Pillow Bear Vol.1 - Actualité manga
Pillow Bear Vol.1 - Manga

Pillow Bear Vol.1 : Critiques

Nuigurumi Clash

Critique du volume manga

Publiée le Lundi, 14 Août 2017

Critique 2

Depuis qu'Akata a inauguré sa collection WTF, notamment avec Magical Girl of The End, l'éditeur n'a eu de cesse de proposer des titres tous plus farfelus les uns que les autres. Dernier en date? Pillow Bear !! (NUIGURUMI CLASH pour le titre original) On connaît ce talent qu'ont les auteurs japonais pour créer des univers ou des créatures d'une folle originalité. Et cette série n'en manque pas.Pour situer l'histoire, celle-ci narre les aventures du jeune lycéen Fuwa Wataru qui est un grand amoureux des peluches. Forcément, pour un garçon, ça ne passe pas du tout.Il est la risée de son établissement et martyrisé par la petite frappe du bahut, Itose. Alors qu'il passe pour la énième fois son temps dans une salle d'arcade à tenter d'attraper une peluche, et à se faire remarquer par des camarades, il découvre une fabuleuse machine en tentant de se cacher de ces derniers. Mais quelle n'est pas sa surprise ! Dans cette machine se trouve...un homme à poil !! Celui-ci se présente comme une peluche du nom de Mofutarô et contre la volonté du jeune homme, le suit jusque chez lui pour squatter. Et quand on inclut dans tout ça une sorte de cousin de Ted (vous savez, l'ours en peluche irrévérencieux de Seth McFarlane), le pachinko comme vice, on ne peut que plaindre le héros...Débute une cohabitation loufoque entre un adolescent qui vit difficilement sa passion et une peluche au physique inadéquat qui rêve de trouver un maître attentif et aimant.On ne peut que rire devant une telle idée. Au diable les peluches hyper kawai avec des yeux tout brillants et à la fourrure toute douce ! Faites place à un bel éphèbe maniéré et exhibitionniste !C'est bien le caractère grotesque du récit qui donne à ce manga tout son intérêt. On y trouve une succession de situations drôles, sans prise de tête et qui donne la banane. On aime rire du malheur de Wataru et on en redemande.Certes le ton comique domine, pourtant on retrouve les valeurs classiques du shônen (oui, c'est marqué sur la couverture alors c'en est un) qui sont l'amitié, le dépassement de soi et les ennemis d'aujourd'hui qui deviennent les amis de demain. Quand en plus on a droit à une touche de fanservice, c'est un régal.Cette série totalise trois tomes et ce n'est pas si étonnant. Même si les déboires de nos héros sont hilarants, le thème est limité avec cette tournure scénaristique. Après tout, aimer les peluches n'est pas grave. Par contre, le fait qu'il s'agisse d'un garçon ne peut qu'être tourné à la dérision. Non pas dans le fait que les peluches soient considérées comme « un truc de fille », mais plutôt que si cela se traduit par une passion dévorante, on aura tendance à l’exagérer. N'oublions pas qu'il y a entre autres Hyde et Closer ou encore Zatch Bell si on cherche la baston du shônen. Et encore, même là il y a un côté saugrenu.Espérons tout de même que la grande question que l'on se pose trouvera une réponse : pourquoi Mofutarô a-t-il cette apparence ?!
Critique 2

La collection WTF?! des éditions Akata poursuit sa route, et accueille cette fois-ci Pillow Bear, une série en trois volumes qui a été publiée de 2013 à 2015 aux éditions Shogakukan dans le magazine Shonen Sunday Super sous le titre Nuigurumi Clash, et qui fut la première série du mangaka Kagiji Kumanomata, artiste ayant été repéré par le grand Tetsuya Chiba à l'époque de l'Université. Depuis, ce jeune auteur a démarré en 2016 une nouvelle série : Maou-jou de Oyasumi.

Pillow Bear, c'est l'histoire de Wataru, un jeune lycéen introverti et chétif, ce qui lui vaut d'être parfois pris à parti et de servir de souffre-douleur. Mais il tient le coup grâce à sa passion pour... les peluches ! Il en a des tonnes, les collectionne et les admire.
C'est en s'enfuyant pour échapper à ses habituels tortionnaires qu'il s'enfonce au bout d'une salle de jeux, où il tombe sur une machine renfermant nombre de ses chers précieux. Jusque-là, rien d'anormal. A ceci près que dans la machine trône fièrement un homme entièrement nu, tout sourire, dans une posture improbable. Wataru se serait bien enfui face à cette situation inouïe, mais l'étrange bonhomme parvient à s'extirper de la machine et décide que Wataru, puisqu'il aime tellement les peluches, sera son maître adoré ! Car Mofutarô, puisque c'est son nom, est un homme-peluche-ours. Comme alors que cohabitation qui promet d'être très mouvementée...

Avec son pitch improbable et sa jaquette trompeuse (elle a beau afficher un beau gosse élancé nu sur du rose pétant, c'est un shônen ! ), Pillow Bear est un titre de la collection WTF?! qu'il semble bon de ranger aux côté du récent Magical Girl Boy, car on a à nouveau une comédie dont l'humour pourra toucher autant les garçons que les filles, et qui fait tout dans la débilité !

Rien que le pitch est déjà ubuesque, mais ce n'est rien à côté du déroulement des choses, qui tire parti à fond des personnages extravagants et des situations.

Se promenant à poil parce que les vêtements pour peluches sont trop petits pour lui (quelque part, c'est d'une logique implacable dans l'absurdité), Mofutarô, de par son statut de peluche, possède quelques capacités physiques... étonnantes (entre autres, se "dégonfler", ou prendre des poses complètement improbables). Et en tant que peluche, son plus grand désir est de se faire câliner, léchouiller, voire donner la becquée dans ses fantasmes par Wataru, choses que le lycéen ne se voit absolument pas faire, évidemment ! Ca n'empêche pas l'homme-peluche de vouer littéralement une passion fidèle à son maître adoré, à tel point qu'il le filme, crée un robot à son image et bien d'autres choses, tel un bon gros "stalker à domicile". Le comique de situation vient également beaucoup de la méconnaissance de Mofutarô du monde humain, ce qui fait qu'il enchaîne dans la plus totale joie les bourdes, comme se promener à poil dehors ou en peignoir au lycée... Lui qui pense passer inaperçu, ce n'est jamais le cas !

C'est en exploitant totalement ce personnage délirant que l'auteur expose pas mal de situations de départ et du quotidien : Wataru doit éviter que sa nouvelle "peluche" se fasse remarquer, doit tout faire pour la cacher à sa mère (qui, heureusement, est complètement à la ramasse), doit subir ses délires où il tente de montrer son côté féminin pour se faire aimer, concocte un bien étrange cadeau de Noël, ou décide d'aller participer à un tournoi de jeux vidéo. Des événements qui, bien sûr, partent toujours en vrille. Car ici, tout est prétexte à des situations ubuesques et complètement débiles, comme quand Mofutarô essaie de se faire passer pour une plante en se mettant dans le pot dans une pose improbable avec deux branches.

Le risque, dans tout ça, serait que l'oeuvre, de part son statut de comédie pure et dure exploitant à fond une idée de départ tarée, s'essouffle vite. Mais l'auteur nous rassure vite, car autour de Mofutarô et de Wataru il amène très vite quelques autres visages qui renouvellent sans mal les choses. Il y a d'abord Muh-Muh, l'un des ours en peluche favoris de Wataru, qui s'avère lui aussi être vivant et qui, sous son allure de nounours mignon, cache quelques surprises (qui imaginerait qu'il a été chef à l'armée ? Qui pourrait le penser capable de créer une salle de pachinko clandestine ?). Puis Tsumugu Itose, l'un des garçons martyrisant Wataru, qui, derrière son dégoût des peluches, cache peut-être une tout autre sensibilité. Enfin, Gutanoshin de la série "Lapinou ramollo", un homme-peluche-lapin d'emblée complètement différent de Mofutarô, et clairement plus bourrin !

Visuellement, le trait du mangaka vise avant tout l'efficacité pour servir l'humour. C'est assez fin, surtout complètement déjanté avec un rythme très soutenu où les gags fusent à chaque page, et porté par la dégaine d'un Mofutarô hilarant ainsi que par quelques contrastes. Le comique visuel est donc bien là lui aussi, et à ça on peut ajouter la dissémination ça et là de quelques clins d'oeil, par exemple à L'Attaque des Titans, au Tombeau des Lucioles, ou au conte de Momotarô avec le chien, le singe et le faisan.

Pillow Bear est un bon gros délire qui enchaîne à un rythme impressionnant les gags. Si vous aimez l'humour déjanté et idiot, vous risquez fort de trouver votre bonheur ici.

On retrouve ici le petit format shônen d'Akata, avec une bonne copie à la clé. Le papier est souple, l'impression en Italie chez Lego très correcte, le traducteur Jérôme Penet s'en donne à coeur joie avec des dialogues bien vivants et barrés, le travail de lettrage de Florent Faguet est tout aussi convaincant avec des bons choix de police et des onomatopées bien incrustées. Sur la jaquette, le logo-titre est franchement bien trouvé. N'oubliez pas de soulever celle-ci, afin de découvrir sur la couverture quelques petits bonus qui valent le coup !

Critique 2 : L'avis du chroniqueur
Persmegas

16 20
Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
15.5 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs