Make up : Critiques

Déjà riche de nombreux titres, la collection Hentai sans interdits s'enrichit pour la deuxième fois d'un recueil en grand format (après Live Cum), et pour la première fois d'un ouvrage entièrement en couleur : Make up, recueil que l'on doit à Kuuki Kusahara, un auteur très peu prolifique, mais dont on entend pourtant parler depuis les années 1990.

Make up est un ensemble de 11 nouvelles étalées sur environ 80 pages, donc autant vous dire que les récits sont très brefs et rentrent directement dans le lard (le terme est bien choisi). Ne faisant que quelques pages, ils ne s'embarrassent pas de longues mises en contexte, celles-ci étant faites en une ou deux cases, ou tout simplement pas... ce qui n'empêche par l'auteur d'exposer clairement les différents fantasmes qu'il met en scène et qui font dans le bon vieux classique : la petite copine obéissante, la prof qui donne des cours très particuliers, l'infirmière qui vérifie si son patient est bien guéri, des colocatrices assez perverses, un couple qui décide de marquer la soirée de noël en se déguisant en santa, des demoiselles en hakama ou en tenue de motarde prêtes à faire passer un bon moment à leur partenaire... Les héroïnes et leurs tenues ont le mérite d'être variées, tout comme les situations, qui prennent place en intérieur comme en extérieur, voire dans des lieux insolites comme en cabine d'essayage. De même, tout ceci offre d'excellents prétextes pour une grande diversité de positions et de scènes (pénétration classique, branlette espagnole, threesome, footjob... beaucoup de choses y passent, hormis la sodomie qui est la grande absence en se cantonnant à une illustration), pour un résultat jamais répétitif. On appréciera beaucoup, également, l'ambiance plutôt bon enfant, avec pas mal de notes d'humour et des personnages qui s'assument.

Ici, donc, pas de simili-scénario, tout est prétexte à un étalement de scènes coquines, choses que Kuuki Kusahara croque très bien, pour qui aime son style, fait d'héroïnes toutes très généreusement pourvues et de couleurs par ordinateur vives, parfois un peu kitsch, mais séduisantes. La mise en scène et les angles de vue sont variés, et mettent généralement au second plan les personnages masculins (voire les font disparaître - hormis leur ustensile) pour laisser le lecteur profiter au mieux des courbes avantageuses de femmes dont on aimera également les expressions faciales bien travaillées. Enfin, l'auteur accentue régulièrement le dynamisme de ses scènes avec de jolis effets de flou.

Avec ses scénarii inexistants, ses couleurs chatoyantes, son grand format et sa mise en avant de corps féminins très généreux, Make up est la définition même du hentai qui se lit à une main. Les amateurs de ce style devraient y trouver leur compte, sans l'ombre d'un doute.

Du côté de l'édition, si le prix peut paraître élevé pour seulement 80 pages, il faut souligner la qualité du papier glacé qui rend pleinement honneur au travail de l'artiste sur les couleurs, ainsi que des choix de couleur judicieux dans les polices. N'oublions pas, également, les différentes illustrations (cartes, pin-up) ponctuant les chapitres, ainsi que les mots de l'auteur qui revient volontiers sur la conception de ses récits. C'est toujours un plus sympathique pour mieux comprendre une démarche.