Lady Georgie ! Vol.3 : Critiques

A Londres, Georgie a pu retrouver son amour, Lowell... mais ces simples retrouvailles, heureuses, ne peuvent suffire à sceller le bonheur des deux jeunes gens, et les épreuves sur la route du couple ne vont cesser de se succéder.

Il y a, en premier lieu, la confrontation avec Elise. La jeune noble, promise depuis toujours à Lowell, n'est certainement pas décidée à le laisser à Georgie, d'autant que son oncle le Duc Dangering va s'en mêler de la plus terrible des manières... Le scénario de Mann Izawa joue alors avec un certain succès sur les dérives de la haute société, entre promesse de mariage bienpensante bafouant les sentiments, agissements d'un Duc qui ne reculera devant rien pour arriver à ses fins (quitte à user de sa grande influence en société pour menacer les gêneurs...), et contraste avec les rencontres beaucoup plus joviales et simples que Georgie fait au sein du peuple en s'incrustant (littéralement) dans un mariage joyeux. Entre l'immersion dans les hautes sphères anglaises et celle auprès d'un peuple plus modeste et chaleureux, l'occasion est idéale pour que Yumiko Igarashi s'adonne à son goût des beaux costumes d'époque, toutefois on peut ressentir quelques longueurs ainsi qu'une opposition somme toute très caricaturale entre les deux "mondes", bien qu'efficace pour la dramaturgie du scénario.

La tonalité dramatique s'accentue beaucoup autour de l'état de santé de Lowell, qui semble ne faire que se dégrader... Georgie peut-elle seulement l'aider ? Par amour, la jeune fille risque de devoir faire d'importants sacrifices qui nous promettent un volume final encore plus intense.

Enfin, il y a le cas d'Abel et d'Arthur. Le premier est déjà arrivé à Londres et se confronte de plus en plus fortement à certaines figures, Lowell en tête. Georgie pourrait-elle vraiment être heureuse avec lui ? Abel, déterminé à assumer ses sentiments, conserve son caractère franc où l'on devine bien tout son amour pour Georgie, mais cet amour ne risque-t-i pas de faire du mal à son aimée ? Quant à Arthur, que devient-il depuis la mort de sa mère en Australie ? La réponse qui se dessine est étonnamment sombre, jouant sur des thématiques réalistes et dures telles que la drogue, et détachant de plus en plus la série dans le petit lot de ces shôjo "occidentaux" et "à bouclettes" des années 70-80.

Georgie, elle reste une héroïne à la fois attachante et un tantinet agaçante. Son caractère plutôt bon, sa facilité à sympathiser avec les gens la rendent attachante, et ses tourments sentimentaux ainsi que sa nostalgie de l'Australie et de son enfance heureuse avec ses frères la rendent touchante. Mais d'un autre côté, elle paraît parfois vraiment trop mièvre, surtout en ce qui concerne certaines choses de l'amour. A force de vouloir rendre cette héroïne pure, le récit devient à quelques reprises un peu ridicule en forçant le ton.

Quoi qu'il en soit, on reste sur un récit romanesque prenant, qui s'enrichit encore de choses fortes et qui nous promet un dernier volume captivant !