Mangeons ! Vol.1 - Actualité manga

Mangeons ! Vol.1 : Critiques

Taberu dake

Critique du volume manga

Publiée le Vendredi, 20 Juin 2014

Début Mars, Casterman nous présentait sa nouvelle acquisition : Mangeons, première publication française de Sanko Takada. Le manga, terminé en quatre volumes au Japon, nous propose de suivre les pérégrinations culinaires d’une jeune femme anonyme.

Le manga est épisodique, et se présente sous la forme d’une succession de chapitres indépendants entre eux qui suivent tous le même schéma.
L’auteur commence toujours par nous présenter un personnage en proie à un mal-être quelconque, du jeune homme à la recherche d’un emploi à l’enfant en plein caprice en passant par le quadragénaire rongé par sa propre infidélité. Là-dessus, l’héroïne déboule et se débrouille pour se faire offrir à manger, dans des passages souvent très drôles et décalés. Cette dernière ne prononce pas plus de deux ou trois phrases par chapitre, et finit toujours pas déguster un repas ou une simple friandise avec sa rencontre du moment.

Le but premier du manga est on ne peut plus clair : insister sur l’importance de la nourriture, et de l’acte de manger en lui-même. Les divers aliments qui apparaissent dans l’œuvre (pour la plupart typiquement japonais) sont ainsi présentés de fort belle manière, souvent en surbrillance, et sont en tous les cas particulièrement appétissants. Viens ensuite le moment où les protagonistes portent la nourriture à leur bouche, des scènes qui s’étendent sur deux pages au minimum et où le duo se délecte avec un plaisir non dissimulé de leur repas. L’auteur en fait des tonnes, sacralisant au possible l’acte de manger, comparant son héroïne à une déesse au pouvoir gustatif salvateur, et ça marche, on a envie de déguster le plat, en prenant notre temps. Par ailleurs, ces passages sont empreints d’une certaine sensualité, la façon de manger de l’héroïne étant assez tendancieuse (concrètement, elle semble prendre, en mangeant, un plaisir similaire à celui qu’elle éprouverait lors d’un rapport sexuel). L’œuvre se veut complète de ce côté, puisqu’elle propose entre les chapitres des bonus portant sur la nourriture que l’héroïne a dégustée durant le chapitre, de sa composition de ses apports nutritifs, etc.

L’autre intérêt de l’ouvrage réside dans les rencontres que l’héroïne fait au cours de son voyage culinaire. Comme dans Vertical, chaque chapitre est le théâtre d’une rencontre entre la jeune femme et un être en détresse, qui finira par prendre du recul vis-à-vis de sa situation en se recentrant sur l’un des plaisirs les plus élémentaires, celui de se remplir la panse. En quelques pages Takada parvient à créer des personnages humains, simples et attachants, autant d’acteurs du quotidien, tous intéressants, tous différents.

Les graphismes sont plutôt simples, et manquent légèrement de détails, mais ils excellent lorsqu’il s’agit de mettre en valeur la nourriture, ou le plaisir ressenti par ceux qui s’en sustentent. Le tout est servi par une édition sans bavure, avec papier de qualité, traduction et choix du lettrage cohérents.

En somme, Mangeons est une bonne petite surprise, un moment de détente sans prétention, à la fois drôle et reposant. Un divertissement dispensable, qui nous recentre sur l’essentiel.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Luciole21
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs