Magic Kaitô Vol.4 : Critiques

Poursuivant ses larcins dans le but de découvrir la vérité sur la mort de son père, Kid n’est cependant pas au bout de ses peines. Les actions de la police s’avèrent toujours plus corsées, notamment lorsqu’apparaît face à Kid un détective lycéen talentueux venu de l’est…

Enfin ! Il aura fallu attendre le quatrième tome de Magic Kaito, et accessoirement le dernier à l’heure actuelle sachant que la série est soumise à de très longues pauses, pour que l’œuvre de Gosho Aoyama atteigne un niveau qu’elle aurait dû avoir dès le départ. Par l’évolution esthétique du volume, on devine que les chapitres ont été écrits et dessinés alors que Détective Conan avait atteint un certain bonhomme de chemin. L’auteur a donc évolué et a décidé de traiter cette œuvre parallèle en conséquence, en tenant compte du charisme du personnage de Kaito Kid dans l’épopée de Conan. C’est dans cette optique que l’auteur, bien que conservant un humour dans son titre, cesse les gags en tout genre pour élaborer des intrigues plus sérieuses qui se développent souvent sur deux chapitres. La réussite est totale puisque chaque histoire révèle des enjeux plus importants et chaque récit est traité avec bien plus de maturité.
Il semble en effet évident que force de l’expérience acquise sur Conan, Aoyama tente de reproduire le schéma de sa série phare en créant un contexte policier à chaque opération de Kid. Maintenant, il n’est plus question de se moquer de la police en leur filant sous le nez mais bien d’élaborer des stratagèmes de cambriolage, voire de résoudre un mystère sur les lieux du crime. Chaque histoire procure donc un grand plaisir de lecture qui nous rappelle les très bons tomes de Détective Conan. La différence, c’est que Kid est maintenant le héros et il parvient brillamment à se détacher de l’image qu’il a dans la série phare tout en conservant une grande prestance sur les devants de scène.

On constate aussi qu’Aoyama a pris davantage d’assurance dans l’écriture de ses personnages. C’est par exemple le cas d’Akako qui s’émancipe du rôle de méchante sorcière pimbêche pour devenir un allié assez bien utilisé dans la série. Il en va de même avec Saguru Hakuba qui sait se trouver une place dans sa relation avec Kid, l’auteur parvenant à modéré la personnalité du personnage imbu de lui-même. Nakamori gagne aussi en sérieux et n’est plus qu’un simple Kogoro Môri alternatif, il devient même presque un policier trouvant de l’assurance !
Jusqu’ici, nous avons observé qu’Aoyama évitait de trop lier Magic Kaito à Détective Conan et quand il le faisait, c’était uniquement par le biais de quelques clins d’œil. Pourtant, ce tome se présente comme jamais comme un remake de la série phare de l’auteur, mais à la sauce Arsène Lupin. L’évolution du trait du mangaka renforce la similarité entre les trios Kaito/Aoko/Nakamori et Shinichi/Ran/Kogoro à tel point qu’on pourrait confondre les différents personnages au simple feuilletage du volume, notamment Aoko. Et puisqu’on parle de personnages de Conan, difficile de ne pas évoquer l’apparition surprise et très appréciable en tant que fan-service de deux personnages phares de la plus grande œuvre d’Aoyama, preuve que ce tome 4 met les petits plats dans les grands jusqu’au bout.

Après trois premiers volumes qui ont mitigé les lecteurs, le tome 4 de Magic Kaito hausse largement le niveau. S’inspirant du style de Détective Conan, le titre propose enfin des histoires captivantes en donnant un coup de sérieux aux scénarios et aux personnages. Espérons maintenant que le tome 5 ne tardera pas trop à se montrer et étant donné le petit bonus de fin de volume, on a bon espoir…