Metropolitan Magic Academy Vol.1 - Actualité manga

Metropolitan Magic Academy Vol.1 : Critiques

Toritsu Mahou Gakuen

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 28 Mars 2017

Bien qu'exerçant dans le milieu du manga professionnel depuis 2000, Lily Hoshino était, jusqu'en 2015, inédite en France. Artiste assez éclectique, officiant essentiellement dans le boy's love, mais pas uniquement, on la connaissait toutefois déjà un peu dans notre pays pour être l'autrice originale du manga Zakuro qui a donné lieu en 2010 à un animé diffusé sur KZPlay, et surtout pour avoir conçu le character design original de l'excellente série Mawaru Penguindrum.
Avec Metropolitan Magic Academy, les éditions Boy's Love nous permettent d'enfin la découvrir sur papier, via ce que l'on peut considérer comme une oeuvre de jeunesse : de son nom original Toritsu Mahou Gakuen, l'oeuvre a été prépubliée de 2003 à 2005 dans le magazine Gush de Kaiosha, et il s'agit de la première série boy's love de plus d'un volume de l'artiste.

Metropolitan Magic Academy nous plonge dans un monde ressemblant au nôtre, à ceci près que la magie y existe. Tout le monde n'a pas les facultés pour être magicien, mais Kôji Yuno, lui, les possède, si bien que ce lycéen étudie dans une académie de magie en compagnie de nombre d'autres adolescents. Dans le cadre de leurs études, les lycéens en arrivent à une étape cruciale : l'invocation de leur familier, qui ne les quittera plus. Or, au moment de l'invocation du sien, une surprise de taille attend Yuno : la créature qui apparaît devant lui, nommée Harlem, a forme humaine, ce qui est plutôt rare... mais celui-ci est un incube qui va se révéler désespérément inutile en magie... Au fil de son nouveau quotidien avec cet être aux allures de jeune garçon, Kôji se laissera-t-il attendrir par la déférence totale qu'il lui montre ?

L'un des principaux problèmes de MMA est que son entrée en matière est extrêmement rapide : il n'y a pas vraiment d'introduction, pas d'explication, on nous plonge directement dans le vif du sujet, et de ce fait il est possible de devoir faire un petit effort pour bien s'immerger dans la lecture. Mais une fois dedans, on découvre un récit plutôt sympathique, qui doit l'essentiel de son charme au duo que forment Yuno et Harlem.
D'un naturel plutôt sérieux et assez studieux, Yuno risque de voir un peu d'un mauvais oeil la faiblesse de son familier en matière de magie... mais Harlem risque pourtant très vite de le déstabiliser, avec sa loyauté totale envers son maître dont il ne supporte pas d'être séparé, son look de jeune garçon plutôt attendrissant, ainsi qu'une certaine naïveté due à sa méconnaissance du monde humain... sans oublier son statut d'incube !
Au fil des pages, quelques étapes importantes viennent se glisser dans le quotidien, comme un duel contre la succube Melamy dont la récompense est Yuno (qui n'a rien demandé), ou l'arrivée des examens de fin de trimestre qui rendent Yuno sur les nerfs. En filigranes, Lily Hoshino en profite pour exposer quelques légers approfondissements : évocation du passé de voyou de Yuno, sentiment de Harlem qu'il est une gêne pour son maître... les idées sont là, mais malheureusement elles ne sont qu'esquissées très rapidement en à peine quelques pages.
Dans tout cela, le lien entre Yuno et Harlem évolue très vite, peut-être trop vite. Cela est sans doute dû en partie au statut d'incube de Harlem, mais ça n'explique pas tout.

L'univers et le fond auraient pu être meilleurs, mieux amenés, mieux approfondis. Pourtant, la lecture a quelque chose de très plaisant, car elle joue bien la carte de la comédie vivante et attendrissante. Le cadre magique est exploité honnêtement, l'opposition de caractères entre les deux personnages principaux fonctionne plutôt bien, Harlem amuse beaucoup dans ses aspects innocents, un peu enfantin et attendrissant, certaines situations partent gentiment dans le farfelu... Surtout, Hoshino parvient à offrir autour de son duo principal une petite palette de personnages secondaires plutôt hauts en couleur, entre la grande soeur désinvolte et non-magicienne de Yuno, Melamy la succube, son maître Takaki gaga d'elle, les camarades de classe féminines Midori et Fuyuno qui sont un brin espiègles... Tous parviennent à rendre la lecture plus vivante et mouvementée.

Du côté des visuels, on sent bien qu'il s'agit d'une oeuvre de jeunesse : le trait de Hoshino, un peu épais, reste parfois maladroit dans l'anatomie des corps et dans les perspectives, également dans l'utilisation des trames. Mais l'artiste parvient sans mal à afficher quelque chose d'expressif, et d'assez emballant côté rythme. Entre Harlem et Melamy dont la différence essentielle par rapport aux humains reste les oreilles animales, la dessinatrice parvient à offrir des designs globalement convaincants, où ressort en premier lieu le côté choupi de Harlem. Une chose pourrait toutefois refroidir : l'apparence assez juvénile du familier de Yuno.

Venue des débuts de carrière d'une artiste que l'on aimerait beaucoup voir à nouveau publiée en France, Metropolitan Magic Academy a les défauts d'une oeuvre de jeunesse, mais parvient à charmer pour ses aspects amusants ou attendrissants qui doivent beaucoup à une palette de personnages assez sympathique.

L'édition française profite d'une très convaincante traduction de Laurie Asin, qui apparaît bien vivante, naturelle et sans le moindre couac de relecture. Le papier et l'impression chez GZ Digital media sont honnêtes, et comme toujours dans cette collection la couverture se trouvant sous la jaquette est entièrement en couleurs.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
13 20
Note de la rédaction