Prince et Hero Vol.1 - Actualité manga
Prince et Hero Vol.1 - Manga

Prince et Hero Vol.1 : Critiques

Ôji to Hero

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 22 Juin 2016

Nouveau shôjo de Delcourt/Tonkam en ce mois de juin 2016, Prince & Hero est une courte série en 4 tomes dessinés en 2011-2012 et qui nous permet de découvrir pour la première fois en France Daisy Yamada, une mangaka officiant depuis le milieu des années 200 et qui s'est spécialisée dans les romances pour jeunes filles. C'est d'ailleurs dans un magazine purement axé pour ce public que l'oeuvre a été prépubliée au Japon : le Nakayoshi, magazine de Tokyo Mew Mew, Mermaid Melody, Kamichama Karin ou Card Captor Sakura.

Prince & Hero, c'est l'histoire de Hana Katsuhira, lycéenne de 16 ans très naïve et débarquée tout droit de sa campagne profonde pour poursuivre ses études à Tokyo. Dès sa première journée, elle tombe sous le charme du plus beau garçon de l'école, tellement beau que toutes les filles du lycée sont à ses pieds et que notre héroïne le voit d'emblée comme un prince... et ça tombe bien, puisque le bonhomme s'appelle vraiment Prince.
Mais malgré tout a bonne volonté, on ne peut pas dire que la nouvelle vie scolaire de Hana commence de la meilleure des manières : après un mois, sa timidité fait qu'elle n'ose pas aller vers les autres, et c'est d'autant plus délicat pour elle que les autres filles l'ignorent totalement à cause de son look complètement ringard. Néanmoins, elle finit par sympathiser avec Hiiro, le champion du club d'athlétisme, surnommé "Héros". Puis le destin finit par la placer sous le regard de son cher Prince, pour un résultat qui promet de bouleverser sa vie, entre l'intérêt mystérieux que le beau blond lui montre, la jalousie que cela fait naître chez les autres filles qui la traitent de bouseuse, sa difficile intégration et son caractère qu'elle se doit d'affirmer...

Rien qu'avec ce pitch, aucun doute possible : on nage dans le plus cliché des shôjo, une romance scolaire où dès les premières pages Hana s'affiche comme une héroïne profondément naïve pour une adolescente de 16 ans, chose que son statut de campagnarde peut grandement expliquer, mais pas totalement. En tombant en 2 secondes sous le charme de Prince dès les premières pages.
D'un côté, un beau blond qui s'appelle vraiment Prince (la classe, pour un beau gosse, d'avoir un nom de chien), les fait toutes craquer (ce qui s'avère trèèèès agaçant, comme si toutes ces adolescentes n'avaient pas la moindre once de personnalité) et qui les rend quasiment toutes jalouses et médisantes envers Hana dès qu'il s'intéresse à notre héroïne (là aussi, difficile de faire plus agaçant que ces jalousies de filles qui paraissent toutes artificielles). D'ailleurs, Prince lui-même a tendance à irriter, à force de se la jouer gentil beau gosse avec tout le monde. Ah, et évidemment, il est aussi le fils du proviseur, histoire d'enfoncer les portes ouvertes jusqu'au bout.
De l'autre côté, un bel athlète brun, moins bavard, mais droit et venant au secours de Hana quand elle en a besoin, d'une façon étonnante... Pourquoi fait-il tout ça pour elle ? Olala, quel mystère.
Les bases du triangle amoureux se posent et se dessinent en un rien de temps, à tel point qu'on a à peine le temps de se demander pourquoi les deux beaux mecs s'intéressent à une fille comme Hana, et autour de ce triangle se suivent alors des rebondissements aucunement surprenants pour quiconque a déjà lu quelques séries du genre.

Héroïne très naïve, voire un peu cruche, autres personnages féminins quasiment tous dotés de la même jalousie, deux beaux gosses ultra stéréotypés... non, vraiment, on nage bien dans la formule la plus basique du shôjo romantique. Mais même si ces personnages un peu trop fades tendent à agacer et lasser, faut-il jeter la pierre à la série ? Hé bien, pas si sûr, notamment parce que même si Hana apparaît trop insipide par certains aspects, on peut apprécier en elle un certain naturel (elle aime ses vêtements ringards, ne ment pas..) qui la rendent un peu attachante, et son côté réservé et dans un premier temps loin des canons de beauté devraient permettre à certaines jeunes lectrices de s'identifier à elle. Et cela, même si malheureusement on regrette que par la suite Hana devienne comme par hasard très mignonne dès qu'elle est relookée (ça aurait été sans doute plus intéressant de la rendre moins mimi, plus banale), et qu'elle reste pour l'instant trop passive et trop pleurnicharde.
On reste aussi un tant soit peu intrigué par ce que l'on finit par découvrir brièvement sur Prince et Hiro, qui étaient visiblement amis autrefois... cela est malheureusement trop vite évoqué pour installer un réel mystère, mais espérons que cela sera développé par la suite. De me^me, on appréciera l'esquisse des raisons pour lesquelles Prince s'intéresse à Hana : son naturel, le fait qu'elle semble rester fidèle à elle-même là où toutes les autres filles lui lèchent les pieds à cause de son statut de beau gosse/fils du proviseur.
Enfin, le coup de crayon de Daisy Yamada, bien que totalement inscrit dans les standards du genre, s'avère tout à fait agréable : c'est assez fin, expressif, pas trop lourd au niveau des trames, et l'utilisation de ces dernières est même très fines par moments (notamment sur les personnages).

Il reste pourtant un dernier défaut : la sensation que tout va très vite. En seulement 4 tomes, Yamada choisit de ne jamais s'éterniser, et du coup la plupart des rebondissements paraissent rapides, amenés à la va-vite. Cela concerne autant la naissance du triangle amoureux, que l'amitié liée par Hana avec deux autres filles complètement transparentes, ou que des événements comme la sortie au parc.

Arrivé au bout de ce premier tome, quiconque a déjà lu quelques shôjo de ce genre aura la sensation d'avoir déjà lu ça un paquet de fois, et plusieurs choses évoquées ci-dessus pourront agacer. Par contre, Prince & Hero a sans nul doute quelques qualités à même de plaire à de (très) jeunes lectrices pas encore trop nourries par le genre.

Pas de couac à signaler concernant l'édition, par ailleurs plaisante à prendre en main. La traduction et les choix de police sont corrects, l'impression confiée à Aubin est correcte et effectuée sur un papier souple et pas trop transparent.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
12 20
Note de la rédaction