Critique du volume manga
Publiée le Vendredi, 26 Décembre 2014
Le livre est ainsi divisée en 5 parties : le livre de la Terre, le livre de l'Eau, le livre du Feu (la lance, le kurasigama et le bâton), le livre du Vent et le livre du Vide, les 5 roues du bretteur.
L'histoire commence directement par les enseignements durs que lui fait subir un prêtre, sans même savoir pourquoi ; l'introduction manque un peu de pédagogie, en effet tous les lecteurs n'auront pas lu Vagabond ou les romans d'Eiji Yoshikawa (la parfaite lumière; la pierre et le sabre) ou même le traité des 5 roues de Musashi lui même... et les fiches des personnages ne comblent pas cette lacune.
En ce qui concerne l'histoire du manga, elle trace la vie de samouraÏ de sa jeunesse jusqu'à sa mort avec beaucoup de talent au niveau scénaristique, de la part du mangaka, car faire patienter le lecteur aussi longtemps avec un tel pavé est une réelle prouesse même pour les fans de la première heure. On voit ainsi son parcours dans le Japon féodal où il rencontre successivement les meilleurs éléments des différentes écoles qui se présentent à lui, dans un premier temps pour sa fierté personnelle et se prouver ses capacités, puis au fil des affrontements l'auteur réussit à nous faire ressentir l'état de sagesse qu'il acquiert et auquel il parvient en maîtrisant à la perfection son art.
Shotaro Ishinomori a su espacer les phases d'affrontement psychologique des guerriers et physique avec de pleines pages ou doubles pages entièrement consacrées aux prouesses des héros.
Cependant, pour le public français pour qui Musashi ne fait pas partie "des meubles", on ne comprend guère quelles sont les différentes écoles auxquelles il se rend ni même pourquoi réellement il choisit celle qu'il affronte si ce n'est qu'elle se trouve sur son chemin : parfois même les opposants apparaissent comme des truands aux yeux du lecteur alors que ce n'en est pas le cas. En ça, cet ouvrage manque de texte et d'approfondissement, et il se résume finalement à un aperçu des duels que Musashi aura fait dans sa vie, dommage de manquer le coche sur ce point... Là où Ishinomori se rattrape c'est sur la plénitude acquise par Musashi au fil des pages, le sabreur prend de l'âge et de la sagesse, sans que le mangaka n'ait besoin de le préciser, on ressent la force posée et intelligente se dégageant de ce héros du pays du soleil levant.
La traduction quant à elle laisse quelque peu à désirer, le langage employé par les instigateurs de l'histoire, et pour preuve aucune particule de respect (-san, -sensei...) n'apparaît pas : chose inédite dans ce genre d'ouvrage ! et les termes usités montrent quelques anachronismes par rapport toujours au respect des adversaires.
En ce qui concerne le dessin, les appréciateurs d'anciens sont servis à la soupe Tezuka ! et oui la couverture élaborée par Kana dans le label Sensei ne sort pas du tout du manga et peut même prêter à confusion pour certains qui achèteraient les yeux fermés !
Au final un bel ouvrage pour les amateurs du genre (sabre, manga ancien ou historique) à classer entre Lone Wolf and Cub pour le découpage cinématographique des pages, Vagabond pour le héros et Dororo pour le dessin.
26/09/2008 