Lady Georgie ! Vol.1 - Actualité manga
Lady Georgie ! Vol.1 - Manga

Lady Georgie ! Vol.1 : Critiques

Georgie !

Critique du volume manga

Publiée le Mardi, 14 Mars 2017

Georgie... Ce simple nom doit éveiller la fibre nostalgique de bon nombre de lecteurs qui ont pu en découvrir la version animée à partir de la rentrée 1988 dans le Club Dorothée, celle ayant ensuite été rediffusée à quelques reprises à la télévision et étant sortie en DVD chez IDP puis @Anime.
Mais avant d'être un dessin animé, Georgie est un manga qui fut publié pour la première fois au Japon dans le magazine Shô-Comi de Shôgakukan entre 1982 et 1984. Sur un scénario de Mann Izawa, on retrouve aux dessins Yumiko Igarashi, bien connue pour avoir été aussi la dessinatrice du très célèbre Candy Candy, et ayant signé bien d'autres oeuvres comme Anne, Mayme Angel ou plus récemment Joséphine.
Au Japon, le manga a eu droit à quelques rééditions : édition bunko en 2005, et édition deluxe en 2007.
En France, la série est sortie une première fois chez Tonkam en 2006-2007 en petit format classique. Passée en arrêt de commercialisation depuis, elle a fait son retour dans notre pays fin 2016 grâce aux éditions Black Box, qui pour l'occasion ont décidé de s'essayer à l'édition deluxe ! Les 5 volumes d'origine se voient ici compilés en 4 tomes, chacun d'eux faisant environ 240 pages.

Pour celles et ceux qui ne le sauraient pas encore, Georgie s'inscrit dans un genre de shôjo qui fut en vogue dans les années 1970-80, et dont Yumiko Igarashi était une spécialiste (on pourrait aussi citer Yoko Hanabusa pour son titre Gwendoline) : l'encrage dans un Occident romantique fantasmé, avec naïves et mignonnes héroïnes à bouclettes blondes, amours passionnés, mais contrariés avec des garçons aux allures de beaux princes ou nobles, jolis costumes à froufrous, belles bâtisses d'époque, yeux emplis d'étoiles scintillantes et fonds souvent fleuris. Vous voilà prévenus ! Les dessins de Georgie jouent bel et bien sur toutes ces composantes, et pour qui aime cela on put dire que la dessinatrice était alors vraiment au plus haut de sa forme. Mais résumer l'oeuvre à cela serait sans doute une erreur...

En guise de cadre occidental, le récit d'Izawa nous fera voyager entre l'Australie et l'Angleterre en plein 19ème siècle. Tout commence sur la gigantesque île de l'hémisphère sud, où une jeune fille blonde aux yeux émeraudes grandit dans l'insouciance, au coeur de contrées australiennes complètement fantasmées : grandes prairies verdoyantes avec l'horizon qui s'étend à perte de vue, émeus et kangourous qui gambadent... Cette jeune fille, c'est Georgie. Un peu garçon manqué, énergique et joyeuse, et également mignonne à croquer, elle grandit depuis sa plus tendre enfance en compagnie de ses deux grands frères Abel et Arthur, mais aussi de sa mère qui, toutefois, se montre plutôt froide avec elle depuis toujours. Le bonheur semble là... mais il s'apprête à se fissurer, car ce que Georgie ignorait jusqu'à présent, c'est qu'elle n'a pas grandi dans sa vraie famille : elle a été trouvée bébé dans les bras de sa mère qui, alors mourante sous un arbre, a supplié le père d'Abel et Arthur de prendre son enfant sous son aile.

Tout en laissant comprendre au lecteur ce que Georgie ignore sur son passé, la première partie de ce tome est une longue et belle introduction posant efficacement toutes les bases dans son cadre australien. On a tout le loisir de découvrir en Georgie une jeune fille qui, au-delà de son côté angélique et de sa naïveté (surtout concernant sa méconnaissance totale de certaines choses liées au corps), sait surtout se faire attachante grâce à son sourire et son énergie... jusqu'à conquérir secrètement ses deux "frères" qui, en grandissant et en sachant bien que Georgie n'est pas leur vraie soeur, ont naturellement développé pour elle des sentiments qu'ils cachent. Mais tout va basculer pour deux raisons. Tout d'abord, la rencontre de la jeune fille, pendant un concours de lancer de boomerang, avec Lowell J/ Grey, un jeune homme anglais issu de la noblesse, avec qui elle connaît un coup de foudre immédiat, mais qui doit bientôt retourner en Angleterre. Ensuite, la rupture familiale suite aux aveux de sa mère adoptive, plongeant dès lors notre héroïne en plein trouble...

Va pouvoir alors commencer un périple compliqué pour Georgie, entre quête passionnelle et recherche de ses origines. Finissant par s'écarter petit à petit de son image d'insouciance, Georgie devra prendre son courage à deux mains pour partir à la recherche de ses origines, découvrir d'où elle vient et qui elle est, vivre son amour... mais le tout s'annonce d'ores et déjà semé d'embûches, entre les jalousies féminines menaçant déjà l'amour voire la vie de Georgie, la douleur d'apprendre la vérité sur son passé, et la nouvelle manière dont ses deux frères, l'impétueux et déterminé Abel et le plus introverti Arthur, vont agir à ses côtés pour la protéger et ne pas laisser secret leur amour...

On a, au final, un très beau premier tome, servant d'excellente introduction où les choses s'emballent petit à petit. Entre amour passionnel exacerbé, recherche d'identité et quête semée d'embûches aux élans presque épiques, Georgie s'annonce sous les meilleurs auspices et n'a sans doute pas volé sa réputation. La seule chose requise pour apprécier cette lecture : ne pas être allergique à ce type de shôjo bien marqué par son époque de parution.

Qui plus est, retrouver l'oeuvre dans une édition deluxe est on ne peut plus plaisant, car les éditions Black Box ont eu à coeur de nous offrir une très jolie édition. Couverture cartonnée rigide, grand format, reliure de qualité, signet marque-page... A l'intérieur, on trouve pas moins d'une douzaine de pages en couleurs au très joli rendu, une petite présentation des auteurs et de la série, un papier suffisamment épais, mais restant souple et assez léger pour que le livre reste facile à manier, un lettrage convaincant, une traduction de Pierre Sarot claire, soignée et retravaillée pour être fidèle à la version japonaise (par exemple, on retrouve le nom de Lowell, alors que ce personnage était devenu Laurent dans la vf du dessin animé et dans l'édition du manga par Tonkam)... On pourrait chipoter en signalant le rendu un brin étrange de l'intégration du titre sur la couverture, mais pour 12,90€ le rapport qualité/prix semble on ne peut plus correct, il n'y a pas de quoi bouder son plaisir.


Critique 1 : L'avis du chroniqueur
Koiwai
16 20
Note de la rédaction
Note des lecteurs