties du corps de Haruka. Et de ce côté-là, le récit nous met très vite dans le bain, car la chasse démarre très rapidement avec un premier quart de tome posant les bases durant la première nuit d'horreur, et que la suite nous amène déjà jusqu'au début du troisième jour après une deuxième nuit très... mouvementée. Cette entrée en matière très rapide n'est pas dérangeante, car les bases sont posées vite et bien : la Rouge-Sang peut surgir devant n'importe quel élève isolé, quiconque l'a vue ne doit surtout plus regarder en arrière au risque d'être démembré, une partie de chasse au corps ne peut en aucun cas être refusée... Autant de règles du jeu laissant deviner que rien ne sera simple pour les 6 adolescents. Et dès lors, on peut se plonger avec plaisir dans ce jeu sanglant au suspense plutôt bien rendu. En effet, Murase propose un trait moderne et assez réaliste efficace, d'autant plus qu'il est couplé à une mise en scène dynamique et aux angles de vue variés, qui fait très bien le travail pour nous immerger dans ce divertissement. Dans ce cadre, on suit avec intérêt les premiers pas des ados dans ce jeu, tentant de se cacher pour échapper à la fillette meurtrière, ou recherchant les parties du corps comme demandé, dans un bâtiment scolaire assez bien exploité et où l'on ressent bien l'impression de huis clos dont on ne peut s'échapper. La narration s'avère assez maligne en ceci qu'elle ne se focalise quasiment que sur Asuka, et le lecteur est alors dans la même ignorance qu'elle concernant le sort des autres ados durant le jeu, ce qui en fait que renforcer l'inquiétude. Et la pointe de gore s'avère redoutablement efficace : Murase n'en fait pas trop, n'étale pas ses scènes trash sur de nombreuses pages, mais chaque découverte d'une victime mutilée fait son effet tant ce qu'il en reste est gore à souhait !

Au bout de ce premier volume, le petit reproche que l'on pourrait faire concerne l'inconsistance des six lycéens, pour l'instant très très peu développés, certains d'entre eux étant même tellement secondaires qu'on ne retient par leur nom pour l'instant. Il faut attendre les dernières pages pour voir arriver un peu plus de choses de ce côté-là, car la mort n'étant pas définitive dans ce jeu mortel, elle pourrait révéler certaines facettes moins jolies des personnages, et le plan sordide que mettent au point nos héros à la toute fin accentue au bon moment une certaine curiosité... Ne nous leurrons pas toutefois : même s'il y a un très léger développement d'un personnage, Shôta, en fin de tome, cela reste très basique du genre et l'on se demande s'il faut en attendre plus. Reste qu'une autre énigme, elle, est bel et bien là : une fois que le jeu sera terminé, qu'adviendra-t-il des lycéens ? Garderont-ils leurs marques sur leur corps, assimilées au fil des nuits ?

Malgré ses principaux personnages pour l'instant totalement basiques, ce premier tome profite d'un travail visuel soigné et immersif, d'un rythme soutenu, et d'un certain plaisir dans le jeu sadique, qui en font un divertissement efficace et pleinement porté par sa figure horrifique réussie qu'est la Rouge-Sang !

Côté édition, nous sommes dans les standards de Ki-oon : papier épais et souple, bonne qualité d'impression, traduction très immersive... saluons d'ailleurs le travail du traducteur sur les rimes des comptines de la Rouge-Sang, ce qui ne fait qu'accentuer l'ambiance !


Critique 3 : L'avis du chroniqueur
Koiwai

14.5 20
Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Erkael

14 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Kiraa7
15 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs