Museum Vol.1 - Actualité manga
Museum Vol.1 - Manga

Museum Vol.1 : Critiques

Museum - the serial killer is laughing in the rain

Critique du volume manga

Publiée le Mercredi, 07 Juin 2017

Le soleil s’en est allé, la nuit est partout. Etait-il souhaité faire balade nocturne ? La pluie se met à tomber. Est-il toujours certain de s’en aller sortir au soir ? A la réalité, même à demeure, nul ne fut en sécurité jusqu’alors. Aucun ne lui réchappa. Monsieur Hisachi Sawamura n’en peut plus. Le lieutenant de la brigade criminelle est vidé. D’ailleurs, sa vie ne ressemble plus à grand-chose : la nuit, les cauchemars ne cessent d’affluer ; tout ce temps phagocyté par les enquêtes ; femme et enfant ont fui le foyer. Il est une loque. Un souvenir en lambeaux. Les homicides malsains, déroutants et grandiloquents se succèdent. Aucun indice. Sur les lieux des crimes, toujours la même chose, une signature : un papier sur lequel est écrit l’intitulé d’une sanction, une sentence en guise de jugement. 


Mais qui est-il ? Quels sont les ressorts de ce monstre insaisissable ? Où crèche donc cette abomination affublée d’un masque de grenouille ? Maintes interrogations qui, au fil des pages et des chapitres, ne manqueront point de tarauder les méninges du lecteur. Et pourtant, à mesure que le lieutenant paraîtra s’approcher davantage de l’ignoble pourceau, ce dernier s’avèrera toujours plus insaisissable. A premier abord, « Museum » se voudra telle l’esquisse d’un meurtrier sans précédent : odieux parmi les odieux. A faire naître en tout un chacun la peur des verts ranidés. Le visage n’est aperçu que par brefs fragments, dans l’ombre, subrepticement. Ses apparitions font mouche. Avec grand soin, Ryosuke Tomoe tisse les ambiances de panique au sein desquelles les cibles victimes se débattent en vain, portées par une narration au découpage consciencieux et une mise en scène léchée. 


Le voile se retire lentement, les informations sont méticuleusement égrainées, saupoudrées ; néanmoins, autour du petit diable, le mystère s’épaissit : témoignage de la maîtrise, par l’auteur, de l’intrigue et de la mascotte amphibienne. Les autres personnages ne sont point en reste, notamment dans le cadre du traitement de leur psychologie : les dialogues sonnent juste ; les aléas familiaux sont sobres, mais millimétrés ; les protagonistes trouvent leur place dans de cohérentes proportions. Assez classique, mais très maîtrisé. Bien des choses s’imbriquent, à tel point même qu’intrigue et famille se confondent. Un classicisme non moindrement dépourvu d’un zeste créatif de l’auteur. Il en ira ainsi des châtiments qui surprendront par leurs particularités parfois inédites : « la sanction de l’amour partagé ». 


Relativement à l’édition, la Maison Pika en aura fait pour tous les goûts. Et c’est une très bonne chose. Le choix est à faire entre une production classique, davantage accessible, et une autre plus sophistiquée, laquelle sera meilleurement appréciée des accros du genre voire des collectionneurs. L’édition dite « classique », et objet du présent parchemin est découpé en trois volumes. Le papier est bon. L’encrage est propre. Aucune page couleur. Le plaisir de lecture est présent ; et s’il était souhaité intensifier celui-ci, alors il serait de bon aloi de s’offrir l’édition grand format afin de profiter comme il se doit des belles planches.


Les pages défilent à grands pas et le musée des horreurs dévale les lieux sans concession. Une prestation saisissante, laquelle s’imposera sans mal aux fanatiques du genre, mais pareillement à ceux qui salivent des lectures singulières. A ne pas mettre toutefois entre toutes les mains. A goûter : c’était bien bon. Trois tomes, trop court.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Alphonse
17 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs