Love and Lies Vol.1 - Actualité manga
Love and Lies Vol.1 - Manga

Love and Lies Vol.1 : Critiques

Koi to Uso

Critique du volume manga

Publiée le Jeudi, 10 Novembre 2016

Dans un Japon contemporain fictif, les individus ne se lient plus en tombant amoureux, ils se marient désormais avec la personne que le gouvernement leur a attribuée à leurs seize ans, d’après une analyse destinée à créer les couples les plus complémentaires possible et assurer la pérennité de la nation nippone. Yukari Nejima est sur le point d’atteindre cet anniversaire fatidique, mais il est fou amoureux de Misaki Takasaki. Il décide alors de rencontrer son âme sœur contrainte sans regret, et déclare sa flamme à Misaki qui… lui répond positivement ! Quel destin attend le jeune homme, désormais partagé entre un amour passionné concrétisé, mais sans avenir et une promise qu’il ne connaît ni d’Eve ni d’Adam ?

Nouvelle comédie sentimentale des éditions Pika, Love & Lies est un jeune titre datant de fin 2014 et disponible via l’application Manga Box de l’éditeur Kôdansha, une œuvre toujours en cours avec cinq tomes actuellement au Japon. Son auteur, Tsumugi Musawo, est loin d’être une figure connue puisque nous lui devons un simple one-shot, Shikism, inédit en France pour l’heure.

A l’heure où les comédies romantiques flirtent avec les sentiers battus sans forcément se renouveler, au mieux proposer des histoires sincères et des personnages bien construits, Love & Lies propose un pitch novateur, présentant son action dans un univers fictif où l’amour n’existe plus et où chacun doit se marier par contrainte avec la personne qui lui est attribuée. Le concept est intéressant tant il met en lumière la démographie japonaise actuelle et représente un sujet sociétal capable d’apporter de la profondeur au titre, pour peu qu’il se dote de quelques réflexions sur le sujet. Mais pour l’heure, rien de tout ça. Au contraire, la législation en question n’est, dans ce tome, qu’un simple prétexte pour créer et développer un triangle amoureux. Rien ne dit que l’auteur ne se penchera pas plus sur le sujet plus tard, mais dans ces premiers chapitres, il n’est question que de mise en place, et de comédie scolaire dont on est habitués depuis Masakazu Katsura et Mizuki Kawashita, pour ne citer qu’eux.

La particularité du triangle amoureux de Love & Lies est d’être encadré par la loi interdisant les couples ordinaires, donnant à l’œuvre l’ingrédient de l’amour interdit qui pourra s’avérer efficace sur la totalité. C’est même le pari le plus audacieux de ce premier tome qui boucle d’entrée de jeu la relation entre Yukari et Misaki dans le sens où leurs sentiments sont vite révélés, seule l’interdiction de leur amour subsiste alors, à l’honneur du lien forcé entre le héros et Ririna Sanada. Les interactions entre les trois personnages centraux se développent assez vite et en ce sens, on s’éloigne de la comédie sentimentale classique. Une certaine ambiguïté subsiste, Yukari étant loin d’être un bourreau des cœurs pour le moment, tandis que Ririna ne connaît pas la sensation d’amour et la découvre par le prisme de la relation entre son « fiancé » et la jolie Misaki. Tout un programme donc, un programme qui pourrait s’avérer efficace selon les développements apportés, et qui laissent de bons espoirs quant à la suite du titre.

Reste alors quelques clichés inévitables du côté des personnages. Yukari est ainsi le héros classique par sa banalité, Misaki est la plus belle fille du lycée et ses cheveux bruns s’opposent à la blondeur de Ririna qui est son opposé aussi bien par le caractère que par le vécu. Aussi bien sur le plan visuel que dans la construction des personnages, le tout est assez surfait, mais quelques figures comme Nisaka parviennent à sortir du lot. Concernant ce dernier, la toute fin du tome s’avère surprenante et si le mangaka assume son choix, il serait des plus audacieux pour la suite du récit, pour une comédie sentimentale ciblée shônen.

Sur le plan graphique, Tsumugi Musawo a un trait avec ses hauts et ses bas. On remarque quelques approximations sur la morphologie des personnages ainsi que des designs simplistes pour ces derniers, ce bien que le coup de crayon du mangaka permettent la mise en avant de jolies filles, typiques de ce genre de récit. Reste qu’avec ce simple premier tome et le peu d’expérience de l’auteur pour l’heure, celui-ci a une marge de progression conséquente.

L’édition de Pika, quant à elle, est efficace aussi bien sur le papier de qualité que la traduction de Djamel Rabahi.

En définitive, Love & Lies dispose d’un certain potentiel pour être une œuvre originale dans son genre, mais ne l’exploite que peu pour le moment. Pourtant, bien que quelques clichés ne peuvent être évités, on sent la volonté de l’auteur de sortir des sentiers battus afin de proposer une lecture un tant soit peu novatrice. Ce premier tome globalement très agréable, on reste attentif à l’évolution de la série et de ses personnages.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Takato
14 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs